La réaction de Ousmane Sonko après la publication de la décision du Conseil constitutionnel n’a pas laissé Mbaye Dione de marbre. Le député-maire de Ngoudiane, qui invite le Premier ministre à dissocier sa personne de l’Etat, a tiré à boulets rouges sur Ousmane Sonko. Mbaye Dione voudrait que Sonko avec son «égo surdimensionné» se montre à la hauteur de sa fonction (…) en présentant ses condoléances à la République et à la famille de Mamadou Badio Camara.
En tant que député non-inscrit, Mbaye Dione fait partie des signataires du recours de l’opposition contre la proposition de loi interpretative de Amadou Ba. Mais, au lieu de jubiler comme ses collègues, l’opposant estime que cette décision, «loin d'être un arbitrage au milieu d'un chapardage aux prises avec des flibustiers juridiques faisant face à des vigies, sanctifie l'honneur de la République. Le Conseil constitutionnel vient de redorer l'Etat de droit, par la décision motivée par des raisons qui rehaussent la stature de sage et de gardien de la constitutionnalité des lois», a-t-il fait savoir.
«Il serait temps pour le Premier ministre de se montrer à la hauteur de sa fonction»
Étant donné que, rappelle Mbaye Dione, l’État, ses institutions et ses citoyens n'ont d'autres soupapes pour la préservation de leur vivre ensemble qu'à la condition d'être soumis à l'autorité de la loi, cette décision du Conseil doit être saluée par tous. «L'opposition parlementaire que nous constituons s’en félicite, non pas comme une victoire, mais parce que cette décision nous conforte dans notre option de tenir ferme dans l'observation scrupuleuse des règles de droit, au mépris de l'option subversive à laquelle la majorité espère tant nous voir embrayer, pour se dédouaner du spectre de ses passifs», dit-il, avant d’ajouter : «lesquels elle s'est risquée en foulant aux pieds, d'abord par une rhétorique insurrectionnelle, hier dans l'opposition, ensuite en usant de ses pouvoirs discrétionnaires pour indemniser les auteurs des actes de vandalisme, grâce à qui le gatsa-gatsa se fît laïus d'une tragi-comédie mortifère pour notre modèle démocratique».
«Il en devient risible de voir un Premier ministre, groggy et sonné…»
Le député-maire de Ngoudiane fait noter : «il en devient risible de voir un Premier ministre, groggy et sonné par cette piqûre de droit des juges constitutionnels, de s'égosiller par ses fielleuses imprécations à l'endroit de son opposition, parce que son égo surdimensionné ne peut souffrir d'aucune faillibilité», fustige-t-il avant de poursuivre : «qu'à cela ne tienne ! Il faudra bien qu'il réponde seul des spectres de son passé qui l'affolent à ce point qu'il confond son être tout entier à l’État».
Pour finir, Mbaye Dione invite le Premier ministre à dissocier sa personne de l’Etat. «Un petit conseil Monsieur le Premier ministre : présentez vos condoléances à la République et à la famille du défunt président du Conseil constitutionnel, pour qui aucune stigmatisation ne fût de trop, vous rendrait plus congruent et conforme aux armoiries de la République dont vous êtes investi de la mission régalienne. Ç'eût été plus appréciable que vos acrimonies, par la force, devenues une marque déposée d'un modèle qui peine à faire ses émules», déclare M. Dione.
Ndèye khady D. FALL












