Le député Tahirou Sarr est monté au créneau pour défendre sa proposition de loi sur les cartes de séjour et dénoncer la gouvernance actuelle. Entre accusations de blocage institutionnel, piques contre le tandem exécutif et plaidoyer sécuritaire, l’élu nationaliste a offert une sortie politique musclée. Il avertit sur l’avenir du Premier ministre et appelle le pouvoir à se concentrer sur les priorités nationales.
Le député Tahirou Sarr est sorti de sa réserve. Face à la presse, l’élu nationaliste est revenu sur la proposition de loi relative aux cartes de séjour qu’il a déposée à l’Assemblée nationale. Une démarche qu’il considère comme une «suite logique d’un engagement politique pris devant les Sénégalais lors des législatives de 2024». Selon lui, son camp a volontairement attendu une année avant de passer à l’action, afin de laisser la place aux «improvisateurs» qui avaient promis de régler la question en urgence. «La proposition est sur la table du président de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas pour stigmatiser qui que ce soit. C’est pour sécuriser l’intérêt des Sénégalais et donner à l’État les moyens de mieux gérer les étrangers», insiste-t-il.
Tahirou Sarr pointe plusieurs maux que ce dispositif pourrait régler : «l’occupation illégale, la prostitution, les difficultés liées à la scolarité… autant de problèmes que la carte de séjour peut résoudre». Il invite la majorité à «une prise de conscience», estimant que l’objectif n’est autre que «d’assurer la sécurité des Sénégalais».
Un pouvoir dans l’impasse
Mais c’est sur le terrain politique que le député a été le plus offensif. Pour lui, depuis l’arrivée du nouveau régime, «le Sénégal reste bloqué». Il met en cause «une dualité au sommet de l’État».
Le parlementaire affirme ne pas être surpris par les tensions entre les deux hommes : «J’avais alerté avant même l’installation du nouveau président. J’avais dit qu’Ousmane Sonko ne pouvait pas être Premier ministre pendant cinq ans. Je ne l’avais pas prédit, je l’avais simplement dit.»
«Le Premier ministre est un fusible»
Et Tahirou Sarr pousse plus loin son analyse : «le Premier ministre est un fusible qui peut sauter à tout moment, surtout s’il n’y a pas de résultats concrets. Voilà presque deux ans qu’ils sont là ; les Sénégalais sont fatigués et on nous tympanise avec des coalitions». Il appelle le duo exécutif à «sortir du politique permanent et se concentrer sur les priorités du pays», estimant qu’«il reste trois ans au mandat, il faut travailler». Pour lui, « les élections locales peuvent même être reportées» si nécessaire, afin de dégager des budgets pour des urgences nationales, citant l’exemple des inondations à Touba : «Il faut mettre des milliards là-bas, pas dans des élections».
Samba THIAM













