Aujourd’hui mardi 5 mars, Aliou Cissé fête les quatre ans de sa prise de fonction comme sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal. Arrivé au chevet d’une équipe encore malade, le 5 mars 2015, le natif de Ziguinchor a réussi à replacer les Lions dans le concert des grandes nations du football africain.
Sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal depuis le 5 mars 2015, Aliou Cissé est crédité d’un bilan statistique très flatteur, ponctué d’une deuxième participation à une phase finale de Coupe du monde, un quart de finale à la Can 2017. Sans faire grand bruit, Aliou Cissé est en train d’écrire l’histoire de l’équipe nationale du Sénégal. Non pas en termes de résultats, puisqu’il n’a, jusqu’aujourd’hui, rien gagné, mais bien au niveau de sa longévité. Et au regard des conditions dans lesquelles le technicien local, qui a récemment renouvelé son contrat jusqu’en octobre 2021, avec une belle prime à la clé, a débuté sa mission, son parcours est proche du sans-faute. Côté pile, une deuxième participation à une Coupe du monde en 2018 et un groupe qui s'étoffe de plus en plus. Côté face, une première place dans le classement des meilleures nations du continent et un jeu qui manque encore de consistance.
En 4 ans, Cissé a livré 41 matchs pour 24 victoires, 5 défaites et 12 matchs nuls, pour 64 buts marqués et 25 encaisses
Après une première année poussive, les Lions se sont libérés grâce à leur qualification à la Can 2017. Quarts de finaliste au Gabon avec une équipe largement renouvelée, ils ont enchaîné et ont réussi à se qualifier pour le Mondial 2018. Un succès populaire, une satisfaction sportive, malgré les critiques sur le jeu pratiqué. D’un point de vue statistique, en quatre ans à la tête des Lions, Aliou Cissé a mené l’équipe à 41 matchs pour quatre compétitions officielles : qualifications de la Can-2017, Can-2017, qualifications Mondial-2018, Mondial 2018 et qualifications Can-2019 et dix matches amicaux. Pour un total de 24 victoires contre 5 défaites et 12 matchs nuls. Il a bâti son équipe autour d’une solidité défensive, car en 41 matchs, son équipe a marqué 64 buts et en a encaissé 25. Une première dans l’histoire de la sélection nationale pour ce jeune technicien. Mais les premiers nuages se sont accumulés lors de l’élimination en quart de finale contre le Cameroun aux tirs au but en terre gabonaise. Le temps des premières critiques pour le successeur d’Alain Giresse.
La culture de la gagne au détriment du beau jeu
Définir le style d’Aliou Cissé, c'est souvent foncer sur un mot : pragmatique. Parce qu'il n'a jamais eu de style très marqué, mais a continuellement réussi à gagner. Il aime rappeler que l’important est d'être victorieux. «Je suis d’accord que l’équipe peut mieux faire. Mais je préfère jouer comme l’Atlético Madrid et gagner, plutôt que de perdre en jouant comme le Fc Barcelone», avait déclaré le patron des Lions face aux étudiants de Cesti en 2017. Comme tous les entraîneurs du monde, Cissé veut gagner. C’est sa marque de fabrique et il ne voit probablement aucune raison de changer d'approche. Rationnel et compréhensible, frustrant aussi. Car, en ce début d’année 2019, le constat est là : le Sénégal n'a peut-être jamais eu autant de joueurs de qualité supérieure. Et il ne le démontre pas toujours sur le terrain. Avoir le ballon, mais ne pas en faire un dogme. Marquer des buts. Gagner. Mouiller le maillot. Ne pas jouer pour s'amuser, mais prendre tout de même du plaisir. Cissé est un coach élevé dans la culture de la gagne, plus que dans celle du jeu.
Huit survivants depuis sa première liste
En quatre ans, l’équipe nationale du Sénégal a été l’objet de profondes mutations. Des premières listes, pour affronter le Ghana ou encore le Havre en matchs amicaux en 2015, il ne reste que huit survivants en 2019 : Lamine Gassama, Cheikh Ndoye, Idrissa Gana Guèye, Salif Sané, Cheikhou Kouyaté, Alfred Ndiaye, Sadio Mané et Moussa Konaté. Certains ont complètement disparu des écrans radars, à l’instar de Bouna Coundoul, Demba Bâ, le gardien Pape Demba Camara, Lamine Sané, Kara Mbodji, Zargo Touré ou encore Mame Biram Diouf. D’autres ont émergé en peu de temps, notamment ces derniers mois, avec la prise de pouvoir de la jeune garde emmenée par Ismaila Sarr, Moussa Wagué et récemment Pape Abdou Cissé.
Mais un groupe de cadres s’est clairement détaché depuis le début de l’ère Aliou Cissé : Gana Guèye, Sadio Mané, Cheikhou Kouyaté, Moussa Konaté, Cheikh Ndoye, évidemment Kalidou Koulibaly.
73 joueurs convoqués, 60 utilisés, dont 6 locaux
Pendant ses quatre ans en équipe nationale, Cissé a convoqué 73 joueurs. Parmi les 73 appelés en sélection, 13 joueurs n’ont pas eu le temps de disputer la moindre minute en équipe nationale durant ces quatre années. Pour certains, ce sont des raisons de blessure ou de forfait après convocation, alors que les autres ont tout simplement fait les frais du choix du coach. Pour le football local, c’est encore plus alarmant. Sur les 73 joueurs qu’il a eu à convoquer, seuls 6 portent l’étiquette footballeur local. Et dans ce lot figurent les gardiens de but Dialy Kobaly Ndiaye (Cayor Foot), Pape Seydou Ndiaye (Génération Foot), Mamadou Sylla (Uso), Chérif Salif Sané (Casa Sports), Arial Mendy (ex Diambars) et Adama Mbengue (ex Diambars). Seuls le gardien Pape Seydou et le latéral gauche de Diambars ont eu du temps de jeu. En plus de ces locaux, il y a aussi Mamadou Gando Bâ du Stade de Mbour qui a été invité à prendre part à des séances d’entraînement.
Comme quoi, avec Aliou Cissé, la préférence nationale n’a toujours pas joué. Mais les raisons ne lui manquent pas trop, car le foot local, incapable de prendre part au Championnat d’Afrique des Nations (Chan) qui regroupe les joueurs locaux des pays africains, ne peut pas espérer plus. Venant surtout de la Tanière où l’offre européenne est largement supérieure à la demande.
Gana Guèye, le joueur le plus utilisé avec 33 matchs, devant Sadio Mané 32
Alors qu’il a déjà publié une liste de 25 joueurs pour affronter le Madagascar le 23 mars pour la 6eet dernière journée des préliminaires de la Can 2019 et un match contre le Mali trois jours après, il convient de signaler qu’Idrissa Gana Guèye est le joueur le plus utilisé par le sélectionneur national. Souvent très performant avec la Tanière, Aliou Cissé lui a toujours accordé sa confiance jusqu'à ces derniers mois avec 33 matchs au compteur. Il est suivi par Sadio Mané, qui en compte un de moins que son partenaire avec 32 matchs. Cheikhou Kouyaté avec 29 matchs est logé à la troisième place. Il est suivi par Kalidou Koulibaly et Kara Mbodji qui en comptent respectivement 28 avant que Cheikh Ndoye avec ses 25 matchs et Lamine Gassama 22 matchs complètent la liste.
Mansour SAMB
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