Des tractations financières autour de la valeur marchande d’un sac de patates, dérobé d’un camion gros-porteur de marchandises par des portefaix, ont tourné à une violente bagarre au couteau, avant-hier, tard la nuit, entre les porteurs de bagages au centre commercial de Thiaroye gare. Un portefaix sénégalais, activement recherché par la police de Thiaroye, a déploré l’attitude «boulimique» de son collègue guinéen, M. A. Diallo, 20 ans, sur le montant du prix de vente de leur butin et lui a planté un coup de couteau dans la région du cœur, avant de l’abandonner sur place et se fondre dans la nature.
Il y a eu un horrible crime crapuleux au centre commercial, sis au marché de Thiaroye gare. Le drame remonte à la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 mars, vers les coups de 00h, suite à une vive prise de bec entre des individus qui officient dans le haut lieu du commerce de la banlieue dakaroise. Tout est parti d’une mésentente suivie de dispute entre des manutentionnaires au marché, aux heures creuses de la nuit, autour de la valeur marchande d’un butin.
Le portefaix guinéen exige 15.000 F ou rien au client pour le sac de patates volé, mais son collègue propose 5000 F
Les deux antagonistes exercent pourtant le métier de portefaix dans le marché et monnaient ensemble leurs services aux convoyeurs qui désirent charger ou décharger des marchandises de leurs camions gros-porteurs. Mais, un jour, ils dérobent un sac de patates au moment du déchargement d’un camion de transport de marchandises, le planquent et guettent le moment opportun pour le revendre. Le Guinéen M. A. Diallo et ses deux collègues portefaix, dont notre compatriote, trouvent un acquéreur et lui fixent un rendez-vous au centre commercial du marché de Thiaroye gare. Ainsi, ils se retrouvent, jeudi 21 mars, vers 01h, au lieu du Rv et engagent le marchandage autour du sac de patates volé. Le porteur guinéen donne le ton et exige la somme de 15.000 francs Cfa ou rien au client. Mais, celui-ci, sachant que le produit en question provient d’un vol, fait la moue et propose la modique somme de 5000 F. Un dialogue de sourds s’installe. Notre compatriote entre en action, tente de raisonner son collègue guinéen et lui demande de brader leur butin à 5.000 F. Histoire de vite se débarrasser du sac de patates, pour ne pas se faire repérer ou être surpris par des tiers. Diallo lui oppose un niet catégorique et maintient les 15.000 F. Son collègue sénégalais déplore son attitude «teigneuse» et «boulimique» et lui impose un bras de fer. Il lui hurle dessus, l’empoigne et le somme de céder le sac de patate à 5.000 F.
Notre compatriote déplore l’attitude «teigneuse» et «boulimique» de Diallo, sort un gros couteau et le tue
Face au refus de son collègue guinéen d’accéder à sa requête, notre compatriote s’énerve contre Diallo, le prend au collet et l’abreuve de toutes sortes d’invectives. Il sort un couteau de sa poche, lui plante un coup en plein cœur et prend la fuite. Le blessé pousse un cri strident, découvre une plaie béante dans la partie gauche de la poitrine et se tord de douleurs. Il perd beaucoup de sang, s’affaiblit et s’écroule au sol. Le client et le troisième portefaix prennent peur, se gardent d’assister Diallo et quittent les lieux. Un ami et collègue guinéen de la victime arrive, constate l’irréparable et alerte les limiers de Thiaroye. Il affirme avoir été informé de la mésaventure de son compatriote par des marchands.
La police lance la chasse à l’homme, le meurtrier en cavale identifié et localisé
Les limiers se rendent sur la scène du meurtre et effectuent les constatations d’usage des faits. Le défunt était habillé d’un pantalon Jean et d’un tee-shirt de couleur bleue. Le vêtement lui a été cependant enlevé et appliqué au niveau de la partie gauche de la poitrine, en dessus du sein, aux fins de tenter de freiner l’écoulement qui s’échappait de la plaie ouverte et apparente. Les sapeurs-pompiers de la compagnie de secours de Pikine ont évacué le corps sans vie à l’Hôpital général de Grand-Yoff aux fins d’une autopsie. Les éléments de la brigade de recherches du commissariat de police ont engagé des recherches dans la banlieue pour coincer le présumé meurtrier en fuite. Ils ont effectué auparavant une descente dans sa chambre en location, sise à Guinaw-rails et à son lieu de fréquentation à Diamaguène Sicap Mbao. Le mis en cause fuyard, dont nous tairons l’identité, a été localisé à Rufisque. Son arrestation serait une question de temps. Tout comme le client acquéreur du sac de patates volé et le troisième portefaix.
Vieux Père NDIAYE












