L’affaire du trafic des passeports diplomatiques se corse davantage. De nouveaux éléments viennent s’ajouter au dossier aggravant le cas des deux députés impliqués et leurs co-accusés. En plus de la découverte d’une trentaine de faux actes de mariage, un autre fait intrigant a été révélé : l’un des bénéficiaires de ces certificats de mariage est un homme. Un mariage contre nature a été donc scellé, ce qui agace au plus haut point Jamra qui se bat ardemment contre l’implantation de la communauté Lgbtau Sénégal. Avec Mbañ Gacce, l’Ong Jamra demande donc au procureur de la République de s’autosaisir.
L’affaire du trafic des passeports diplomatiques qui éclabousse l’Assemblée nationale est en train de prendre une autre tournure avec la découverte d’un certificat de mariage entre l’un des deux députés et un homme du nom de Wagué. Déjà que la révélation de ce scandaleux dossier avait horrifié la nation entière, cette histoire de mariage contre nature vient ajouter une autre couche de mécontentement. A cette effet, l’Ong Jamra qui déplore et dénonce avec fermeté que ces manœuvres mafieuses aient eu pour théâtre l'honorable institution parlementaire sénégalaise, estime qu’à ce stade, il est impératif que le procureur de la République se saisisse du dossier.«Jamra et Mbañ Gacce exhortent le procureur de la République qu'en sus du traitement rigoureux que requièrent ces graves infractions d'usurpation de statuts matrimoniaux et de recel de documents administratifs falsifiés, à réserver un traitement spécifique au singulier "couple" S.Wagué et M.Sall. Deux individus de mêmesexe, liés par un acte matrimonial frauduleux, aux antipodes de l'article 319 du Code pénal, qui bannit les unions contre-nature», renseigne Mame Makhtar Guèye, selon qui cet affaire aura terni gravement l'image de notre auguste Assemblée nationale.
«L'Assemblée nationale sénégalaise a l'impérieux devoir d'ôter de son blason déjà peu reluisant cette affreuse tache»
Censéeêtre le reflet de la bienséance républicaine et réceptacle par excellence de l'éthique citoyenne, selon le vice-président de l’Ong Jamra, «l'Assemblée nationale sénégalaise a l'impérieux devoir d'ôter du (déjà peu reluisant) blason de l'institution parlementairecette tâche affreuse qui occulte son lustre d'antan, patiemment bâti par de respectables précurseurs, et que nos parlementaires d'aujourd'hui n'ont pas le droit de trahir ni de pervertir».En réponse à la dernière sortie de l’Assemblée nationale qui justifiait son mutisme par le fait qu’il revient au ministère de la Justice de déclencher la procédure de levée de l’Immunité parlementaire des députés impliqués, Mame Makhtar Guèye pense que l’hémicycle doit, «parallèlement à l'action judiciaire, y mettre rigoureusement du sien, interpelée au premier chef de par sa posture régalienne de temple de gestation des lois et règlements qui régissent le fonctionnement des institutions de la République, préservent nos valeurs socioculturelles, garantissent la stabilité sociale et l'unité nationale». Pour ce dernier, il est temps pour l’Assemblée d’édifier les gens dans ce dossier afin de sauver son honneur. «Elle doit sans délai mettre le pied à l'étrier pour démêler cet écheveau, en dépit des railleries sous cape que ce regrettable esclandre parlementaire suscite déjà au-delà de nos frontières, particulièrement dans l'Hexagone», dit-il.
NdèyeKhady DIOUF