Le coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, est revenu à la charge suite à la sortie du ministre des Finances et du Budget pour livrer à l’opinion des éléments de réponse du gouvernement relatifs au rapport de la Cour des comptes. Et, c’est pour préciser, dit-il, que « les Sénégalais ne sont pas demandeurs d’une explication de texte ou d’une dissertation sur le rapport de la Cour des comptes. Les Sénégalais ont eu accès au contenu du rapport », fulmine M. Seck, avant de poursuivre : « pour les six milliards, il ne s’agit pas d’un exercice d’estimation du coût des malversations ou des infractions, mais d’un combat contre l’impunité et pour la redevabilité judiciaire. De plus, l’occasion a été donnée aux personnes indexées de produire une réponse par le principe du contradictoire », rappelle le patron du Forum civil, persuadé que les Sénégalais veulent que des mesures conservatoires soient prises par le président de la République et que la justice se saisisse du dossier.
M.C
Alors que Dakar vit au rythme des chantiers, de la spéculation foncière ou encore des embouteillages, un rapport de la fondation allemande Friedrich Ebert constate que les ménages de la région de Dakar consacrent 11% de leurs revenus à la mobilité. Et les populations de la banlieue, notamment de Pikine, Keur Massar et Guédiawaye, sont les plus affectées par ce fléau que le rapport explique par «l’hyper concentration des activités dans le département de Dakar».
Le développement rapide de Dakar a entraîné une forte occupation de l’espace, qui s'est traduite par la création de nouveaux quartiers de plus en plus éloignés du centre-ville. Pour remédier à une telle situation, l’Etat du Sénégal a enchainé la mise en place d’infrastructures pour rendre plus facile la mobilité entre Dakar et sa banlieue. L’autoroute a ainsi constitué une réponse à la forte demande de déplacements urbains des populations entre la ville et ces nouveaux quartiers. Alors que le Train express régional inauguré le 27 décembre dernier pour relier Dakar à la ville de Diamniadio, sur un tronçon de 35 kilomètres, porte lui aussi la promesse de désengorger la capitale, notamment connue pour ses bouchons monstres.
Dans une récente étude, la fondation Friedrich Ebert passe au crible les conséquences d’une urbanisation mal contrôlée, avec la naissance de quartiers dits «spontanés», et son impact sur le cadre de vie des Dakarois. Selon le document de la fondation allemande, les ménages de la région de Dakar consacrent 11% de leurs revenus à la mobilité. Et les populations de la banlieue, insiste-t-il, sont les plus affectées. Cela, explique encore le rapport, s’explique du fait de «l’hyper concentration des activités dans le département de Dakar».
La Fondation Friedrich Ebert a, en effet, collaboré en fin 2020 avec docteur Oumar Cissé, chercheur et expert international en aménagement urbain, pour la réalisation d’une étude sur «Les défis de l'urbanisation à Dakar : Planification territoriale, assainissement, transport public et logement social». L’étude du docteur Oumar Cissé entre dans le cadre d’un projet régional de la fondation Friedrich Ebert appelé «Ville juste» qui se déroule dans plusieurs pays du continent africain dont le Sénégal.
«Avec le Ramadan, les bouchons commencent de plus en en plus tôt», râle un automobiliste coincé sur la voie de dégagement Nord (Vdn). Pourtant, selon le docteur Oumar Cissé, directeur de l’Institut africain de gestion urbaine et auteur de l’étude, «la marche à pied est le mode de déplacement des populations le plus important à Dakar, avec 70% du total». Et avec des insuffisances : «l’absence, l’encombrement ou le mauvais état des trottoirs», «le manque d’éclairage la nuit» ou encore «la défaillance des passages piétonniers».
Les déplacements motorisés sont essentiellement assurés par les transports collectifs, à 80%, avec en tête les minibus de marque indienne Tata, puis les cars rapides, et les taxis clandos. Les bus de l’opérateur public Dakar Dem Dikk «ne couvrent que 6% des déplacements ». Face aux dysfonctionnements, des projets structurants ont été conçus, souligne l’étude : le train express régional, en service jusqu’à la ville nouvelle de Diamniadio, et le Brt, le Bus Rapid Transit qui doit relier la capitale à Guédiawaye sur 18 kilomètres. Mais «l’amélioration de la qualité des déplacements des populations de la banlieue de Dakar passe inéluctablement par une urbanisation plus régulière», conclut le rapport.
La saturation du trafic routier à Dakar rendait particulièrement difficile d’accès son centre-ville, avec des conséquences importantes sur le quotidien des populations et sur la rentabilité des activités économiques dans la capitale, principal pôle de développement du Sénégal. Compte tenu de la surpopulation de Dakar et de l’étroitesse de sa superficie, la solution trouvée par l’Etat du Sénégal pour désengorger la capitale sénégalaise est la construction de nouveaux pôles urbains. Cela commence par la commune de Diamniadio qui abrite de nouvelles infrastructures dont le Centre international de conférences, les sphères ministérielles, le stade Me Abdoulaye Wade, Dakar Arena…
Sidy Djimby NDAO










