Initialement prévu pour le 19 octobre dernier, le démarrage du championnat professionnel sénégalais a été reporté au samedi 3 novembre prochain. Selon une note d’information relative à ce sujet, la Ligue sénégalaise de football professionnel évoque une question relative au contrat avec son sponsor leader, qui se trouve être la société Startimes. Une décision qui n’est pas sans conséquence au niveau des clubs de Ligue 1 et 2.
En effet la mise en œuvre du contrat entre la Lsfp et Startimes nécessite des ajustements d’ordre technique et stratégique pour lever toutes les contraintes. «La Lsfp a fonctionné depuis deux ans par la seule volonté et les efforts des clubs et de leurs dirigeants sans aucune ressource financière extérieure. Sous ce rapport, le démarrage de la saison dans les conditions acceptables nécessite un appui financier de la Lsfp aux clubs, appui dans lequel l’exécution du contrat avec Startimes joue un rôle fondamental. Il s’y ajoute que les contrats liés au calendrier sportif et aux événements religieux nous obligent à des réaménagements pour une meilleure harmonisation», a fait parvenir la Lsfp à la presse le 15 octobre dernier. Hormis le problème de timing lié principalement à la coïncidence de la fin du championnat avec la Can 2019, cette décision peut avoir des conséquences sportives mais aussi financières au niveau des clubs de Ligue 1 et 2.
Mady Touré : «Un report logique pour bien installer Startimes»
Mady Touré, patron de Génération Foot, défend la Ligue Pro. «Il ne faut pas reporter pour reporter. Je pense que j’aurais fait la même chose à la place de Saër, d’avoir avant tout une garantie nécessaire pour démarrer le championnat», a déclaré le président du club de Deni Biram Ndao. Pour ce dernier, «l’Etat doit régler le problème, parce qu’il injecte beaucoup d’argent en équipe nationale qu’il ne met pour le football local. Si Saër Seck et son équipe se sont décarcassés pour trouver un sponsor de cette taille, l’Etat doit suivre. C’est un grand commencement et ça peut ouvrir d’autres portes», ajoute Mady Touré. Sur la conséquence de ce report, il parle déjà d’un agenda chargé dès le début du championnat. «Nous allons jouer le 21 octobre et démarrer notre campagne africaine en novembre», explique Touré, qui parle d’un report normal, du moment que toutes les garanties ne sont pas réglées pour l’installation de Startimes (diffuseur du championnat). «Qui paie commande. Ils ne peuvent pas mettre autant d’argent et qu’en retour, ils gobent des difficultés. Je pense que c’est bien réfléchi par Saër Seck, que je félicite au passage d’avoir décroché ce contrat», dit-il.
Mathieu Chupin (DSC) : «Difficile de se préparer sans savoir la date de démarrage»
Lui emboitant le pas, Mathieu Chupin, président de Dakar Sacré-Cœur, souligne que c’est toujours compliqué de se préparer sans connaitre la date du démarrage du championnat. Tout de même, il est convaincu que sans ce contrat, le championnat n’aurait pas lieu cette année, mais que ce n’est pas chose aisée de se préparer sans savoir la date exacte. «Nous avons livré des matchs et nous préparons sur nos installations ; et en tant que club formateur, on fait comme d’habitude pour être prêt, pour avoir une équipe performante», a expliqué Chupin, qui affirme comprendre la décision de la Ligue Pro. «Le report, nous le comprenons et c’est capital, parce que sans ce contrat, je ne pense pas qu’il y aurait championnat de ligue 1 et de ligue de 2 cette année. Le Magal de Touba, qui est un événement très important dans le calendrier sénégalais, est une raison suffisante pour repousser le démarrage du championnat», ajoute Mathieu Chupin. Toutefois, au moment où les sélections nationales, celles des jeunes qualifiées aux prochaines Can dans leurs catégories respectives, sans oublier les JOJ 2022 qui seront organisés à Dakar, Mathieu Chupin affirme qu’il est temps que l’Etat comprenne qu’il faut développer une véritable industrie du sport, qui sera également au service de l’éducation, de la santé et de la notoriété de notre pays. «On espère que les choses vont se développer», dit-il.
Fada Guène (Ej Fatick) : «La ligue Pro tâtonne»
Prenant le contrepied de ses collègues, Fada Guène, président de EJ Fatick, parle d’amateurisme de la Ligue Pro dans le traitement du dossier de Startimes. «Le report n’est pas tellement méchant à notre niveau, le 3 novembre n’est plus très loin. Ce retard était prévisible, surtout avec le Magal. Sur le plan financier, il n’y a pas trop de difficulté», lance Fada Guène. Malgré tout, le président de l’EJ Fatick veut jouer à la date échue. «On aurait préféré jouer quand même à la date prévue. Si la Ligue Pro fait la pression sur les équipes pour les engagements, elle devait aussi être prête. Il y a eu un peu de tâtonnement de la part de la Ligue. Au niveau où se situe actuellement le football local, elle devait prendre ses devants face à une telle situation, d’autant plus que l’année dernière, il y a eu un report de ce genre», martèle-t-il.
Youssou Dabo (coach Stade de Mbour) : «ça inclut des changements sur ce qui était prévu au départ»
L’entraineur du Stade de Mbour, Youssouph Dabo, est persuadé que tous les clubs vivent la même chose avec ce report. Mais, au niveau du stade de Mbour, il a mis en place une préparation de six semaines, qui devait les mener directement à la 1ère journée qui était prévue pour le 21 octobre. Maintenant, avec le report, il est obligé de revoir ses plans. «On s'adapte et forcément, ça inclut des changements sur ce qui était prévu au départ. On ne se plaint pas plus que ça, nous sommes tous logés à la même enseigne en espérant cette fois-ci que ça va vraiment démarrer», explique Dabo.
Samsidine Diatta (Manager Duc) : «Un report qui n’arrange personne»
Membre de la commission Finance de la Ligue Pro, par ailleurs manageur général de l’équipe du Dakar Université Club (Duc), Samsidine Diatta est d’avis que ce report n’arrange personne. Pour lui, qui révèle avoir enregistré beaucoup de départs, il fallait reconstruire en passant par des séries. «Ça nous a permis d’avoir du temps pour la préparation de l’équipe et de jouer des matchs amicaux», lance-t-il. Au sujet des conséquences, Diatta trouve que «la Ligue Pro avait déjà prévu une marge de deux semaines. Les équipes peuvent jouer des mercredis».
Marieme NDIAYE
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