À moins de trois semaines du lancement de la Coupe d’Afrique des nations 2025, la Fifa a signé une décision qui fait déjà trembler les staffs techniques africains. Alors que les sélectionneurs espéraient bénéficier de fenêtres de préparation plus cohérentes, l’instance mondiale du football a finalement autorisé les clubs à retenir leurs joueurs africains jusqu’au 15 décembre, soit à seulement six jours du coup d'envoi. Une volte-face qui redistribue toutes les cartes, notamment pour le Sénégal, dont la montée en régime dépendait d’un groupe réuni tôt et au complet.
Un brusque changement de cap à la Fifa
Jusqu’ici, la règle était claire : conformément au règlement international, la Fifa avait fixé la mise à disposition des joueurs au 11 décembre, c’est-à-dire 10 jours avant l’ouverture d’un tournoi international majeur. Plusieurs staffs africains avaient déjà planifié leurs stages, leurs matchs de préparation et même leurs événements institutionnels, à l'image de la remise officielle du drapeau national prévue le 12 décembre à Dakar.
Mais, selon les informations rapportées par Taggat, la Fifa a discrètement informé les clubs européens qu’ils étaient autorisés à maintenir leurs joueurs jusqu’au 15 décembre. L’objectif serait de “faciliter la continuité des championnats” en Europe, où le calendrier est extrêmement chargé en décembre. Officieusement, cette décision ravive un vieux débat : la place réelle accordée aux compétitions africaines dans l'agenda international.
Un coup dur pour le Sénégal : un rassemblement amputé et un calendrier fragilisé
Le Sénégal est l’un des principaux pays touchés par ce changement tardif. Le sélectionneur Pape Thiaw avait bâti son programme sur une montée progressive en intensité pour permettre à ses cadres — souvent très sollicités en club — d’arriver avec une fraîcheur optimale.
Avec cette nouvelle règle, plusieurs Lions ne rejoindront la Tanière que moins d’une semaine avant le début de la Can. Résultat : Les séances tactiques initialement prévues avec un groupe complet devront être improvisées.
La remise du drapeau national du 12 décembre se fera sans une partie des internationaux si cette information est maintenue.
La planification physique du staff devra être ajustée en urgence, car les joueurs viendront de disputer un dernier match en club trois à quatre jours plus tôt.
Dans une compétition où la cohésion et les automatismes font souvent la différence, ces perturbations ne sont pas anodines.
Un impact sur la dynamique psychologique du groupe
Au-delà du terrain, cette décision risque également d’avoir un effet sur la dynamique mentale des Lions. Le rassemblement pré-Can est traditionnellement un moment de retrouvailles, de communion avec le public, de reconstruction du lien collectif. L’absence des expatriés lors de la cérémonie du drapeau national pourrait altérer ce rituel symbolique très fort, apprécié des supporters et des joueurs.
De plus, l’arrivée tardive de plusieurs cadres peut créer un décalage de rythme : certains joueurs présents depuis le début devront patienter, tandis que d’autres débarqueront directement dans le cœur de la préparation.
Une problématique vieille comme la Can
Cette décision relance un débat récurrent : la difficulté pour les joueurs africains d’être mis à disposition dans des conditions équitables. Que ce soit en janvier ou en décembre, la Can souffre régulièrement de tensions liées aux calendriers européens, contrairement à l’Euro ou à la Copa America, pour lesquels les clubs libèrent leurs joueurs sans contestation.
Ce changement à la dernière minute s’inscrit dans cette continuité et confirme une réalité : les sélections africaines doivent constamment s’adapter.
Le premier défi des Lions : gérer l'urgence
Pape Thiaw et son staff doivent désormais composer avec un contexte réduit. Le Sénégal disputera son premier match le 23 décembre à 15h Gmt, face au Botswana, dans un groupe où chaque point comptera. Commencer la Can avec seulement cinq à six jours de préparation collective réelle représente un défi colossal.
Les Lions devront donc : optimiser chaque minute d’entraînement, accélérer la mise en place des mécanismes tactiques, gérer la récupération post-voyage, éviter les blessures dues à la charge condensée.
Un véritable casse-tête, mais aussi une opportunité de tester la capacité de résilience du groupe.
Une Can qui commence avant le terrain
Pour le Sénégal, cette Can 2025 aura commencé avant même le premier coup de sifflet. Avec cette décision de la Fifa, les Lions sont déjà confrontés à un premier adversaire : le manque de temps.
Reste à voir si cette contrainte deviendra un handicap majeur… ou un levier pour renforcer encore davantage la solidarité d'un groupe habitué aux défis.













