Ce fut l’émoi dans la commune de Golf Sud à Guédiawaye, où un garçon de 3 ans nommé S. B. a subi les pires atrocités de la part de sa propre mère et du mari de cette dernière, durant le temps qu’il a passé avec eux. Et c’est dans un piteux état de santé que le marmot a été conduit au commissariat d’arrondissement de la localité. Il était auparavant ligoté, mal nourri, torturé et séquestré.
Un cas de maltraitance physique, torture et malnutrition d’un enfant de 3 ans secoue depuis quelques jours Golf Sud. Et un couple de conjoints dont la femme est la mère du bébé est au cœur de l’affaire, qui est encore sur toutes les lèvres dans le secteur.
L’enfant trouvé dans un piteux état
Tout est parti de l’alerte d’une dame qui se trouve être la sœur de l’épouse d’un mécanicien. Les deux conjoints vivent dans une chambre non loin de la pharmacie Golf. Ainsi, le 23 août dernier, vers 21h, la jeune femme guette l’absence du couple de la chambre et débarque sur les lieux. Elle défonce la porte et tombe des nues lorsqu’elle voit le garçon S. B. dans un état inhumain. Celui-ci était ligoté et présentait des signes de sévices corporels et autres lésions cicatricielles sur tout le corps.
La bonne dame fait sortir en vitesse le marmot de la pièce et le conduit illico-presto au commissariat. Elle relate ensuite les conditions de vie exécrables du bambin et charge sa frangine et son mari. Vu l’état de santé critique, il est immédiatement embarqué dans un véhicule et conduit au centre hospitalier Dalal Jamm, où il est pris en charge et admis en salle d’hospitalisation pour des soins médicaux intensifs.
La mère et son mari nient
Entendue sur procès-verbal, la jeune femme maintient sa déposition et enfonce sa sœur et son époux. Elle met à la disposition des enquêteurs des images et vidéos qui renseignent sur le traitement dégradant et inhumain du gamin. Suffisant pour que le commissaire Adja Astou Marone de Golf ouvre une enquête et convoque les présumés tortionnaires conjoints. Mais, face aux flics, le couple réfute catégoriquement les accusations de la jeune femme et crie à une cabale. L’épouse accuse sa frangine de mauvaise foi et parle de mise en scène. Elle déclare n’avoir jamais exercé un quelconque acte de maltraitance ou torture sur le mineur qui, selon elle, est son fils dont le papa refuse toujours de le reconnaître. «Je suis sa mère. Ses papiers administratifs sont avec la dame à qui je l’avais confié à sa naissance. Cette dernière travaille à l’orphelinat Daara Serigne Saliou à l’unité 13 des Parcelles Assainies», indique-t-elle.
Marème F. dira que le gamin traînait des plaies et des boutons sur le corps. Et que ses lésions au poignet s’expliquent par des brûlures car l’enfant avait mis ses mains au feu. Ce qui a occasionné une infection. Mais, les images et le constat visuel du corps du marmot, ligoté par les poignets sur les photos, démontent la version de la dame. Elle avoue cependant l’avoir enfermé, seul dans la chambre, avant de partir chez le blanchisseur pour récupérer les habits de son mari. Car, ils devaient se rendre à une cérémonie à Guédiawaye. «Ma sœur a profité de l’occasion pour aller défoncer à mon insu ma chambre et le conduire au commissariat», indique-t-elle.
Quid des traces de sévices corporels sur le gamin ? Elle invoque l’état de prématuré de celui-ci qui traîne une maladie depuis sa naissance. Toutefois, elle déclare ne détenir aucun document médical attestant la prétendue pathologie de son enfant. Même si ce dernier suivait un traitement à l’hôpital Mame Abdou Aziz des Parcelles Assainies. Elle tente ensuite d’expliquer l’amaigrissement de l’enfant par sa maladie ; une thèse qui n’a pas convaincu les enquêteurs. Elle a expliqué également que le garçon était bien portant à l’orphelinat où il a séjourné pendant un an et demi. Ce qui du reste conforte les flics sur la mauvaise foi de la jeune femme.
De la même manière, le mari a dégagé en touche les accusations de tortures et confirme que le garçon est le fils de son épouse. Et concernant les lésions cicatricielles sur l’enfant, il se contente de déclarer que sa femme n’a jamais exercé de violences sur lui. Mais, interrogée, la maman de la jeune femme démonte sa version et affirme que l’enfant est plutôt le fils de la sœur du mari. «C’est la sœur du mari de ma fille qui est la mère de l’enfant. Celle-ci ne jouirait pas de toutes ses facultés mentales. La garde de l’enfant a été confiée au frangin du mari de ma fille ; c’était avant leur mariage», témoigne la vieille dame.
Coincée, M. F, épouse du mécano, ravale ses propos et déclare : «j’ai eu à deux reprises une grossesse non désirée. Lorsque je suis tombée enceinte pour la troisième fois, j’ai quitté la maison familiale pour aller trouver refuge chez mon oncle à Grand Yoff. Après mon accouchement en 2019, j’ai eu un garçon. Je l’ai ensuite confié à une des responsables de l’orphelinat Daara Serigne Saliou». Ladite responsable de l’orphelinat a presque embouché la même trompette et indique que la jeune femme leur avait confié l’enfant parce qu’elle ne pouvait pas s’occuper de lui. Deux ans plus tard, elle s’est mariée avant de revenir récupérer l’enfant qui était bien portant.
Malgré les dénégations, Marème F. et son mari ont été déférés hier au parquet pour coups et blessures volontaires, privation volontaire d’aliments et de soins, traitement inhumain et dégradant sur un mineur de moins de 13 ans et mise en danger de la vie d’autrui.
Vieux Père NDIAYE
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