Outre les effets des changements climatiques sur les pertes d’emplois, la criminalité et les moyens de subsistance, ces phénomènes naturels ont également des effets sur les déplacements, la santé des populations, ainsi que sur le rendement agricole.
Toutes les régions du Sénégal sont touchées par les effets des changements climatiques avec toutefois des niveaux différents. Comparées aux autres régions, les régions de Ziguinchor (91,6%) et de Diourbel (91,6%) restent les zones où les effets des changements climatiques sont moins perçus. Les régions de Kédougou, de Sédhiou et de Kolda sont celles où ces changements climatiques ont été plus remarqués avec des proportions respectives de 99,9%, 99,4% et 99,3%.
Sur les 12 derniers mois, les catastrophes ont entraîné d’importants mouvements de population
Les catastrophes génèrent relativement peu de mouvements de population. En effet, seulement 1,6% de la population de 15 ans ou plus ayant subi une catastrophe a connu un déplacement temporaire ou permanent. A l'échelle régionale, Matam (5,6%), Diourbel (2,8%) et Saint-Louis (2,2%) présentent les proportions de population déplacée les plus élevées. Sur les 12 derniers mois, les catastrophes entraînent d'importants mouvements de population. Parmi les populations âgées de 15 ans ou plus ayant subi des catastrophes au cours de cette période, 79,2% ont déclaré que les vagues de chaleur/chaleur extrême sont les principales causes de déplacements temporaires ou permanents, suivies des inondations (72,9%) et des tempêtes de poussière (67,0%). Les femmes apparaissent particulièrement plus vulnérables face aux inondations (81,3% contre 64,9%), les vagues de chaleur (79,3% contre 79,0%), les tempêtes de poussières, épisode de brume, air pollué, fumée, nuages bruns et autres litho météores (78,2% contre 56,2%), la salinité/épisode d'intrusion d'eau de mer (31,9% contre 27,6%), la défaillance d'infrastructure (22,0% contre 18,5%), les orages violents, rafale descendante, foudre (22,9% contre 17,3%) et les effondrements de bâtiments (26,2% contre 11,4%), tandis que les hommes sont plus affectés par la sécheresse (42,2% contre 32,0%), les épisodes de vents extrêmes (27,9% contre 16,5%) et la mortalité animale massive/événement pathologique (18,6% contre 9,3%).
Les problèmes de santé mentale liés aux changements climatiques affectent plus les hommes 39,1% que les femmes 37,9%
Au niveau national, 54,0% des individus ayant subi un événement lié aux changements climatiques ont déclaré avoir eu des problèmes de santé. Ainsi, ces effets représentent 38,4% pour les problèmes de santé mentale (stress et anxiété) et 35,6% pour les problèmes de santé physique. Les hommes souffrent plus de problèmes de santé attribuables aux effets des changements climatiques que les femmes. En effet, 54,4% des hommes ont déclaré avoir des problèmes de santé contre 53,4% chez les femmes. En ce qui concerne les problèmes de santé physique liés aux changements climatiques, ils affectent plus les femmes (36,3%) que les hommes (34,8%). Cependant, les problèmes de santé mentale liés aux changements climatiques affectent plus les hommes (39,1%) que les femmes (37,9%). Par ailleurs, la proportion de population ayant eu des problèmes de santé liés aux changements climatiques est plus élevée en milieu urbain (60,8%) qu'en milieu rural (43,4%). Toutefois, les problèmes de santé mentale tout comme ceux de santé physique liés aux changements climatiques affectent plus les populations du milieu urbain (48,1% et 36,6% respectivement) que celles du milieu rural (23,4% et 34,1% respectivement). Au niveau régional, les proportions d'individus ayant des problèmes de santé liés aux changements climatiques sont plus élevées dans les régions de Kolda (84,7%), Matam (81,1%) et Dakar (74,0%). Les niveaux les plus faibles sont notés à Louga (20,1%), Kédougou (25,1%) et Kaffrine (25,6%). La région de Kolda (80,4%) enregistre la proportion la plus élevée de personnes ayant des problèmes de santé mentale liés aux changements climatiques; tandis que la plus faible proportion est notée à Louga (6,1%). Les femmes sont plus touchées que les hommes par des problèmes de santé mentale dans les régions de Fatick (18,5% contre 14,0%), Kédougou (18,6% contre 18,1%), Louga (7,7% contre 5,8%), Matam (34,5% contre 33,5%), Diourbel (32,2% contre 20,6%), Saint-Louis (15,6% contre 13,8%), Sédhiou (9,7% contre 6,8%) et Tambacounda (37,8% contre 33,2%). En ce qui concerne les problèmes de santé physique, c'est dans la région de Matam (77,8%) que la proportion de population affectée la plus importante est notée. En revanche, la plus faible proportion est enregistrée à Louga (14,8%). Selon le sexe, c'est dans les régions de Dakar, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kolda, Matam, Tambacounda et Thiès où les femmes sont plus touchées que les hommes.
