Le Directeur général du Budget a fait une communication sur les réalisations économiques et sociales du Président Macky Sall et les perspectives de son 2e mandat. C’était lors de la rencontre initiée par le Cercle de réflexion républicaine, le week-end dernier, en présence du chef de l’Etat. Et selon Mamadou Moustapha Ba «les réalisations, c’est le PAP1 (2014-2018) et les perspectives du 2e mandat, c’est le PAP2 (2019-2023). Parce que, explique-t-il, le Plan Sénégal émergent, c’est à l’horizon 2035. On l’a élaboré en 2014, avec une stratégie décennal (2014-2023). Cette stratégie décennal est assortie, sur 5 ans, d’un Plan d’actions prioritaires phase 1 (PAP1 2014-2018), puis d’un Plan d’actions prioritaires phase 2 (PAP2 2019-2023). Voilà la vision, voilà la planification stratégique».
Très à l’aise dans son exposé, l’économiste planificateur Mamadou Moustapha Ba, Directeur général du Budget et ancien Directeur général des Finances, décortique d’abord le PAP1. «Le PAP1 a coûté 9685 milliards F Cfa. On a acquis, avant le Groupe consultatif, 69% de ce coût. On est donc parti rechercher 31% et dans ces 31%, il n’y avait que 1853 milliards pour le volet public (70%) ; le volet privé, c’était 1111 milliards (30%), pour faire le Partenariat public-privé».
Sur l’exécution du PAP1, le Directeur général du Budget renseigne qu’on a fait un taux d’exécution sur ces 9685 milliards égal à 57%. «On me dit que c’est faible. Non, ça ne l’est pas, parce que le Sénégal surveille sa dette, c’est important. Et ces 57% sont répartis ainsi : 54% de ressources internes, 38% de ressources extérieures et 7% de financements privés. Comme première conclusion, cela veut dire que le Sénégal compte d’abord sur ses propres moyens pour se développer», explique-t-il.
Mobilisation satisfaisante des ressources internes, soutien massif des partenaires techniques et financiers
Revenant sur le bilan financier du PAP1, le Directeur général du Budget indique : «au soir du Groupe consultatif, effectivement, on nous a donné 3729 milliards d’engagements financiers. D’où le taux de succès de 201% au soir du Groupe consultatif, obtenu en divisant 3729 obtenus par les 1853 recherchés».
Et en retournant à Paris pour le PAP 2, Mamadou Moustapha Ba indique qu’ils ont décliné les réalisations du PAP1. «Pour le PAP1, on a réalisé des 9685 milliards 57%. Nous avons d’abord compté sur nos propres ressources, recettes fiscales et autres, pour pouvoir se développer et couvrir 54% de ce taux. 38% couverts par des ressources extérieures et 7% par des financements privés. La conclusion est qu’on a eu une mobilisation satisfaisante des ressources internes, un soutien massif de nos partenaires techniques et financiers - eux qui nous avaient promis 3729 milliards au soir du groupe consultatif, finalement, nous avons signé 213 conventions pour 6606 milliards. On a comptabilisé toutes les conventions signées durant la période et destinées à la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires dans sa phase 1. Donc, si nous comparons ce que nous avons obtenu aux engagements de nos partenaires, on l’a dépassé de 177%. Et là où on était relativement faible, les 7% de financements privés, on a dit amorce de la concrétisation des partenariats public-privé», énumère l’économiste planificateur.
L’Etat s’est substitué au privé dans les projets urgents
Embrayant sur cet aspect Partenariat public-privé (PPP), le Directeur général du Budget du Sénégal poursuit : «il y a trois projets qui étaient destinés aux PPP et qu’on a finalement réalisés sur financements propres, compte tenu de l’actualité pressante et de l’urgence liée à la mise en œuvre de ces projets. Le premier projet, c’est celui de la construction des résidences universitaires, que le Président a inauguré avant les élections. C’était destiné au PPP, mais ça a été finalement financé totalement sur fonds publics. Le 2e projet, qui était très important, c’est le dessalement de l’eau de mer des Mamelles, financé par la coopération japonaise, avec une contrepartie de l’Etat. Et le 3eprojet, également prévu en PPP, c’est le projet de réalisation des aérodromes régionaux, que le Président a eu à lancer à Saint-Louis. Voilà ce qui fait qu’on n’a que 7% de financement privé».
Pour les populations, un bilan financier doit se traduire en réalisations concrètes pour être compris. Aussi, le patron du Budget va expliquer comment se traduisent les 57% réalisés sur les 9685 milliards.
80% des ressources utilisées dans 6 secteurs prioritaires
«Plus de 80% de ces ressources ont été allouées à des réalisations physiques, dans les 6 secteurs prioritaires de l’économie nationale. Le premier secteur, c’est les infrastructures et les services de transport. Et en termes de pistes de production, on a fait plus de 2600 km sur la période, soit 560 km par an, 4 à 5 fois plus que la moyenne des 12 ans avant que le Président n’arrive au pouvoir. Deuxième élément, les autoroutes : il a trouvé 32 km, on en a 217 et le chiffre a évolué. Le nombre de ponts, il a été multiplié par 4, globalement. Le 2e secteur, c’est les infrastructures et services énergétiques et là, je parle sous le contrôle de notre ministre des Energies et du Pétrole. Entre 2000 et 2011, on électrifiait 84,4 villages par an, sur le PAP1, le président en a fait 440 par an, un total de 2200 villages sur la période. En termes de puissance électrique installée, on l’a simplement multipliée par 2. Le 3esecteur où est allé l’argent, c’est l’agriculture. Je pense qu’en termes de productions céréalières, on a couvert nos besoins à hauteur de 93%. Pour le riz, on est à 63% de couverture de nos besoins. La production horticole a été multipliée par 2, la production de lait et de viande a considérablement augmenté. Le 4e secteur, c’est l’hydraulique et l’assainissement. Il nous reste 8 points pour atteindre l’accès universel à l’eau en milieu rural, un gap qui sera comblé avec le PAP2. En milieu urbain, on avait quasiment atteint les 100%, mais il y a eu des problèmes à Dakar. C’est pourquoi on a conçu le Programme d’amélioration de la desserte en eau de Dakar, qu’on a commencé à exécuter depuis quelque 2 ans. Au niveau de l’assainissement, c’est des bonds de 8 points en milieu rural et de 4 points en milieu urbain, parce qu’on avait un taux d’assainissement relativement faible», égrène M. Ba.
Il poursuit : «le 5e secteur, c’est l’éducation et la formation. C’est la construction des instituts d’éducation et de formation professionnelle. C’est à peu près 10300 salles de classe qui ont été construites. On a aussi construit 14 daaras modernes. Et le 6e et dernier secteur, c’est la santé et la protection sociale. Là, ne serait-ce qu’en citant la Couverture maladie universelle, je pense que c’est bien. Et récemment, quand il revenait de New York, le Président a dit que désormais, on parle de Couverture sanitaire universelle. Ces six secteurs clés de l’économie nationale ont absorbé plus de 80% des ressources qui ont été mobilisées. C’est pourquoi j’ai dit que c’est le pendant physique du bilan financier du PAP1 2014-2018».
Mansour KANE












