Le Syndicat des travailleurs de la justice ne s’est pas cette fois-ci limité à des sit-in devant le palais de Dakar. Ses membres ont organisé hier une marche pacifique de la place de l’Obélisque jusqu’au rond-point de la Rts. Le Sytjust, par la voix de son secrétaire général, Me Ayé Boun Malick Diop, a expliqué que leur ministre de tutelle, Ismaila Madior Fall et ses collaborateurs, avec une certaine méchanceté, entravent la satisfaction par le gouvernement de leurs revendications.
Hier, mercredi 12 décembre 2018, de la place de l’Obélisque, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a battu le macadam pour rallier le rond-point de la Rts, sous l’encadrement d’un impressionnant dispositif sécuritaire. A l’occasion de cette marche pacifique, nombreux étaient les travailleurs de la justice à arborer des brassards rouges. D’autres tenaient des pancartes avec divers slogans du genre «Il faut faire respecter les engagements du président de la République», entre autres. Si les uns étaient habillés en tenue civile, d’autres avaient préféré enfiler leurs robes noires. Cette manifestation était l’occasion pour ces travailleurs de la justice de réclamer leur «dû» au gouvernement du Sénégal. Le secrétaire général dudit syndicat, Me El Hadji Ayé Boun Malick Diop, a pris la parole à l’arrivée au rond-point de la Rts, pour exprimer son indignation. Ce faisant, il a encore flingué leur ministre de tutelle, Ismaïla Madior Fall. «Les travailleurs du service de la justice sont des marginaux du ministère de la Justice. Ils sont victimes d’un mauvais plan de carrière. Ils souffrent de mauvaises rémunérations. Et nos préoccupations les plus sérieuses ne sont pas prises en compte par notre ministre de tutelle», peste-t-il.
Le Sytjust traite Ismaila Madior Fall d’esprit tordu
Me Diop de poursuivre : «des négociations ont été tenues le 5 avril dernier par le président de la République. Et aujourd’hui, 8 mois se sont écoulés et jusqu’à présent, aucun fantôme de matérialisation des engagements auxquels le Président avait souscrit. Aujourd’hui, une loi de finance a été votée à l’Assemblée nationale et des dépenses ont été prévues, mais, jusqu'à présent, rien n’est fait», martèle le secrétaire général du Sytjust. Qui ajoute qu’il y a une volonté manifeste de nuire à leurs intérêts de la part du garde des Sceaux et de ses collaborateurs. «Il y a quelque part une main invisible animée par un esprit tordu qui nous empêche de profiter de cette volonté du président de la République. Et ce n’est autre que la main du garde des Sceaux et ses collaborateurs, qui sont animés d’une certaine méchanceté corporative», lâche-t-il.
Par ailleurs, Me Ayé s’est indigné du comportement du ministre des Finances à leur encontre. «Il y a aussi le lieu de fustiger l’attitude du ministre de l’Économie et des Finances. Parce que, pour un début d’exécution du protocole d’accord qui avait été signé le 17 août, le ministre a ordonné le retrait de la mise en solde», peste-il, avant de préciser que leur carrière est en gage.
Très déterminés, les membres du Sytjust disent être décidés à prendre en main leur destin et à se battre pour l’amélioration de leurs conditions d’existence et la préservation de leur dignité.
Fatou D. DIONE
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