60,6% des individus qui pratiquent l'agriculture ou l'élevage ont connu une baisse de leurs rendements due aux changements climatiques
Les changements climatiques ont aussi des effets sur le rendement agricole au Sénégal. En effet, 60,6% des individus qui pratiquent l'agriculture ou l'élevage ont connu une baisse de leurs rendements due aux changements climatiques. Les femmes (62,2%) restent plus touchées que les hommes (59,5%). En milieu rural, 68,2% des agriculteurs/éleveurs ont connu une baisse du rendement contre 42,4% en milieu urbain et les femmes restent toujours plus touchées quel que soit le milieu de résidence. Les régions de Kolda (81,3%), Sédhiou (79,8%), Kaffrine (74,7%) et Fatick (74,6%) enregistrent les proportions les plus élevées d'agriculteurs ou d'éleveurs ayant connu une baisse de rendement en raison des changements climatiques. Les femmes sont plus touchées que les hommes, notamment dans les régions de Dakar (40,5% contre 14,0%), Diourbel (52,3% contre 36,0%), Kaolack (69,8% contre 57,9%), Kaffrine (74,7% contre 74,6%) et Fatick (74,7% contre 74,6%). S’agissant de la population qui dépend des ressources naturelles pour sa subsistance, le rapport révèle qu’au Sénégal, 48,7% de la population âgée de 15 ans ou plus dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance. Cette proportion représente 52,7% chez les femmes contre 44,1% chez les hommes. Par ailleurs, en milieu rural, 64,5% de la population âgée de 15 ans ou plus dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance, avec notamment 66,4% pour les femmes contre 62,3% pour les hommes. Cependant, en zone urbaine, cette proportion est seulement de 38,4%, avec 43,4% chez les femmes et 33,1% chez les hommes. Parmi les individus qui pratiquent l'agriculture, la pêche, la chasse ou la cueillette, 68,4% le font pour leur propre subsistance. Cette proportion représente 73,3% chez les femmes contre 65,2% chez les hommes. Par ailleurs, dans le milieu urbain, l'exercice de ces activités pour les besoins de substance mobilise 58,0% des agriculteurs, des pêcheurs, des chasseurs ou des cueilleurs. Cette proportion s'élève à 53,2% pour les hommes contre 69,4% pour les femmes. En revanche, en zone rurale, cette proportion est de 73,1%, avec 72,0% chez les hommes et 72,5% chez les femmes.
55,2% utilisent des méthodes de pêche très destructrices
La proportion de la population (15 ans ou plus) de pêcheurs utilisant des méthodes de pêche très destructrices est de 55,2%. Elle est de 65,6% chez les hommes et 1,9% chez les femmes. La proportion de la population (15 ans ou plus) de pêcheurs utilisant des méthodes de pêche très destructrices est plus élevée en milieu urbain (61,3%) qu'en milieu rural (45,8%). Elle est plus fréquente chez les hommes quel que soit le milieu de résidence. Au niveau national, la proportion de la population (15 ans ou plus) de pêcheurs contribuant au recyclage ou à la réutilisation du matériel de pêche est de 61,8%. Cette proportion est légèrement plus élevée chez les femmes (62,6%) que chez les hommes (61,1%). La proportion de la population (15 ans ou plus) de pêcheurs contribuant au recyclage ou à la réutilisation du matériel de pêche est plus élevée en milieu urbain (67,2%) qu'en milieu rural (53,2%). Elle est plus fréquente chez les femmes en milieu urbain (77,2% contre 62,8%) et légèrement plus élevée chez les hommes en milieu rural (53,6% contre 53,0%).
68,9% des Sénégalais qui exploitent des mines éprouvent des problèmes de santé
Dans l'ensemble, 68,9% des Sénégalais qui exploitent des mines, éprouvent des problèmes de santé en conséquence. L'analyse des résultats selon le milieu de résidence montre que ce phénomène est plus observé en milieu urbain (72%) par rapport au milieu rural (67,6%). Selon le sexe, les hommes (70,4%) rencontrent plus de problèmes de santé que les femmes (66,3%). Il en est de même quel que soit le milieu de résidence. Au Sénégal, la proportion de population de 15 ans ou plus exploitant des mines et ayant adopté des pratiques visant à atténuer la dégradation de l'environnement est estimée à 7,7%. L'analyse par milieu de résidence montre que cette pratique d'exploitation est plus fréquente en milieu urbain (13,3%) qu'en milieu rural (5,1%). La discrimination salariale est aussi une réalité présente dans la gestion des ressources naturelles. En effet, l'examen des résultats de l'enquête révèle que 64,1% de la population âgée de 15 ans ou plus travaillant dans la gestion des déchets déclarent que « la rémunération est identique quelles que soient les caractéristiques du vendeur ». Toutefois, 24,7% soutiennent que « quelqu'un d'autre reçoit une rémunération plus élevée ». Cependant, moins de 1% disent que « les hommes reçoivent une rémunération plus élevée »; tandis que 7,2% déclarent que « les femmes reçoivent une rémunération plus élevée ».
M. CISS












