C’est parti pour le recrutement de 1000 volontaires de la consommation sur tout le territoire nationale pour rendre effective la baisse des prix annoncée en 2024, mais aussi d’assurer sur le terrain la défense des intérêts économiques des consommateurs ; en plus de contribuer à la résorption du chômage et de lutter contre l’émigration clandestine.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce Serigne Guèye Diop a procédé au lancement du projet des 1000 volontaires de la consommation. Les inscriptions ont démarré hier dans la nuit sur le site du ministère et le processus de recrutement se fera intégralement sur la plateforme et concerne les 14 régions du Sénégal. Les volontaires sélectionnés, seront formés sur les fondements du volontariat, de la compréhension du secteur du commerce, ainsi que des droits et des obligations du volontaire. Ils seront rémunérés à hauteur de 100.000 francs par mois, en plus des frais de téléphone. Pour rappel, le même projet a été initié par l’ancien régime avec le ministre Abdou Karim Fofana et une première cohorte de volontaires a été déployée à Dakar en mai 2023. Seulement, cette initiative n’a pas connu le succès attendu. Ainsi, les volontaires enrôlés par l’ancien régime peuvent également s’inscrire pour ce nouveau projet. L’objectif, selon le ministre du Commerce, est « de soutenir et de rendre effective la baisse des prix annoncée en 2024 ; d’assurer une présence active sur le terrain et défendre les intérêts économiques des consommateurs et des couches vulnérables ; et contribuer à la résorption du chômage des jeunes et lutter contre l’émigration clandestine. Nous souhaitons dire à ces jeunes de rester chez ici et de créer leur avenir à l'intérieur de leur pays », lance Serigne Guèye Diop.
Le volontaire : un auxiliaire des agents de Commerce
Poursuivant le ministre est revenu sur le rôle du volontaire pour lever les amalgames. « Le volontaire est avant tout un auxiliaire des agents de commerce. Il n'est pas un agent de commerce. Le rôle du volontaire est une véritable mission de service public, car il contribue directement à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens en étant proche des consommateurs. Les volontaires sont les interlocuteurs privilégiés, les conseillers, les protecteurs des consommateurs face aux abus ; car il y en a. Ils agissent comme des intermédiaires entre les consommateurs et l'administration du commerce à travers la collecte et la remontée d'informations critiques. Les volontaires auront comme mission de recueillir sur le terrain, d’abord des informations commerciales utiles à un traitement, à une exploitation au niveau de la Direction du Commerce, les prix appliqués, les niveaux stocks, les infractions constatées, les affiches, les réclamations reçues etc. Ensuite de remonter les informations sur les pratiques de prix illicites, recenser les lieux de commerce, les boutiques, les tabliers, les marchés - on parle de 60.000 boutiques depuis cinq, six ans et il faut mettre à jour ces données - remonter les informations sur la qualité et la conformité des produits commercialisés, assurer le relais des agents assermentés avec les commerçants en remontant leurs difficultés dans l’exercice de leur activité de commerce, leurs besoins d’amélioration du tissu organisationnel … C’est participer aussi à certaines opérations coup de poing surtout pendant le Ramadan. Une opération est d’ailleurs prévue dans la dernière décade du mois de Ramadan, notamment dans l’assainissement du secteur de la boulangerie, explique le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Disposer des données statistiques fiables pour une meilleure régulation du marché
Les volontaires, dit-il, vont aussi renforcer les effectifs de la Commission nationale de régulation des loyers (Conarel) pour une meilleure application de la réglementation sur le loyer, de suppléer les agents assermentés dans l’accomplissement de certaines tâches administratives. D’autant plus que, de l’avis du ministre, ces derniers ne sont que 200 pour 18.000.000 de consommateurs. Ainsi, avec le recrutement de ces volontaires, il s’agit aussi, pour le ministre, de permettre à l’autorité de disposer des données statistiques fiables pour une meilleure régulation du marché. En outre, Serigne Guèye Diop s’est engagé à renforcer la collaboration entre les autorités publiques, les associations de consommateurs, les entreprises et la société civile. «Ensemble, nous pourrons créer un environnement de consommation plus transparent, plus juste et plus durable», souligne-t-il.
M. CISS
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