Calme, lucide et méthodique, Pape Thiaw impose progressivement sa marque à la tête des Lions. Entre discipline collective, gestion intelligente des hommes et quête permanente d’équilibre, le sélectionneur sénégalais bâtit un projet clair : un football sérieux, cohérent et efficace, où chaque joueur doit répondre aux exigences du haut niveau.
À mesure que les matchs s’enchaînent et que les prises de parole se multiplient, la philosophie de Pape Thiaw apparaît avec une clarté nouvelle. L’entraîneur des Lions, parfois discret mais toujours ferme, impose une vision du football bâtie sur trois piliers : la discipline, le collectif et l’équilibre.
Le sérieux avant tout
Ce qui frappe chez Thiaw, c’est sa constance. Même après une victoire éclatante, il parle de discipline, de respect des consignes, de travail bien fait. Contre le Kenya, après un 8–0 sans appel, il a insisté : « les garçons ont respecté nos phases de jeu. » Pas d’euphorie, pas de fanfaronnade, juste la satisfaction du travail accompli. Pour lui, chaque match est un test de sérieux, quelle que soit la qualité de l’adversaire.
La rigueur comme premier principe
Dans chacune de ses interventions, le sélectionneur insiste sur la nécessité de respecter les schémas de jeu et les consignes. Pour lui, un match ne se gagne pas sur l’inspiration individuelle, mais sur la cohérence du bloc, l’organisation et la concentration.
« On a fait un match sérieux », répète-t-il après les larges victoires comme après les rencontres disputées. Ce mot – sérieux – résume tout : pas de relâchement, pas de suffisance, pas d’erreur mentale.
Le collectif au centre de tout
Qu’il s’agisse d’encenser une performance ou de justifier un choix, Pape Thiaw ramène systématiquement le discours vers l’esprit d’équipe. Les individualités comptent, mais elles doivent s’intégrer dans une structure solide.
Ce n’est pas un hasard s’il parle souvent du « groupe » et des « garçons », bien plus que de tel ou tel talent. Le Sénégal de Pape Thiaw n’est pas un assemblage de stars, mais une équipe où chacun doit jouer sa partition.
Une rotation assumée et maîtrisée
Ses deux dernières sorties l’ont confirmé : le sélectionneur ne craint pas de faire tourner.
Contre le Brésil puis contre le Kenya, il a utilisé 17 joueurs par match, ajustant son onze en fonction du profil adverse. Cette gestion, loin d’être improvisée, répond à une logique : maintenir la fraîcheur, stimuler la concurrence et élargir les solutions.
C’est une manière de responsabiliser tout le monde, de donner du temps de jeu et de préparer les échéances sans dépendre d’un noyau trop restreint.
Un équilibre recherché entre solidité et efficacité
Le Sénégal de Pape Thiaw veut être complet : solide défensivement, propre dans les transitions, tranchant dans la surface.
Il ne prône pas un jeu flamboyant pour la galerie, mais un football efficace, appliqué, qui maximise les forces du collectif. Les larges victoires récentes ne l’ont d’ailleurs pas fait sortir de ses principes : pas d’excès, pas d’euphorie. Juste la satisfaction du travail bien fait.
Un management calme et protecteur
Enfin, il y a cette dimension humaine. Dans ses réponses, Pape Thiaw évite la polémique, garde une voix posée et protège ses joueurs. Il assume ses choix, sans pointer du doigt, sans surjouer.
C’est un coach serein, proche de son vestiaire, qui préfère la pédagogie au choc frontal. Un leader tranquille, mais intransigeant sur l’exigence.
La philosophie de Pape Thiaw peut se résumer en quelques mots : discipline, collectif, équilibre, humilité et responsabilisation.
Un style de management discret, mais redoutablement efficace, qui pourrait bien façonner durablement l’identité du Sénégal version 2025.
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