Les acteurs de la filière peaux et cuirs, sous l’impulsion du ministère de l’Industrie et du Commerce ont planché sur l’industrialisation de ladite filière. A cet effet, la stratégie nationale de développement des peaux et cuirs a été remise sur la table avec le projet « victoires rapides » qui ambitionne de tripler la taille de la filière en cinq ans et la création de 100.000 emplois formels. Le coût prévisionnel du projet tourne autour de 82 milliards.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce a organisé un atelier de dialogue des parties prenantes de la filière cuirs et peaux. Il s’agit en l’occurrence des ministères sectoriels en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, du Tourisme et de l’Artisanat, les structures d’encadrement, les Collectivités territoriales et le secteur privé. A cette occasion, le secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce estime qu’il faut quitter la tradition artisanale du Sénégal de valoriser les peaux pour aller vers l’industrialisation du secteur. Pire, il regrette de constater que le Sénégal exporte ses peaux brutes et importe des peaux pour sa cordonnerie locale. « Depuis 60 ans, le niveau de transformation dans tous les secteurs ne dépassait guère les 5%. Par conséquent, le Pib par tête était faible. Si on veut réduire la pauvreté et les inégalités et accroitre les revenus, il faut faire passer le revenu par tête d’habitant de 1700 dollars à 4700 dollars en 2050. Et cela passe par l’industrialisation. Il faut transformer les ressources sur place pour que nos artisans aient une matière première de bonne qualité, les valoriser sur place avec l’accompagnement de l’Etat, de nos structures d’encadrement », préconise Seydina Aboubacar Ndiaye qui rappelle que la filière « peaux et cuirs » fait partie des quatre moteurs de croissance identifiés dans l’axe économie compétitive de l’Agenda de transformation Sénégal 2050, dans la mesure où cette filière, dit-il, offre beaucoup de potentialités en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée, etc. Cela passe par l’utilisation des unités de tannerie modernes qui intègrent les nouvelles technologies. Persuadé de la concurrence rude sur le marché international, il plaide pour des peaux de qualité qui respectent les normes d’abattage, de traçabilité et de certification. En outre, il est revenu sur la stratégie nationale de développement des peaux et cuirs élaborée en 2022 et qui a été dépoussiérée à cet effet. Le projet phare de cette stratégie « victoires rapides » sur la filière cuirs et peaux a été présenté par Sambou Romain du ministère de l’Industrie et du Commerce. A l’en croire, c’est une filière à haute valeur ajoutée qui s’appuie sur un artisanat modernisé. Le projet comporte cinq programmes déclinés en 16 chantiers et le démarrage, dit-il, est prévu en 2026 avec un budget prévisionnel de 82 milliards qui sera mobilisé entre les partenaires techniques et financiers et le secteur privé qui va contribuer à hauteur de 65%, soit plus de 50 milliards. L’objectif en cinq ans, dit-il, est de tripler la taille de la filière « peaux et cuirs » et créer 100.000 emplois formels qui peuvent générer des milliers d’emplois informels.
M. CISS
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