C’est à prendre ou à laisser. Les conditions fixées par la ministre des Sports pour une reprise des activités au niveau de l'arène nationale ne donnent pas le choix aux promoteurs, amateurs, mais aussi au Cng qui veulent à tout prix se remettre au travail. Les combats de lutte prendront impérativement fin avant 19h ; donc le dernier démarre à 18h30, 20.000 billets à vendre, le timing des combats revu, telles sont les conditions.
La ministre des Sports, Khady Diène Gaye, a présidé ce mardi 18 mars 2025 une réunion stratégique pour évaluer les conditions nécessaires à la reprise des combats dans l’arène nationale, en présence des représentants du ministère de l’Intérieur et des acteurs de la lutte. Elle a annoncé de nouvelles règles prises par consensus avec les promoteurs et le Cng pour la reprise des combats de lutte après la Korité.
Les horaires des combats seront désormais fixés par un arrêté ministériel, qui devrait être rendu public d’ici lundi. Le coup d’envoi des combats sera donné au plus tard à 18h30, avec une durée de 20 minutes pour chaque combat, incluant une pause de 5 minutes chaque 10 minutes. Tous les spectateurs et participants devront quitter le stade à 19h00.
Concernant les billets, la ministre a annoncé qu’il ne sera plus permis aux promoteurs d’émettre plus de 20.000 billets sur les 22.000 places disponibles à l’arène nationale, afin de garantir une meilleure sécurité
Un autre point discuté lors de la réunion concerne les itinéraires des lutteurs, qui ont parfois des préférences mystiques pour leurs trajets. À partir de maintenant, les lutteurs devront impérativement suivre les itinéraires établis par la police, un arrêté sera transmis au ministre de l’Intérieur pour garantir l’application de cette règle par le Comité national de gestion (Cng).
La ministre a également insisté sur le respect de la limite du nombre d’accompagnants pour chaque lutteur. Elle a aussi appelé à une plus grande implication des lutteurs et des promoteurs dans la gestion de la sécurité des combats, soulignant que la police ne pourra pas tout gérer seule.
La ministre espère que ces mesures de consensus seront rapidement mises en œuvre afin de permettre une reprise sereine des combats de lutte après la Korité.
Malick Ngom, président du Cng, prévient les lutteurs quant au non-respect des nouvelles mesures : « nous ne fléchirons pas »
Le président du Cng a offert des garanties au ministère des Sports et promis le respect strict des nouvelles mesures prises pour lutter contre les actes de violence dans l’arène. Après avoir minutieusement écouté le ministre des Sports ainsi que les représentants des ministres de l’Intérieur et des Forces armées, Malick Ngom a assuré que son équipe fera le nécessaire afin de veiller au respect strict des dispositions prises (respect de la jauge du stade, heure de démarrage des combats).
« Nous allons dérouler le cahier de charges concernant les nouvelles mesures. Nous ne fléchirons pas pour le respect strict de ces mesures. La presse a un rôle important à jouer car la plupart des dérives langagiers se font par voie de presse ».
Malick Ngom a par ailleurs annoncé que le combat du 4 avril entre Ada Fass vs Lac de Guiers se tiendra à cette date.
« Le combat Ada Fas vs Lac 2 aura lieu. Ça dépend du promoteur ! La promotion du combat va débuter dès que Madame le ministre notifiera la décision à son homologue du ministère de l’Intérieur ».
Gris Bordeaux, président des lutteurs en activité : « ces mesures ne règlent pas la situation de l’arène, nous avons besoin de tenir des assises de la lutte… »
Président de l’Association des lutteurs en activité, Gris Bordeaux a magnifié les efforts du ministre des Sports afin d’éradiquer la violence dans l’arène. Mais le Fassois s’est dit pas totalement satisfait de la rencontre de ce mardi.
Présent au siège du ministère des Sports pour prendre part à la réunion avec Khady Diène Gaye, Gris Bordeaux a un avis tranché sur la question de la violence dans l’arène qui a conduit à la suspension des combats de lutte depuis un mois. Pour le troisième Tigre de Fass, les nouvelles mesures prises par le ministère de tutelle ne peuvent suffire à régler définitivement la récurrence de la violence dans le « sport de chez nous ».
Le lutteur de l’écurie Fass a dès lors appelé à une large concertation pour assainir l’arène. « Nous saluons les efforts du ministre des Sports, mais ces mesures ne règlent pas la situation de l’arène. Nous avons besoin de tenir des assises de la lutte et une large concertation pour pouvoir avancer. Aujourd’hui, nous n’avons abordé que quelques points alors qu’il y a d’autres sujets très importants », a déclaré Gris Bordeaux amèrement.












