Depuis 2018, la mort de Saliou Sarr n’est toujours pas élucidée. Ce dossier reste encore à la traîne. L’instruction se poursuit, mais c’est à un rythme très lent. Pour l’heure, le juge d’instruction de Pikine qui a en charge l’affaire a entendu tout le monde, à l’exception des policiers incriminés. Ces derniers sont présentement en mission, ce qui a ralenti l’allure du magistrat instructeur.
C’est à pas de caméléon qu’avance l’affaire Saliou Sarr, du nom du jeune homme qui a rencontré la mort dans des conditions étonnantes au niveau du commissariat de Thiaroye. Présentement, le juge a auditionné toutes les personnes susceptibles d’éclairer sa lanterne, partie civile comprise. Il ne lui reste donc qu’à entendre les principaux concernés, en l’occurrence les policiers incriminés dans l’affaire. Selon nos informations, ces derniers sont actuellement en mission. C’est ce qui explique que le magistrat instructeur n’ait pas pu pour le moment les auditionner. La famille du jeune garçon, devra donc patienter encore pour l’élucidation de cette affaire.
Rappelons que Saliou Sarr a trouvé la mort à l’hôpital alors qu’il était en garde-à-vue au niveau du commissariat de Thiaroye. Il a été arrêté pour une histoire de vol de moutons et de chèvres, en juillet 2018. Le jeune homme de 34 ans a succombé à des blessures qui seraient commis par des agents de la police de Thiaroye au moment de sa garde-à-vue. Pour sa famille, il n’y a aucun doute, leur fils a été torturé à mort. Ils ont crié leur colère sur tous les toits, pointant du doigt la police. Mieux, la famille de la victime a constitué des avocats dont ceux des défenseurs des droits humains pour tordre le bras à la justice afin que les responsabilités puissent être situées et les coupables sanctionnés.
Au final, trois agents de la police de Thiaroye ont été interpellés et conduits au Parquet de Pikine. Le Procureur ayant ouvert une information, le magistrat instructeur a inculpé les agents avant de les placer sous contrôle judiciaire. Suffisant pour indigner la famille et les associations des défenseurs des droits humains. Inculpés et remis en liberté, les agents de la police échappent, pour ainsi dire, aujourd’hui au juge, qui n’a d’autre choix que de les attendre.
Alassane DRAME