Dans un contexte marqué par l’arrestation de journalistes et la coupure de signaux de médias privés, la Ligue démocratique (LD) tire la sonnette d’alarme et dénonce ce qu’elle considère comme une “offensive contre la presse” et un signal dangereux pour la démocratie sénégalaise.
Un vent glacial souffle depuis quelques jours sur le paysage médiatique sénégalais. Les studios se ferment, les caméras s’éteignent, les voix s’interrompent. Plusieurs mesures ciblant des médias privés et l’interpellation de journalistes ont créé un climat d’inquiétude dans un pays longtemps présenté comme un modèle régional de liberté et de pluralisme. La Ligue démocratique, par un communiqué ferme, rompt le silence et condamne une situation qu’elle juge “inédite et préoccupante”.
Au cœur de la polémique, l’arrestation puis la libération de deux figures de la presse : Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall. La formation politique parle de “garde à vue arbitraire”, pointant du doigt des méthodes qui, selon elle, rappellent davantage les dérives autoritaires que les pratiques d’un État de droit. À cela s’ajoutent les coupures des signaux de 7Tv et de médias du Groupe Futurs Médias, des décisions que la Ld qualifie de “mesures d’une extrême gravité”, révélatrices d’une volonté de “museler les voix libres”.
La Ld estime que ces actes ne peuvent être balayés comme de simples incidents techniques ou administratifs. Pour le parti, ils constituent les symptômes d’un recul démocratique, doublé d’une tentative de mise au pas des médias dans un contexte déjà tendu : entreprises de presse fragilisées, conditions économiques éprouvantes, et une opinion publique en quête de réponses aux difficultés sociales qui s’accumulent. Elle rappelle que “la liberté de la presse n’est pas un privilège accordé par le pouvoir”, mais un acquis historique que les Sénégalais ont toujours défendu.
Dans un pays où le coût de la vie augmente, où le chômage progresse, et où les ménages suffoquent sous les charges quotidiennes, la Ld estime que l’État devrait concentrer ses efforts sur les urgences sociales plutôt que sur “l’intimidation des professionnels des médias”. Aucune opération d’entrave ou de censure, dit-elle, ne pourra occulter la réalité vécue par les populations.
Face à ce climat qu’elle juge alarmant, la Ligue démocratique appelle à la mobilisation. Elle invite les forces démocratiques, la société civile et les citoyens à la vigilance, rappelant que la défense de la presse est l’affaire de tous.
Samba THIAM












