Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a adressé, le 28 novembre 2025, une sévère mise en demeure à Walf TV. En cause, la diffusion d’une intervention de l’analyste politique Cheikh Bara Ndiaye, considérée comme «irrespectueuse et irrévérencieuse à l’endroit du président de la République».
Dans une correspondance, le président du Cnra estime que la chaîne a diffusé des déclarations «d’une rare violence» visant le chef de l’État. Le régulateur considère que Walf TV a outrepassé les limites admises par le Code de la presse, en offrant son antenne à des propos susceptibles d’altérer «le respect dû aux institutions de la République». Pour fonder son argumentaire, le Cnra invoque les dispositions de l’article 56 du Code de la presse, qui rappelle que l’exercice de la liberté éditoriale doit impérativement s’accompagner d’une responsabilité éthique stricte.
Le courrier, adressé à la chaîne, cite également l’article 12 du Cahier des charges des télévisions privées. Celui-ci impose aux concessionnaires d’empêcher la diffusion de tout contenu pouvant porter atteinte aux institutions nationales. Selon le régulateur, Walf TV n’a pas respecté cette exigence, ouvrant ainsi la voie à un rappel à l’ordre ferme. Réunis en séance le 26 novembre, les membres du Cnra ont demandé à la chaîne de prendre «toutes les dispositions nécessaires» pour éviter que de tels dérapages ne se reproduisent. Un appel pressant à renforcer le contrôle éditorial, sous peine de sanctions plus lourdes.
Le Cnra affirme vouloir préserver un espace d’expression libre, mais rappelle que cette liberté ne peut s’exercer au détriment du respect des institutions. Cette décision intervient alors que les interventions médiatiques de Cheikh Bara Ndiaye suscitent, depuis plusieurs semaines, de vifs échanges dans l’opinion. L’analyste, très suivi, est critiqué par certains pour son langage jugé excessif, tandis que d’autres y voient l’expression légitime d’une parole politique libérée.
Baye Modou SARR













