Un des secteurs plus impactés par la crise qui a découlé de la pandémie de coronavirus, l’hôtellerie peine à respirer et risque de s’étouffer si rien n’est fait. Alors hier, les professionnels du tourisme-hôtellerie ont tenu à tirer la sonnette d’alarme, interpelant le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, sur sa gestion actuelle du secteur. Les patrons du tourisme sénégalais déplorent notamment une «très faible mise en œuvre du crédit hôtelier d'un montant de 50 milliards Cfa et non 75 milliards comme le ministère de tutelle l'a malencontreusement annoncé au président de la République». Ainsi, Mamadou Racine Sy, le patron des patrons du tourisme, qui informe qu’un Plan d'actions sera aussi déroulé sur l'étendue du territoire national, assure qu’il est plus que temps de procéder au détachement du ministère du Tourisme de celui des Transports aériens pour en faire un département entièrement à part.
Alioune Sarr est-il l’homme qu’il faut au ministère du Tourisme et des Transports aériens ? La réponse à cette est certainement non si l’on se fieà la position de la Fédération des organisations patronales de l'industrie touristique et de l'hôtellerie du Sénégal (Fopits). Réunis hier au King Fahd Palace, sous la houlette de leur président, Mamadou Racine Sy, les acteurs du secteur membres de la Fopits ont sonné la grande mobilisation. Il s’agit pour eux de prendre l’opinion à témoin sur la gestion cavalière du secteur du tourisme-hôtellerie au Sénégal.
«Il s'agissait notamment de dénoncer vigoureusement la gestion de ce secteur transversal par le ministère du Tourisme et des Transports aériens», ont pesté les acteurs qui sont convaincus qu'il s'agit davantage d'un ministère des Transports aériens, surtout que les difficultés des hôteliers se multiplient dans l'indifférence de leur ministre de tutelle.
C'est d'ailleurs dans cette perspective qu'ils sollicitent un détachement du ministère du Tourisme pour en faire un département à part entière. En effet, malgré une timide et fragile reprise de l'activité en ces moments post-Covid incertains, «les patrons du tourisme sénégalais déplorent une très faible mise en œuvre du crédit hôtelier d'un montant de 50 milliards Cfa et non 75 milliards comme le ministère de tutelle l'a malencontreusement annoncé au président de la République».
«Sur 1200 entreprises du segment tourisme-hôtellerie-agences de voyage répertoriées au Sénégal, seuls 21 établissements ont reçu jusque-là validation de leurs crédits auprès de la Nsia, soit un taux d'exécution de 2%.Pourtant l'Etat du Sénégal a consenti une garantie de l'ordre de 80% mais le ministère continue de réclamer des garanties inimaginables aux hôteliers comme pour corser davantage les conditions d'accès au crédit», déplorent-ils.
Aussi, les acteurs de la Fopits informent l'opinion publique de la tenue dans les meilleurs délais d'une rencontre d'évaluation de leur mémorandum qui aura lieu autour du chef de l'Etat. Puisqu’ils ne comprennent pas que «dix-huit mois après sa validation par le président de la République, ce mémorandum n’a connu aucune avancée dans sa phase cruciale de mise en œuvre». Pour faire bouger les choses, les acteurs du secteur du tourisme-hôtellerie au Sénégal annoncent qu’un Plan d'actions sera aussi déroulé sur l'étendue du territoire national.
A signaler qu’outre le président Mamadou Racine Sy, cette réunion des hôteliers s'est tenue en présence des autres figures emblématiques du secteur comme Mamadou Sow (président du Syndicat patronal des agences de voyages), Aimé Sène (Pdg du Groupes Hertz et Fleur de Lys), Boubacar Sabaly (président du Syndicat d'initiative du tourisme de la région de Thiès (station balnéaire Saly/ Portudal), Éric Philibert (Directeur général du Lamantin Beach Hôtel) ainsi qu’une forte délégation du Terrou Bi conduite par le Directeur général Nicolas Projet.
Sidy Djimby NDAO













