DISPARITION DE PIROGUES AVEC 300 MIGRANTS : L’Etat du Sénégal dément, une Ong espagnole rectifie Aïssata Tall Sall

 
Entre le gouvernement du Sénégal et l’Ong Caminando Fronteras, c’est un dialogue de sourds. En effet, après le constat alarmant de la disparition de plus de 300 candidats à l’émigration dont 86 secourus, les services de Aïssata Tall Sall ont sorti un communiqué pour démentir l’information. Seulement, moins de 24 heures après, l’Ong a réagi pour rétablir la vérité et mettre les points sur les «i».
 
Le gouvernement du Sénégal a-t-il les bonnes informations concernant les 300 candidats à l’émigration qui ont disparu des radars maritimes ? En effet, réagissant 24 heures après la disparition des migrants, les services de Aïssata Tall Sall ont publié un communiqué pour marquer leur « étonnement sur la publication sur les réseaux sociaux, d’informations faisant état de disparition en mer d’au moins trois cents Sénégalais, candidats à l’émigration, dont les embarcations en provenance de Kafountine faisaient route vers les Îles Canaries». Pour le ministère des Affaires étrangères, «il ressort des vérifications qui ont été faites que ces informations sont dénuées de tout fondement».
 
L’Ong met à jour le Maese
 
Caminando Fronteras a réagi hier dans un communiqué, affirmant avoir pu vérifier que les sauvetages mentionnés par le gouvernement sénégalais correspondaient à d'autres bateaux «ayant également quitté les côtes sénégalaises, mais pas à ceux qui avaient à leur bord les 300 personnes recherchées». Lundi, les sauveteurs espagnols avaient secouru une embarcation à la dérive au large des Canaries transportant 78 migrants. Mais selon l'Ong, cette embarcation n'était pas l'un de ces trois bateaux.
 
Les recherches ont repris hier après une suspension temporaire
 
D’ailleurs, l’Ong informe que les sauveteurs espagnols avaient temporairement suspendu les recherches de bateaux de migrants portés disparus au large des Canaries en raison de conditions météorologiques empêchant l'envoi d'un avion pour survoler cette partie de l'Atlantique. «Les conditions météorologiques sont actuellement défavorables pour réaliser des recherches avec des moyens aériens», avait indiqué une porte-parole du service espagnol de sauvetage en mer Salvamento Maritimo, sans donner plus de précisions. Plus tard dans la journée d’hier, les recherches de bateaux de migrants portés disparus ont repris, selon les sauveteurs espagnols. «Un avion a décollé il y a une demi-heure» afin de ratisser la zone, peu après 16h Gmt, selon le service espagnol de sauvetage en mer Salvamento Maritimo. «Nous n'avons pas plus d'informations pour le moment», a-t-elle ajouté.
 
Saint-Louis : 6 corps repêchés, 4 rescapés et plus de 50 personnes disparues
 
Alors que cette question de 300 migrants n’est pas encore élucidée par le gouvernement sénégalais, qui visiblement peine à se mettre à jour des évènements, une autre tragédie s’est déroulée sur les côtes sénégalaises, plus précisément à Saint-Louis. L’embarcation, qui transportait plus de 50 personnes, venait de Kafountine et comptait rallier l’Europe par la mer. Cette pirogue a chaviré dans la brèche de Saint-Louis. Les premières informations font état de 6 corps repêchés et 4 rescapés. Le reste de l’équipage est porté disparu. La marine et la brigade des sapeurs-pompiers poursuivent les recherches avec deux vedettes, trois zodiacs et deux ambulances.
Samba THIAM
 
 
Les trois pirogues parties du Sénégal toujours introuvables
 
Contrairement à ce qui avait été avancé par les secours espagnols, le canot secouru mardi en Atlantique ne correspondait pas à l’un des trois pirogues portées disparues depuis une quinzaine de jours. Ainsi, les 300 migrants qui ont disparu depuis 15 jours sur la route des Canaries, dans l’océan Atlantique, n’ont toujours pas été localisés. Embarqués à bord de trois pirogues, ils avaient quitté le Sénégal pour tenter d’atteindre l’archipel espagnol des Canaries. L’une des pirogues, partie le 27 juin de Kafountine, comptait environ 200 personnes à bord. Le service espagnol de sauvetage en mer a sollicité l’aide des bateaux commerciaux naviguant dans la zone de recherche et a envoyé l’un de ses avions survoler cette partie de l’océan Atlantique. L’avion a cependant ratissé la zone et n’a rien trouvé. Pour la fondatrice de Caminando Fronteras, Helena Maleno, chaque minute compte pour retrouver vivantes les plus de 300 personnes à bord de pirogues sénégalaises. Elle a aussi sollicité plus de moyens de recherche et une meilleure collaboration entre la Mauritanie, l’Espagne et le Maroc.