A peine a-t-il mis les pieds au Sénégal que Ngagne Demba Touré a été cueilli et envoyé en prison. Le greffier a été arrêté en exécution du mandat d’arrêt international émis par le juge d’instruction du deuxième cabinet et qui lui avait valu son exil hors du pays. Il a été ensuite conduit à la maison d’arrêt de Rebeuss, comme le veut la loi, avant de rencontrer le juge d’instruction aujourd’hui.
C’est en parade qu’on l’a vu dimanche dernier à Grand-Yoff lorsqu’il rentrait du Mali où il était en exil depuis 6 mois. C’était presque une provocation de la part de Ngagne Demba Touré qui, pourtant, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le juge d’instruction du deuxième cabinet. Il n’a eu qu’environ 3 jours d’état de grâce avant qu’il ne soit cueilli, hier, à son domicile, alors qu’il venait de se lever du lit, selon un de ses avocats, Me Khoureychi Bâ. C’est, en effet, la Division des investigations criminelle (Dic) qui a été chargée d’arrêter le greffier et président de la Jeunesse patriotique du Sénégal (Jps). Conduit dans les locaux de la Dic où il était assisté de ses avocats, Me Touré a été acheminé à la Maison d’arrêt pour écrou. Ce, conformément à la loi. C’est par la suite qu’il devra être présenté au juge Mamadou Seck qui va décider de le placer sous mandat de dépôt ou de le mettre sous contrôle judiciaire ; en principe aujourd’hui.
Rappelons que le président de la Jps a été inculpé pour de graves infractions pénales, notamment association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, offense au chef de l’Etat, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à entrainer de troubles politiques graves, atteinte à l’autorité de la justice, outrage à magistrat, etc. Le greffier au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, militant actif de l’ex Pastef Les Patriotes n’a jamais mâché ses mots à l’encontre du régime en place. C’est d’ailleurs en raison de ses sorties que le Procureur a décidé le poursuivre. Informé, le greffier a décidé de s’exiler. Il a quitté Dakar pour rejoindre Bamako le 10 août dernier après une convocation de la Dic. Dimanche dernier, il est rentré «en triomphe» au pays à l’heure où la décrispation était dans l’air du temps. Probablement, il a estimé que les poursuites allaient s’estomper ou peut-être qu’il échapperait au moins à la prison. Son sort dépend désormais du juge d’instruction du deuxième cabinet.
Alassane DRAME