
Vainqueur de la Coupe d'Afrique 2021 avec le Sénégal, Kalidou Koulibaly s'est imposé comme le pilier de la défense des Lions de la Téranga depuis quasiment 6 ans. Le défenseur de Naples, considéré comme l'un des meilleurs à son poste, aurait pu porter les couleurs de l'équipe de France. Mais, après avoir longtemps hésité, l'ancien du FC Metz avait décidé de jouer pour le Sénégal à l'âge de 24 ans. Une hésitation qu'il regrette, comme il l'a confié dans un entretien avec Onze Mondial.
Cela a été l’une des plus belles choses pour l'équipe nationale du Sénégal ces sept dernières années. Élément à part entière du Napoli et considéré comme étant l’un des meilleurs à son poste, même à l’époque, Kalidou Koulibaly avait fait le choix, en 2015, de devenir Lion du Sénégal et non Bleu de la France. Depuis, il n’a pas manqué de temps pour devenir un cadre pour Aliou Cissé.
Une valeur sûre en défense que Didier Deschamps a failli arracher à son homologue sénégalais Aliou Cissé. Cela, parce que l’ancien joueur du FC Metz et de Genk a mis du temps pour prendre sa décision. Le capitaine des Lions Champions d’Afrique, a confié de grands regrets d’avoir hésité à répondre à l’appel du sélectionneur national sénégalais Aliou Cissé. «Ceux qui hésitent ? Je me mets dans la case parce que j’en fais partie aussi. Je suis venu tard, j’ai rejoint l’équipe nationale du Sénégal à 24 ans alors que j’avais déjà été sollicité une ou deux années auparavant. C’est vrai que c’est une réflexion à avoir, tout le monde veut jouer pour les sélections nationales françaises. Mais après, quand tu réalises que tu as perdu du temps, tu t’en mords les doigts», a-t-il déclaré.
L’international sénégalais aux 57 sélections désormais poursuit : «personnellement, je m’en suis vraiment mordu les doigts. Je savais que le Sénégal pouvait m’offrir la chance d’évoluer au niveau international, et malgré ça, j’ai attendu deux ans. Et deux ans, ça fait une trentaine de matchs. Je n’ai pas pu jouer pendant 30 matchs avec mon équipe nationale et je m’en mords les doigts encore aujourd’hui.»
«Gagner un titre avec son pays, sa patrie, pour des millions de personnes qui te suivent, c’est indescriptible»
Kalidou Koulibaly et les Lions ont rapporté au Sénégal son premier sacre continental. Vainqueurs de l’Egypte en finale de la Can 2021 au Cameroun en février dernier, le capitaine des Lions et sa bande entrent ainsi dans l’histoire du football sénégalais. Une prouesse monumentale que le défenseur central savoure encore et toujours. «Gagner un titre avec son pays, sa patrie, pour des millions de personnes qui te suivent, c’est indescriptible», s’est-il extasié. «Pendant tout notre parcours, le pays s’est arrêté pour nous. C’est dur d’arrêter tout un pays. Quand tout le pays s’arrête pour regarder la finale, et qu’à la fin du match, ils voient les couleurs du drapeau sur le toit du continent africain, c’est quelque chose d’exceptionnel», rajoute-t-il. «Edou (Mendy) a raison», poursuit-il. «Gagner quelque chose en club, tu peux le faire avec plusieurs clubs, par contre, gagner un trophée avec ton équipe nationale, tu peux le faire uniquement avec ta sélection. Sentir la force et la ferveur du pays quand on est rentré au Sénégal, c’était magique. Je n’avais jamais vécu ça. Parfois, je ferme les yeux et je repense à ces milliers de personnes qui étaient là, à courir derrière notre car, j’en perds mes mots», se réjouit le capitaine des Lions.
«Si tu es raciste, c’est que tu as une motivation»
Homme de valeur et de principes, le défenseur de Naples engagé contre le racisme depuis le début de sa carrière est conscient de la symbolique de poser avec le masque de Black Panther dans cet entretien. Désireux de mettre en lumière la richesse de l’Afrique et ses combats, la tour de contrôle des Lions de la Téranga s’est montrée affable. Kalidou Koulibaly a vécu des moments désobligeants dès son retour en club. Il est en effet victime d’insultes racistes sur le terrain de l’Atalanta Bergame. C’était à l’occasion de la 31e journée de la Serie A. Une situation difficile que le joueur a déjà eu à vivre par le passé en Italie. «Ma réaction face à une personne raciste ? Si tu es raciste, c’est que tu as une motivation, tu ne peux pas haïr une personne pour rien. Ensuite, je vais essayer de le raisonner. Après, si je vois que c’est une cause perdue, je vais lui dire : ‘’Fais ta route, je fais ma route’’. Mon idée principale, c’est d’essayer de comprendre les personnes dans un premier temps. Moi, j’essaie constamment d’apporter de l’amour aux gens. Mon éducation est ainsi, je suis comme ça. J’aime tout le monde, je suis tolérant avec tout le monde. Après, chacun fait ce qu’il veut. Le racisme est un fléau, c’est quelque chose qu’on doit combattre ! Et aujourd’hui, ça devient tabou, c’est ça qui m’énerve le plus !», regrette-t-il.
Kalidou Koulibaly meilleur défenseur du monde : «je ne suis d’accord avec personne sur ce sujet»
Plébiscité comme le meilleur défenseur du monde par son ancien coéquipier Arek Milik, Kalidou Koulibaly, lui, préfère tempérer. «Je ne suis d’accord avec personne sur ce sujet. Les gens donnent leur avis, et moi j’essaie de donner le meilleur de moi-même sur le terrain. J’essaie de faire mon travail le mieux possible, j’essaie d’être l’un des meilleurs défenseurs du monde. Entendre les mots d’Arek à mon sujet m’a fait plaisir. C’est un attaquant de qualité, je savais qu’il allait faire les beaux jours de Marseille. Lorsqu’il était ici, à l’entraînement, on se challengeait tout le temps pour se galvaniser», a réagit Koulibaly.