La défaite face au Mali hier (82-49) sera certainement la plus amère pour Moustapha Gaye. Le sélectionneur des Lionnes a clairement montré son amertume en conférence de presse. Même s'il admet ne pas vouloir abandonner, sa première réaction laisse croire qu'il a déjà jeté l'éponge.
"Un constat froid", c'est ce qui restait à Moustapha Gaye après la lourde défaite de l'équipe qu'il a amenée à l'Afrobasket féminin de Kigali face au Mali (72-49). En conférence de presse, le technicien sénégalais n'a pas pu contenir son sentiment de regret et de vouloir abandonner par moments.
"On n’a pas les jambes et on n’a pas eu la personnalité collective pour gagner une édition d’Afrobasket. Le plan de jeu a marché pendant une mi-temps mais après l’équipe s’est effondrée. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que c’est parce qu’on n’est pas physiquement prêt. Je ne sais pas. Après deux mois de préparation c’est inadmissible", souligne Tapha Gaye. Il rajoute : "il faudra évaluer après et assumer les responsabilités. Je prends sur moi. J’ai dit aux filles tout à l’heure qu’il faut se préparer pour jouer un huitième de finale et si on ne gagne pas on rentre à la maison et on donne l’équipe à d’autres personnes qui vont continuer le travail. Il n’y a rien à faire d’autre. Le constat est froid. Cette équipe du Sénégal n’est pas prête pour aller plus loin que ça".
"J’ai un sentiment de très grosse déception... On n’a pas le droit d’abandonner "
Le sentiment le plus ressenti après cette première réaction était l'abandon. Pourtant même s'il reconnaît que "c’est le sentiment que ça donne" et qu’il veut rester "très honnête" vis-à-vis de lui-même d’abord mais aussi parce qu'il n’a pas le droit de dire ce qu’il ne ressent pas.
Il finit quand même par lâcher sa déception. "J’ai un sentiment de très grosse déception parce que le plan du match n’a fonctionné que sur une mi-temps. On n’a pas le droit d’abandonner, on va tout faire pour gagner. Il y a beaucoup de questions qu’on se pose".
"On ne revoit pas les objectifs en baisse mais le constat est pitoyable"
Pourtant en quittant Dakar, l'objectif était bien précis, être sur le podium. Un barème à revoir en baisse coach ? Tapha Gaye réplique : "on ne revoit pas les objectifs en baisse en pleine compétition. On est dans le même objectif. Qu’il soit atteint ou pas. Mais j’ai fait un constat pitoyable. On n’a pas les jambes. Je ne sais pas ce qu’il faut parce que le plan du match a marché sur une mi-temps. Mais on s’est effondré dans le troisième quart temps. Il y a beaucoup de questions qu’on se pose. Maintenant on va jouer les huitièmes à fond. Mais je suis très inquiet sur l’état physique et mental de cette équipe. Contre l’Égypte on va se remobiliser et essayer de gagner ce match. Le moral est très bas actuellement parce qu’on pouvait gagner si on avait continué dans la même lignée mais l’équipe a baissé de régime inexplicablement".
"Faiblesse physique ? Le mal est plus profond que ça"
Il faut le dire, ce mélange de jeunesse et d'expérience que Moustapha Gaye a mis à place ne fait pas le poids physique. Est-ce peut-être dû à l'absence du préparateur physique qui est resté à Dakar ? Le sélectionneur des Lionnes ne voit pas les choses du même œil.
"Nous avons travaillé 45 jours avec un préparateur physique. Je n’ai pas jugé utile de l’avoir en compétition parce que les matchs se suivent. Mais j’ai fait beaucoup de compétitions et j’ai gagné deux Afrobasket sans préparateur physique. C’est moi qui faisait tout. Cette année on a changé de démarche. Mais ce n’est pas lié au préparateur physique. Je pense que les questions sont multiples. Le mal est plus profond que ça", explique-t-il.
Et de rajouter : ‘’On évaluera à la fin. C’est prématuré d’évaluer les jeunes joueuses. Il y a de bonnes choses et de moins bonnes choses. Ce sont des jeunes qui apprennent et peut-être qu’elles vont capitaliser de l’expérience pour remettre le Sénégal sur le bon chemin. Mais depuis des années, le championnat africain devient de plus en plus difficile. Toutes les équipes travaillent. Il y a un nivellement vers le haut. On veut gagner mais ça se serre de plus en plus. On doit redoubler d’efforts et beaucoup travailler" conclu Moustapha Gaye.