La presse muselée, la démocratie menacée

 

 
Le Sénégal bruisse d’indignation. Depuis que des gendarmes ont fait irruption dans les locaux de 7Tv et de Rfm pour interrompre des émissions et interpeller Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall, le monde politique, médiatique et citoyen s’enflamme. Les réactions se multiplient, dénonçant un « recul historique » de la démocratie sénégalaise.
Le Parti socialiste (Ps) hausse le ton. Dans un communiqué au verbe tranchant, le porte-parole Abdoulaye Wilane s’alarme d’une « pente glissante de l’autoritarisme » et d’une « dérive liberticide » orchestrée, selon lui, par le régime de Pastef.
« L’incarcération de Mme Maïmouna Ndour Faye et de M. Babacar Fall pour avoir simplement diffusé une interview est l’illustration symptomatique d’une déviance qui offense gravement l’idéal démocratique sénégalais », écrit le Ps.
Et de fustiger une « instrumentalisation scandaleuse de l’appareil judiciaire ». « Un gouvernement fort ne réduit pas ses détracteurs au silence. Il les convainc par la pertinence de son action et la robustesse de ses réalisations. »
Pour le Ps, la priorité devrait être ailleurs. « Lutter contre la cherté de la vie, la flambée des prix de l’électricité et des carburants, et la pression fiscale qui étouffe les foyers. »