De l’avis de la présidente du Cn-Itie, Eva Marie Coll Seck, le secteur extractif sénégalais ne favorise pas la création d’emplois, car composé essentiellement d’exploitations de mines et carrières tournées vers les exportations. Pour favoriser la création d’emplois, elle a invité le secteur privé national à une plus grande implication dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services, qui constituerait, à l’en croire, un bon levier pour pallier la faiblesse des emplois directs.
La présidente du Cn-Itie, le professeur Eva Marie Coll Seck, a présidé la cérémonie de lancement des deux rapports Itie portant sur l’année fiscale 2021 et sur la période fiscale du premier semestre 2022. « Le rapport Itie portant sur l’année 2021 fait état d’une contribution globale de 223,15 milliards contre 185,2 milliards perçus durant l’exercice 2020. Cette tendance haussière des recettes extractives témoigne du dynamisme de ce secteur et de la stratégie de mobilisation des recettes déployée par l’Etat. Le rapport portant sur le premier trimestre de l’année 2022 vient conforter nos affirmations en ce sens qu’il estime que la contribution du secteur extractif pendant la période à 110,8 milliards », indique l’ancien ministre de la Santé qui précise que le secteur extractif sénégalais est composé essentiellement d’exploitations de mines et carrières tournées essentiellement vers les exportations (or, phosphates, sables minéralisés etc.). «De ce fait, le potentiel de création d’emplois est limité au regard des chaines de valeur peu développées à l’exception de celle du ciment. La transformation sur place des produits miniers en produits finis ayant une plus grande valeur ajoutée, et le renforcement des liaisons intersectorielles pouvant accélérer le développement industriel, pourraient pallier cette faiblesse et amener à la transformation structurelle de notre économie.Également, une plus grande implication des nationaux dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services constituerait un levier important pour augmenter la création d’emplois directs», préconise la patronne de l’Itie qui invite, dans la foulée, le secteur privé national à une plus grande implication dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services, qui constituerait, à l’en croire, un bon levier pour pallier la faiblesse des emplois directs et la contribution du secteur au Pib. En effet, explique Mme Seck, le rapport informe que sur 1067 milliards de dépenses liées à la sous-traitance et à la fourniture de biens et services dans le secteur minier, seuls 257 milliards ont été captés par les entreprises détenues majoritairement par des nationaux. « J’exhorte tous les services compétents de l’Etat, en collaboration avec les entreprises opératrices et sous-traitantes, à veiller au strict respect des dispositions visant à favoriser le contenu local dans le secteur extractif. Entre des recettes globales de 223 milliards et des paiements aux sous-traitants et fournisseurs de biens et services de l’ordre de 1856 milliards, c’est là tout l’enjeu des directives données par le président de la République pour l’élaboration et la mise en application des lois relatives au contenu local dans le secteur pétrolier, gazier et minier. Avec la mise en application de ces réformes, notre pays pourra envisager sereinement l’exploitation future du pétrole et du gaz ainsi que la consolidation des retombées des exploitations existantes », ajoute la présidente de l’Itie.
En outre, elle rappelle que les rapports Itie de cette année ont permis d’édifier l’opinion sur le versement de la garantie de réhabilitation des sites miniers par certaines entreprises à la Caisse des dépôts et de consignation (Cdc), ainsi que la signature d’avenants aux conventions minières pour la mise en œuvre du fonds d’appui au développement. Une occasion pour inviter les parties prenantes à maintenir le cap pour consolider les acquis nés du processus Itie.
M. CISS










