Formée à la veille de la présidentielle 2024, pour soutenir la candidature de Bassirou Diomaye Faye, la coalition Diomaye Président est souvent secouée par des remous provoqués par des critiques contre la «dictature» de la présidente Aida Mbodji. Certains ne supportaient plus qu’elle éjecte du groupe WhatsApp des alliés pour un oui ou un non. C’est ainsi qu’une frange a décidé de se démarquer de sa gestion pour créer une nouvelle organisation dénommée «Plateforme nationale de la majorité présidentielle Jub Jubal Jubanti», dirigée par Sidy Makhtar Coly, après plus d’un an de gestation. Informée de la «concrétisation» du projet des dissidents, Aida Mbodji et ses soutiens crient au scandale et accusent les autres de sabotage contre le régime Diomaye.
Ces derniers jours, le groupe WhatsApp de la conférence des leaders de la coalition Diomaye Président est inhabituellement bien animé. La cause, une dissidence en leur sein qui a conduit à la création d’une organisation parallèle pour, disent les initiateurs, «promouvoir les réalisations du régime et rehausser l’image du tandem Diomaye/Sonko».
Ce, après des injustices subies par certains membres dans le Groupe «Jub Jubal Jubanti» dirigé par Aïda Mbodj et dont l’objectif était de permettre aux leaders de pouvoir donner librement leur avis sur la gestion de la coalition, mais aussi sur la marche du pays. Mais, ‘’malheureusement’’, fait savoir l’un des dissidents, «dans le groupe Diomaye President, on se faisait retirer systématiquement par la présidente dès qu’on osait donner son avis. À un moment donné, c’était devenu tendu et personne n’osait donner son avis et la léthargie s’est installée».
C’est à partir de ce moment que Sidy Makhtar Coly et Pape Sène ont mis en place un autre cadre de réflexion. «Notre groupe WhatsApp Jub Jubal Jubanti est un espace de réflexions et d'échanges qui compte plus de 400 membres. Il est suivi par l'ouverture d'un espace de débats politiques et de formulations de solutions par rapport aux sujets et problématiques soumis aux participants. Les débats politiques organisés dans ce groupe WhatsApp ont porté essentiellement sur des questions relatives aux activités du gouvernement et de l'Assemblée nationale d'une part, aux activités du président de la République, celles du Premier ministre et aux décisions politiques du duo Diomaye-Sonko d'autre part», a fait savoir M. Coly.
A en croire M. Coly, « les recommandations issues de leurs discussions les ont orientés vers la mise en place d'une commission chargée de produire un plan de communication gouvernemental soumis aux autorités qui l'ont accepté et l'ont apprécié très positivement. Une délégation de 17 personnes a été constituée lors de la séance de présentation du plan de communication à l'Assemblée nationale».
Aida Mbodj parle de manœuvre pour disloquer la coalition Diomaye Président
Après ces étapes, les dissidents de la conférence des leaders de la coalition Diomaye Président ont décidé de mettre en place la «plateforme nationale de la majorité présidentielle». La rumeur sur les réunions de préparation a ainsi commencé à s’amplifier, ce qui a poussé certains membres du groupe WhatsApp de Diomaye Président à s’interroger sur les vrais desseins d’une telle initiative. Aida Mbodj s’est même exprimée sur le sujet. «Nous sommes au courant de toutes les manœuvres pour disloquer la coalition Diomaye Président. J’en ai d’ailleurs parlé dans les médias et avec beaucoup de leaders. Ils essaient de faire croire à une dissidence profonde dans nos rangs pour légitimer leur trahison. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que la léthargie dont ils parlent n’existe que dans leur tête. Nous avons soumis des propositions au Président Bassirou Diomaye Faye, pour le changement de nom et de perspective, il y a juste quelques jours et c’est en bonne voie», assure-t-elle dans le groupe WhatsApp.
Beaucoup d’alliés soutiennent Aïda Mbodj
Le débat était donc lancé sur le sujet et beaucoup d’alliés du régime ont manifesté leur soutien à Aida Mbodj en lui demandant de faire focus sur les missions qui lui sont confiées. Pour certains, il y a des «gens qui exploitent les contacts de leur panel pour créer sournoisement une dissidence». D’autres parlent de manque de courage et demandent à tous ceux qui se réclament du camp des dissidents de savoir partir sans créer de tension. Il y en a même qui accusent Coly et Cie d’avoir un «agenda caché qui ne prospérera guère».
Sidy M. Coly : «nous n'avons pas besoin de nous justifier auprès de qui que ce soit»
En réponse à ses accusations, les dissidents affirment que personne dans la coalition Diomaye Président n’est plus enclin à défendre le projet mieux qu’eux. «Nous n'avons pas besoin de nous justifier auprès de qui que ce soit. Quant aux grossièretés et autres invectives, nous les laisserons à leurs auteurs, car notre éducation ne nous permet pas de proférer de tels propos. Le plus important, pour nous, est de poursuivre ce que nous avons commencé depuis 2024. Et tant que les autorités seront satisfaites des actes que nous posons, rien ni personne ne nous empêchera de poursuivre notre projet. De toute façon, nous déroulons le projet depuis plusieurs mois sans nous soucier de la coalition Diomaye Président. Donc ce n'est pas maintenant que nous allons l'arrêter», précise Sidy Makhtar Coly qui dirige la plateforme nationale de la majorité présidentielle Jub Jubal Jubanti.
Nd. Kh. D. F












