La première journée de Set Setal instaurée par le chef de l’Etat a été une belle réussite. Les populations ont répondu massivement à son appel. Dans presque toutes les localités du pays, les populations se sont mobilisées pour balayer, curer et désherber des fois sous l’impulsion des autorités locales ou étatiques. Même des maires de l’opposition se sont joints à l’initiative du Président Bassirou Diomaye Faye. Ousmane Sonko, qui était à Sangalkam, a magnifié l’engouement des populations avant de lancer des piques au régime sortant.
Le mot d’ordre du président de la République pour le Set Setal national a été suivi partout dans le pays. Les responsables politiques membres de sa coalition, les ministres et directeurs généraux ont, chacun dans sa localité, dirigé des opérations de nettoiement ce samedi 1er juin. Des maires, membres de l’opposition comme Mamadou Guèye de Djeddah Thiaroye Kao, Bamba Fall de la Médina, Babacar Mbengue de Hann Bel Air, ont répondu à l’appel du Président Diomaye Faye en dirigeant les opérations de «Setal Sunu Reew» dans leur commune. Même les autorités etatiques comme les gouverneurs étaient de la partie.
Sonko : «il y a un problème d’assainissement ordinaire qui se pose généralement, mais aussi (…)»
Le Premier ministre a, lui, décidé de se rendre dans le département de Rufisque, à Sangalkam, où il a été accueilli par une immense foule, pour y mener ses opérations de nettoiement. «Nous avons décidé de venir ici parce qu’il y a un problème d’assainissement ordinaire qui se pose généralement dans les quartiers lotis dans le respect des règles de l’environnement. Mais, il y a aussi les constructions dans les zones à eau tel que programmées par le cadastre, qui causent énormément de problèmes avec avec le phénomène des inondations lors de l’hivernage», a fait savoir Ousmane Sonko.
Ce problème, renseigne-t-il, est de la responsabilité de l’Etat d’abord, pour avoir délivré les autorisations à construire. «Cela doit cesser, nous ne pouvons pas avoir un code de l’urbanisme et tout ce qui va avec et qu’on s’entête à vouloir choisir toujours la solution la plus simple. Il faut que l’Etat sache prendre ses responsabilités, on ne doit pas attendre d’avoir une situation de catastrophe pour réagir».
«Il faut que l’Etat sache prendre ses responsabilités…»
Si l’on en croit le Premier ministre, il ne sera pas facile certes d’avoir des solutions mais ils vont mobiliser les moyens nécessaires pour amoindrir les risques d’inondations qui menacent le département de Rufisque. «Nous allons donc construire un grand bassin dans la zone de Sangalkam qui nous permettra d’évacuer toutes les eaux hivernales. Cette eau pourrait même être utilisée dans le domaine agricole avec les Dac (domaines agricoles communautaires)», soutient Sonko.
Revenant sur l’histoire du balai du Président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko affirme que c’est un vieil homme qui le lui a remis lors de la campagne durant l’étape de Bignona. «C’était après le meeting de Bignona, vers 1 heure du matin, un vieux est venu jusqu’à notre véhicule pour lui dire que ce sont les habitants d’un village du nom de Diégoune qui lui ont remis le balai, après avoir prié pour lui. Et qu’il fallait s’en servir pour balayer le Palais et le Sénégal», révèle Ousmane Sonko qui poursuit : «nous allons donc assainir ce pays tant sur le plan environnemental que sur le plan de la gouvernance».
«Le 1er juin 2023, les populations n’avaient pas la tête à nettoyer ou à planter des arbres»
Le Premier ministre ajoute : «nous avons en réalité un pays béni par Dieu, mais aussi par les prières des grands érudits, parce que la situation que nous avons connue en 2023 a déjà ruiné beaucoup d’autres pays. Nous avons vécu des moments indescriptibles à cause de la cupidité des dirigeants qui n’ont géré que leur intérêt depuis leur élection. La journée du 1er juin 2023, les Sénégalais n’avaient pas la tête à nettoyer ou à planter des arbres : nous étions sous les lacrymogènes et des pneus brûlés avec une coupure d’internet», rappelle Sonko qui profite de l’occasion pour régler ses comptes avec le régime sortant. «Les responsabilités seront situées et les coupables paieront leur dette. Mais avant cette étape, nous allons procéder au nettoiement de tous les secteurs dont la justice. Ce ‘’Set Setal’’ sera une large opération de grande envergure qui touchera tous les domaines», indique-t-il.
Ousmane Sonko pense que c’est le moment de remettre ce pays sur les rails pour que les Sénégalais puissent vivre en paix et en parfaite cohésion. Pour cela, il faudra mettre un terme aux insultes, diffamations et dénigrements. «Nous devons revenir à nos valeurs. Nous pouvons ne pas partager les mêmes avis, mais nous pouvons nous opposer dans l’adversité et pas dans l’animosité», dit-il.
Cheikh Dieng : «nous sommes à 65% du curage des canalisations dans la région de Dakar»
Le nouveau Directeur de l’Onas qui était à Thiaroye avec le Président Diomaye Faye est revenu sur l’aspect symbolique du lieu qui est habituellement inondé et qui est à côté d’un hôpital et pour lequel ils sont en train de prendre des mesures pour mettre en place un dispositif d’évacuation des eaux de pluie. «Cette journée se place dans un contexte de vulnérabilité des populations avec l’approche de l’hivernage avec les risques d’inondations. L’appel du président de la République doit avoir une réponse communautaire, participative de la gestion préventive des inondations», déclare Cheikh Dieng.
Dr Cheikh Dieng assure que l’Onas va accompagner les communautés dans cette gestion des inondations. «Nous avons déjà distribué des lots assez importants de petits matériels. Nous mettons à disposition notre personnel pour un encadrement technique des populations. Nous allons aussi continuer les opérations de curage des canalisations d’évacuation des eaux de pluie, nous sommes d’ailleurs à un taux de réalisation de 65% dans la région de Dakar», renseigne-t-il.
Lançant un appel aux populations, le Directeur de l’Onas soutient : «l’Onas ne pourra jamais tout faire. Nous en appelons à la compréhension des populations et à leur coopération, surtout lors de la Tabaski. Évitons de jeter les peaux de moutons dans les canalisations», indique Cheikh Dieng, qui convoque l’esprit civique et patriotique de tout un chacun.
Ndèye Khady D. FALL