La Cnts, la Cnts/Fc, l’Unsas, la Csa, les plus représentatives centrales syndicales du Sénégal, ont rencontré, hier, le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les Institutions, Samba Sy, dans le cadre d’une séance de concertation sur le climat social du pays. En marge de la rencontre, le ministre a affirmé que la situation sociale est comme elle doit être. «Il y a des revendications. Elles sont portées sur la place publique, elles sont portées à l’attention des autorités de la République, mais elles sont portées également à l’attention du patronat. Qu’on puisse simplement le faire, que nous puissions nous écouter, que nous pussions dire ensemble que voilà des problèmes qui méritent d’être résolus et qu’on puisse le dire de manière apaisée, dans des termes consacrés par la législation et la réglementation, montre que notre pays n’est pas un pays négligeable», affirme Samba Sy.
Parlant des attaques contre l’Etat du Sénégal par certains syndicats, le ministre indique que le gouvernement est accusé de vouloir respecter l’engagement qui était le sien. «On nous accuse de faire de l’obstruction, alors qu’il était entendu que, pour la négociation collective, il fallait dorénavant négocier avec les centrales les plus représentatives. Pas de manière définitive ad vitam aeternam, mais simplement pendant le temps où ces organisations seraient les organisations les plus représentatives, à charge pour le gouvernement, régulièrement, d’organiser les consultations pour que les travailleurs décident de leur représentation», relève-t-il, se demandant s’il est légitime de s’en prendre au gouvernement, au prétexte qu’au fond, il discute avec ceux avec qui il doit discuter.
Revenant sur le secteur spécifique de l’enseignement, c’est un véritable bilan des réalisations du gouvernement que Samba Sy a étalé devant les syndicalistes. Ainsi, dit-il, le gouvernement a décidé d’un reclassement universel. «Le fait de normaliser la chose et de dire qu’il va y avoir une prise en charge au deux-tiers (2/3) des années de volontariat, de vacatariat, de contractualisation, ça a un retentissement qui se compte à des centaines de milliards sur les finances publiques. En 2018, l’Etat est décidé à mettre 32 milliards en plus de ce qui a été consenti pour cette régularisation. Pour les prêts Dmc, une enveloppe de 14 milliards a été dégagée pour résorber les retards jusqu’en 2016. Et d’ajouter que 3,5 milliards vont être mis dans la cagnotte pour les Zac dès mars 2018», a-t-il ajouté.
Le ministre démonte le quolibet qui consiste à dire que les 6000 F ne permettent même pas d’acheter du sel
Poursuivant, le Secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) ajoute que l’Etat, sur la demande pressante des syndicats d’enseignants, s’est décidé à mettre 12 milliards de F sur l’indemnité de logement des enseignants à partir de janvier 2019. «Là, mes collègues enseignants n’ont pas la même appréciation de la chose. Je ne sais pas d’où est-ce qu’est sortie l’idée comme quoi la répartition va se traduire par un impact de 6000 F Cfa, avec le quolibet qui consiste à dire que cela ne permettrait même pas d’acheter du sel», dit-il. Et de préciser que l’effort consenti par le gouvernement devrait, selon leur projection, se ressentir en termes de 10 à 11.000 F Cfa par enseignant.
«Pour l’indemnité de logement de l’enseignant, qui s’élève, au jour où nous parlons, à 60.000, une gradation de 10.000 constitue un effort lourd», dit-il, révélant que l’Etat a consenti, pour 2018, à mettre 100 milliards de F Cfa pour la résorption des abris provisoires.
Pour une augmentation du Smig qui n’a pas bougé depuis 1996
Prenant la parole, au nom des organisations syndicales ayant pris part à la rencontre, Mody Guiro a fait savoir qu’il ne s’agissait pas d’une négociation, mais d’une concertation. Evoquant l’ébullition dans plusieurs secteurs d’activités, le syndicaliste a laissé entendre : «la rencontre nous a permis d’attirer l’attention des autorités sur la nécessité d’anticiper en vue de prévenir les tensions. Nous avons mis en relief la nécessité de revendiquer une augmentation du Smig qui n’a pas bougé depuis 1996, mais également de voir avec les partenaires employeurs la nécessité de revenir sur la révision des barèmes de salaire. Mais aussi la nécessité de revisiter les conventions, pour la convention collective nationale interprofessionnelle et les différentes conventions de certains secteurs d’activité». Mody Guiro laisse entendre que les violations de certains droits sont constatées dans certaines entreprises du secteur privé.
Sidy Djimby NDAO












