Beaucoup de Sénégalais seront très déçus quand ils apprendront le fond des dossiers de certains ministres poursuivis à la Haute Cour de justice. Alors qu’ils étaient présentés comme des ‘’casseurs, des braqueurs de deniers publics’’, jusqu’à présent, seules quelques pauvres francs sont imputés à certains d’entre eux. Et encore, c’est pour défaut de preuves. L’exemple de Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop Dieng. Non seulement l’immunité parlementaire de l’ancienne ministre de la Femme sera levée, mais, pire, elle sera traduite devant la Haute Cour de justice pour… 52 millions et deux climatiseurs qui auraient été installés chez elle. Ce qui est grave et curieux, c’est que ces 52 millions (qui sont tout de même des deniers publics à ne pas spolier) sont juste un montant qui n’est pas justifié. D’après nos informations, le ministère qu’elle dirigeait n’avait reçu que 150 millions des Fonds Force Covid qui s’élevaient à près de 800 milliards. Les 98 millions ont été justifiés, ce sont les 52 millions qui restent à être justifiés par le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage). C’est ainsi que son nom a été cité. Il lui est aussi reproché d’avoir demandé l’installation de deux climatiseurs à son domicile. Vrai ou faux ? L’enquête l’éclaircira.
Moustapha Diop poursuivi pour 930 millions et les retraits
L’ancien ministre du Développement industriel est dans le même cas. Moustapha Diop est poursuivi pour 930 millions non justifiés. Déjà, l’ancienne Dage du ministère, Ndèye Amy Loum, l’ancien gestionnaire, Moustapha Diop (il a le même nom et le même prénom que le ministre) et son chauffeur Bamba Amar sont placés sous mandat de dépôt.
Pour tous les deux ministres, les commissions ad hoc chargées de statuer sur la levée de leur immunité seront ratifiées aujourd’hui. Ils seront, par la suite, convoqués chacun par sa commission et la plénière de levée de leur immunité parlementaire aura lieu vendredi prochain. Dès que la levée sera effective, place à la procédure de mise en accusation. Cette fois, trois autres anciens ministres sont concernés à part eux. Il s’agit de Ismaïla Madior Fall, Mansour Faye et Sophie Gladima.
BMS