Coup de pied dans la fourmilière des réseaux de trafic de migrants par les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Keur Massar. Ces derniers ont pris dans leur filet le maire de Jaxaay Parcelles, A. A. D, le secrétaire municipal I. S, ainsi qu'un faux agent de l'institution.
Il n'y a plus de maire ni de secrétaire municipal dans la commune de Jaxaay-Parcelles, en banlieue dakaroise. Ceux-ci ont été interpellés, puis placés en garde à vue ainsi qu'un faux agent municipal, hier, dans les locaux de la brigade de recherches du commissariat de gendarmerie de Keur Massar ; une arrestation, coup de tonnerre dans un ciel serein, découlant d'un démantèlement de réseau de trafic de migrants impliquant les trois mis en cause.
Elle verse 3.500.000 F Cfa au secrétaire municipal pour voyager avec un faux titre en Belgique
Un jour, la dame Nd. S. débarque à la mairie de la localité et sollicite les services du secrétaire municipal. Elle lui exprime son désir de se procurer un visa Schengen pour la Belgique et demande de lui confectionner un document de statut d'agent municipal. Elle verse alors la somme de 3.500.000 F Cfa au secrétaire municipal. Celui-ci établit le sésame avec l'aval du maire et présente la commerçante sur le document en question comme une conseillère municipale doublée de vice-présidente de la commission environnement de l'institution.
Le deal éventé, le maire tombe en premier
Le document administratif devait permettre à la dame de voyager sur ordre de mission délivré par la mairie, afin de participer à un forum fictif à Bruxelles. Tout s'effondre cependant comme un château de cartes lorsque l'affaire atterrit sur la table du chef de la brigade de recherches de la gendarmerie de Keur Massar. Ce dernier convoque d'urgence le maire et le confond dans ses explications.
Le maire déclare avoir signé les documents par inadvertance
Démasqué, le premier magistrat de la commune passe aux aveux et tente de se justifier devant les enquêteurs. Il déclare avoir apposé sa signature au bas du document incriminé sans pour autant vérifier. « J'ai signé les documents par inadvertance », se confie-t-il aux hommes en bleu.
Le duo, à la tête d'un système d'émigration illicite contre de fortes sommes d'argent ?
Poursuivant leurs investigations, les pandores crèvent l'abcès et tombent des nues lorsqu'ils découvrent que le maire et le secrétaire municipal ont mis en place un système d'organisation illicite de trafic de migrants moyennant de fortes sommes d'argent. D'où l'interpellation, avant-hier, de la commerçante Nd. S, qui a reconnu les faits et affirme avoir casqué 3.500.000 Cfa dans le but d'obtenir le faux document et une attestation de prise en charge signée par l'édile de la localité.
Le secrétaire municipal avoue, enfonce le maire et demande une confrontation avec lui
Interrogé à son tour, I.S, secrétaire municipal, passe à table aussi et déclare avoir confectionné le faux document avec l'aval du premier magistrat de la commune. Il demande également une confrontation avec ce dernier dans le but d'étayer ses allégations devant lui.
Les infractions retenues contre les mis en cause
Au terme de l'enquête préliminaire des gendarmes, le trio devrait être déféré aujourd'hui devant le parquet du tribunal de grande instance de Pikine. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic de migrants et escroquerie au visa, et usurpation de titre et de fonction.
Vieux Père NDIAYE













