La bal de la vérification des parrainages a commencé, hier, au Conseil constitutionnel. Une simple formalité pour les premiers à passer devant les «7 sages». Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang…ont tous franchi le cap du parrainage, avec des fortunes diverses. Et c’est sans doute la coalition «Idy 2019» qui a été la plus sonnée, avec l’invalidation de plus de 10.000 parrainages. Le leader de la coalition Suxali Sénégal», Malick Gakou, dit attendre que le Conseil constitutionnel livre son résultat, après vérification de ses doublons. Boubacar Camara est dans l’expectative…
Second sur la liste des vérifications des parrainages, le candidat Idrissa Seck a passé ce cap sans aucun souci. Il a eu 58.000 parrains valides, donc largement au-dessus du minima de 53.000 parrains exigé. Seulement, le leader de Rewmi, candidat de la coalition «Idy 2019», avait déposé 68.280 parrains. Ce qui veut dire que 10.280 parrains ont été déclarés invalides ou irrecevables. Ce qui a d’ailleurs soulevé l’ire du mandataire Ass Babacar Dièye.
«On nous a dit qu’il y a 10.000 signatures non valides, sans raison…Ils sont dans leur logique de réduire les candidats à 5»
«Nous venons en 2èmeposition, juste derrière Bby, donc nous sommes les cobayes de l’opposition. Et ce qu’on a vu, il faut qu’on en parle, pour que ceux qui viennent après nous sachent que ce qu’on craignait est en train de d’arriver», fulmine-t-il d’emblée. Poursuivant, il affirme que «le pouvoir est en train de s’organiser pour avoir 5 candidats, comme l’avait dit le Premier ministre». Soulignant que ses propos sont basés sur des «preuves solides», il accuse : «nous, on nous a dit qu’il y a 10.000 signatures non valides, sans qu’on nous dise pourquoi ce n’est pas valide. C’est déjà le début de la polémique. Nous, on nous a comparé à une liste, celle de Bby. Imaginez, celui qui vient en 10èmeposition, si on compare sa liste avec 9 autres listes, celui-là ne va pas passer. Donc ils sont dans leur logique de réduire les candidats à 5. Heureusement que même en nous ôtant 10.000 parrains, on en a encore 58.000, donc on est largement au-dessus». Le mandataire d’Idy déplore aussi le fait que ni le fichier électoral, ni la liste référentielle, à laquelle sont confrontées leurs listes de parrainages ne leur ont été transmis.
Ousmane Sonko comme sur un fleuve tranquille
Troisième à être «audité», Ousmane Sonko a passé haut la main l’épreuve du parrainage. Le leader de Pastef, selon son mandataire, Me Amadou Sow, a validé 61.171 parrains, largement suffisants. Mais, contrairement au mandataire d’Idy, celui de Sonko a reconnu être satisfait du processus et des opérations de vérification qui, pour lui, se sont faites de manière «régulière». La validation de ses parrainages ne devrait pas étonner, si l’on sait que son camp a annoncé avoir récolté 1.500.000 parrains.
Madické Niang valide 65.000 parrains et en perd 5.000
Parmi les derniers candidats à se déclarer, Madické Niang est-il en train de déjouer les pronostics ? En tout cas, il a fait hier le meilleur score en termes de parrains validés des leaders de l’opposition qui sont passés. Le leader de la coalition «Madické 2019» a vu le Conseil constitutionnel approuver ses 65.000 parrains. Une information donnée par son mandataire Ibra Diouf Niokhobaye, au sortir de la séance de vérification. Par contre, quelque 5000 de ses parrains ont été invalidés.
Issa Sall et le Pur aussi…
Le patron du Pur a aussi validé suffisamment de parrains. Après vérification, son mandataire a informé qu’ils ont validé 63 262 parrainages, contre 3 150 rejetés. A noter que le Pur a été le premier parti a annoncé avoir obtenu le nombre de parrains requis, une semaine seulement après l’ouverture de la collecte.
Malick Gakou attend la vérification de ses doublons et le verdict final du Conseil
A sa sortie de la séance de vérification, Malick Gakou n’a pas dit s’il a validé le nombre de parrains requis pour passer le cap du parrainage. Il dit laisser cette primeur aux «7 sages», non sans souligner qu’il avait déposé 67.852 parrainages, tout en respectant le quota par région. «Le Conseil constitutionnel ne m’autorise pas à dire le nombre de doublons pour l’instant. (…). J’ai dépassé le parrainage en termes de régions», dit-il. Et d’ajouter que ses doublons seront confrontés avec ceux des cinq candidats qui l’ont précédé, avant que le Conseil ne tranche définitivement son cas le 2 janvier.
Macky a satisfait «largement» aux conditions du parrainage, selon Mimi Touré qui ne donne pas de chiffres
Comme lors du dépôt des parrainages, c’est Aminata Touré, mandataire de Macky Sall, qui est passé en premier, hier, à l’ouverture de la période de vérification. Une vérification positive pour le candidat Macky Sall. Ce dont s’est félicitée Mimi Touré, mais sans donner le nombre de parrains validés et/ou invalidés. «Notre candidat, le candidat de Benno Bokk Yakaar, le Président Macky Sall, a été le premier à satisfaire largement aux conditions requises par la loi sur le parrainage», s’est-elle contentée de dire. Non sans se réjouir des bonnes conditions de déroulement de la vérification. «Il faut saluer la transparence du processus de vérification des parrainages en présence du mandataire du candidat à l’élection présidentielle, des observateurs de la société civile et des membres du Conseil constitutionnel. Ce processus participatif est le signe incontestable de la vitalité de notre démocratie», dit-elle.
Le mandataire de Boubacar Camara donne sa langue au chat
Qu’est-ce qui se passe avec Boubacar Camara ? Quand son mandataire est sorti de sa rencontre avec le Conseil constitutionnel, il est parti sans piper mot. «Son dossier a-t-il été invalidé ?», les prochains jours nous édifieront.
Mbaye THIANDOUM
PARRAINAGES
Tout ce qu’il faut savoir sur le dispositif et le mécanisme de vérification
Le système de vérification des parrainages est totalement informatisé. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en même temps que les fiches de parrainages sur papier, chaque mandataire de candidat potentiel avait reçu une clef Usb. Dans celle-ci, les parrains sur papier sont transposés. Et c’est cette clef Usb qui est insérée dans un support informatique, pour que les données (parrains) puissent être confrontées à celles du fichier électoral.
Une fois la clef insérée dans le support informatique, les données sont projetées sur un écran géant. Et en même temps, apparait la liste des parrains, avec ceux valides et ceux qui ne le sont pas. Le système indique aussi si le rejet est dû à un doublon ou à la non présence du parrain sur le fichier électoral.
A la suite de cette vérification qui dure une dizaine de minutes, les mandataires des candidats peuvent faire des observations. Et, en outre, tout le processus de vérification se fait devant les membres du Conseil constitutionnel, des représentants de la société civile et bien sûr des représentants des candidats, qui sont autorisés à venir avec un informaticien de leur choix.
A la fin de la vérification, le Conseil dresse un procès-verbal pour chaque candidat.
Ceux qui n’ont pas atteint la barre minimal de 53.000 parrains ont une seconde chance à saisir sous 48h. Délai au cours duquel ils ont la possibilité de remplacer les parrains rejetés.
M T
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