A quoi joue le Pr Daouda Ndiaye ? C’est la question qui taraude l’esprit d’un spécialiste de la santé, qui voit d’un mauvais œil le fait que l’équipe du Pr Daouda Ndiaye, qu’on a chargé d’ausculter le Covid-organics malgache, décide de mener en parallèle des essais sur un prétendu remède local également à base d’artemisia. Aussi, il s’interroge sur la pertinence de confier des essais cliniques à un non clinicien.
«Comme on ne sait pas en réalité si le remède malgache va produire un résultat probant, nous aussi, on s’est dit qu’on ne va pas se limiter à ce produit. On travaille sur la conception de produits sénégalais à base de plantes. Nous avons prévu d’associer deux autres produits sénégalais extraits de plantes à base d’artemisia», a fait savoir hier le Pr. Daouda Ndiaye, dans un entretien avec Seneweb. Cette précision a suscité des interrogations. «Pourquoi avoir attendu d’être en possession du remède malgache pour enclencher en parallèle une procédure de production d’un remède sénégalais ?», se demande une source du milieu sanitaire. Qui note que l’artémisia, à la base du produit malgache et de l’éventuel remède local, est connu au Sénégal depuis longtemps et que depuis lors rien n’a été fait le concernant, y compris par le Pr Ndiaye. Selon notre interlocuteur, «cette situation pose un problème d’éthique». Pour lui, il faudrait d’abord faire le travail confié par le ministère de la Santé à propos du Covid-organics et publier les résultats des essais cliniques, afin que l’on sache si ce remède peut ou non soigner le Covid-19, au lieu de se donner la liberté de mener en parallèle d’autres essais, sur un autre produit prétendu local, avec la même composante de base et sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur. «Qu’est-ce qui garantirait dans ce cas qu’on ne privilégierait pas les travaux sur le remède local, au détriment du Covid-organics ? Qu’est-ce qui garantirait qu’on ne s’inspirerait pas de la composition du Covid-organics déjà connue pour créer ce remède local ?», s’interroge notre source. Pour lui, derrière cette volonté de mener deux travaux à la fois, (l’un commandité par le ministère de la Santé {remède malgache} et l’autre par le ministère de l’Enseignement supérieur {remède local}), il y a manifestement des non-dits. «Qui veut tirer gloire et profit de cette situation ? », interroge-t-il.
«Un essai clinique doit être conduit et suivi par un médecin clinicien chercheur»
En dehors de cet imbroglio, sur les travaux concernant les remèdes malgache et local, il y a la question des essais cliniques que doivent mener le professeur Ndiaye et ses collègues. Notre interlocuteur se demande pourquoi confier des essais cliniques (administration de médicaments à des malades), à un non clinicien, qui n’a pas pour métier de soigner des malades. En effet, le Pr Ndiaye est pharmacien et non médecin praticien. «C’est comme confier un essai biologique à un médecin clinicien non biologiste. La phase de laboratoire d'un processus de recherche scientifique est l'affaire des experts du domaine du labo. (…). L'essai clinique doit être dirigé et suivi par un médecin clinicien chercheur. Les autres ne peuvent être que des collaborateurs dans ce processus», martèle-t-il. Non sans appeler à «plus de sérieux et de rigueur».
Mbaye THIANDOUM
«Comme on ne sait pas en réalité si le remède malgache va produire un résultat probant, nous aussi, on s’est dit qu’on ne va pas se limiter à ce produit. On travaille sur la conception de produits sénégalais à base de plantes. Nous avons prévu d’associer deux autres produits sénégalais extraits de plantes à base d’artemisia», a fait savoir hier le Pr. Daouda Ndiaye, dans un entretien avec Seneweb. Cette précision a suscité des interrogations. «Pourquoi avoir attendu d’être en possession du remède malgache pour enclencher en parallèle une procédure de production d’un remède sénégalais ?», se demande une source du milieu sanitaire. Qui note que l’artémisia, à la base du produit malgache et de l’éventuel remède local, est connu au Sénégal depuis longtemps et que depuis lors rien n’a été fait le concernant, y compris par le Pr Ndiaye. Selon notre interlocuteur, «cette situation pose un problème d’éthique». Pour lui, il faudrait d’abord faire le travail confié par le ministère de la Santé à propos du Covid-organics et publier les résultats des essais cliniques, afin que l’on sache si ce remède peut ou non soigner le Covid-19, au lieu de se donner la liberté de mener en parallèle d’autres essais, sur un autre produit prétendu local, avec la même composante de base et sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur. «Qu’est-ce qui garantirait dans ce cas qu’on ne privilégierait pas les travaux sur le remède local, au détriment du Covid-organics ? Qu’est-ce qui garantirait qu’on ne s’inspirerait pas de la composition du Covid-organics déjà connue pour créer ce remède local ?», s’interroge notre source. Pour lui, derrière cette volonté de mener deux travaux à la fois, (l’un commandité par le ministère de la Santé {remède malgache} et l’autre par le ministère de l’Enseignement supérieur {remède local}), il y a manifestement des non-dits. «Qui veut tirer gloire et profit de cette situation ? », interroge-t-il.
«Un essai clinique doit être conduit et suivi par un médecin clinicien chercheur»
En dehors de cet imbroglio, sur les travaux concernant les remèdes malgache et local, il y a la question des essais cliniques que doivent mener le professeur Ndiaye et ses collègues. Notre interlocuteur se demande pourquoi confier des essais cliniques (administration de médicaments à des malades), à un non clinicien, qui n’a pas pour métier de soigner des malades. En effet, le Pr Ndiaye est pharmacien et non médecin praticien. «C’est comme confier un essai biologique à un médecin clinicien non biologiste. La phase de laboratoire d'un processus de recherche scientifique est l'affaire des experts du domaine du labo. (…). L'essai clinique doit être dirigé et suivi par un médecin clinicien chercheur. Les autres ne peuvent être que des collaborateurs dans ce processus», martèle-t-il. Non sans appeler à «plus de sérieux et de rigueur».
Mbaye THIANDOUM












