En réponse à une lettre du ministre des Transports aériens du 29 septembre 2017 faisant part, entre autres, de l’ouverture de l’aéroport international Blaise Diagne, l’Association internationale du Transport aérien (Iata) a envoyé une missive à Maïmouna Ndoye Seck. Une correspondance dans laquelle l’Organisation internationale du transport aérien fait part de ses inquiétudes et interrogations par rapport à plusieurs points, dont la Redevance de Développement des Infrastructures aéroportuaires (Rdia). Rappelant que celle-ci a été instaurée en 2010, l’Iata demande au ministre de dire quand elle prendra fin et à quel niveau le montant de la redevance devrait être fixé à l’Aibd, comparé à Léopold Sédar Senghor. «A l’approche de l’ouverture de l’aéroport et suite à plusieurs échanges, nous venons vers vous pour soulever les préoccupations majeures des compagnies opérant au Sénégal et obtenir des clarifications sur les points suivants : Montant final du budget de construction/développement du nouvel aéroport ; date à laquelle il sera mis fin à la redevance Rida», écrit Alexander Juniac, patron de l’Iata.
Pour lui, cette interpellation faite au ministre des Transports aériens est d’autant plus importante que, selon les «estimations» de l’Iata, «le montant total du financement nécessaire pour le nouvel aéroport par la Rida sera atteint au cours de l’année 2020». Mieux, l’Association internationale du transport aérien pense que le niveau de la Rida doit être plus faible à l’aéroport de Diass. «Nous estimons que les redevances, en général, appliquées au niveau de l’Aibd devront être sensiblement en dessous de celles actuellement pratiquées à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, car l’amortissement des investissements sera déjà atteint en 2020», explique le Directeur général Juniac, qui a joint toute une analyse sur le sujet à Maïmouna Ndoye Seck.
«Nous notons aussi avec inquiétude la décision de ne retenir qu’un seul prestataire pour fournir les services au sol»
Dans sa missive au ministre, l’Iata a également fait part de ses vives préoccupations quand aux services au sol de l’Aibd, confiés à une seule entreprise, avec tous les risques, impairs ou désagréments que cela peut causer. «Nous notons aussi avec inquiétude la décision des autorités de ne retenir qu’un seul prestataire pour fournir les services au sol. Cela, en dépit du fait que les opérations aériennes à Dakar avoisinent déjà les 2 millions de passagers/an», souligne Juniac. Pour lui, cette situation ne peut manquer d’inquiéter, car «il en découlera une situation de monopole de fait qui ne va pas forcément garantir la fourniture de service de qualité aux compagnies aériennes». Et de demander au ministre «de bien noter qu’en cas de situation de monopole, le prestataire est tenu de consulter les compagnies et ou leurs représentants et de fournir des justificatifs de prix».
Des inquiétudes sur le parc de réservoirs à carburant (jet A1)
Le parc des réservoirs de carburants inquiète aussi l’Iata. Et elle n’a pas manqué de le faire savoir à Maïmouna Ndoye Seck. «Nous voudrions partager les préoccupations relatives au parc de réservoirs à carburant (Jet A1) du nouvel aéroport», lit-on dans la lettre au ministre. Poursuivant, Juniac et Cie attirent l’attention sur le fait que «la fourniture de ce carburant en quantité et en qualité et à un prix basé sur le marché international est fondamentale, notamment pour la validation des installations par les compagnies aériennes pour garantir la sécurité des vols». Mais, jusqu’au moment où elle écrivait au ministre, l’Association des transporteurs aériens constatait avec regret que «les acteurs impliqués dans ce processus» n’avaient «pas fourni aux opérateurs les informations essentielles relatives à la date d’achèvement des travaux du parc à réservoir. De même l’Iata et ses membres n’avaient pas les informations nécessaires sur les oléo réseaux, programme inspection qualité ou le financement (transparence des couts).
Mbaye THIANDOUM