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Alioune Ndione ancien coach de Lutte Olympique ouvre sa boite de souvenirs:«Les vomissements de Yekini à son premier jour d’entrainement…La défaite de Tyson en Tunisie…, les raisons de mon exil en Europe…»



 
Alioune Ndione, ancien entraineur de l’équipe nationale olympique du Sénégal, de 1988 à 1998, ouvre sa boite de souvenirs. De la première défaite de Tyson au championnat d’Afrique de Tunis aux vomissements de Yekini, lors de son premier jour d’entrainement, Ndione dit tout. Basé en Italie depuis 20 ans, l’ancien partenaire de Tapha Guèye en sélection nationale est de retour au bercail depuis deux ans, avec dans sa valise un projet pour ressusciter la lutte olympique. Alioune Ndione, dans cet entretien, est revenu sur la gestion du Cng, l’actualité de la lutte avec en point d’orgue la revanche entre Balla Gaye et son poulain Modou Lô. Il croit dur comme fer à la victoire du Roc des Parcelles Assainies.
 
 
Les Echos : Pouvez-vous décliner votre identité pour nos lecteurs ?
Alioune Ndione : Mon nom, c’est Alioune Ndione, j’ai pratiqué la lutte simple et par la suite, j’ai eu la chance de  diriger l’équipe nationale olympique de 1988 à 1998. De grands champions comme Zal Lô, Rock Mbalax, Toubabou Dior, Mor Fadam et Mohamed Ndao Tyson sont tous passés entre mes mains.
 
De beaux souvenirs pour vous, on imagine…
 
Mohamed Ndao Tyson avait été retenu lors des championnats d’Afrique en Tunisie, mais, comme c’était sa première sortie, il avait buté sur un géant égyptien, sans oublier qu’il ne maitrisait pas le règlement. Un champion comme Yekini, je n’ai pas eu la chance de l’encadrer, mais il était venu une fois en regroupement externe, mais il n’a pas pu s’entrainer à cause d’un petit problème. En realité, il a fait un truc de Sérère (rires) en mangeant beaucoup et au moment de s’entrainer, il a vomi. Aussi, avant d’être coach, j’ai eu à pratiquer la lutte olympique, en compagnie de  Double Less, Tapha Guèye, Cheikh Mbaba, Ambroise Sarr, Pape Diop Boston, entre autres, en sélection olympique.  Je faisais partie des meilleurs de notre génération. Tous les entraîneurs de lutte, qu'ils soient africains ou nationaux, étaient tous séduits par mon talent. J’ai gagné beaucoup de titres dans les catégories de 57kg, 62kg. Quand j’y pense maintenant, je me dis que nous avons fait du chemin. Maintenant, il faut transmettre tout ce savoir à nos jeunes frères et fils pour le bien de la lutte.
 
Vous êtes ensuite parti en Europe…
 
Tout à fait, j’ai migré en Europe, car j’ai compéti durant dix ans et j’ai gagné des titres, j’ai eu des distinctions comme l’Ordre national du Mérite à deux reprises et l’Ordre national du Lion, mais comme on était des bénévoles, on n’avait aucune source de revenus pour vivre. Nous avons des familles et c’était difficile ; par la suite, j’ai rejoint l’Italie. Et là-bas, j’ai eu à entrainer à Cagliari et les gens m’ont fait confiance. Nous avons eu aussi la chance de faire des stages de perfectionnement un peu partout en Europe. Ca été une belle expérience. On m’a confié beaucoup de responsabilités en Italie. Dans les championnats de la petite catégorie, j’ai eu à faire mes preuves. Je suis venu pour partager mon expérience avec les athlètes sénégalais en matière de lutte olympique.
 
Maintenant que vous êtes revenu au bercail depuis deux ans, quels sont vos projets ?
 
Mon objectif est de créer un club de lutte olympique (libre et gréco). Les procédures sont longues, mais j’ai prévu de créer une académie pour les Parcelles Assainies, elle s’appelle Parcellois de lutte olympique (Apollo), il y en aura à Rufisque, Grand-Dakar et Cie. L’objectif est de ressusciter cette discipline, qui nous a permis d’être connus dans le monde. Nous avions nos ainés comme Double Less, Ambroise qui ont beaucoup fait de choses pour cette discipline. Et la lutte est la seule discipline qui donne des médailles au Sénégal. Je ne peux pas concevoir que le Sénégal, qui est un pays de lutte, qu’on ne puisse pas y pratiquer la lutte olympique. On n’a pas un championnat national olympique, alors qu’il y a un centre de formation pour les athlètes à Thiès.
 
A qui la faute ?
 
Le Cng. Dans le passé, il y avait des championnats nationaux et les lutteurs qui régnaient dans l’arène venaient compétir comme tout le monde. J’ai eu à discuter avec certains membres du Cng, ils m’ont dit qu’ils attendent d’équiper les régions pour commencer. Ce n’est pas normal. Ils doivent libéraliser la lutte olympique, comme l’a fait le judo. Ils ne peuvent pas tout gérer. Les athlètes font des exploits à l’étranger, mais personne ne les connait. On n’a plus rien à prouvé dans la lutte simple, on rafle tout, il faut se concentrer sur la lutte olympique. Il faut un championnat national pour la petite catégorie. Le Cng ne peut pas tout gérer. La gestion laisse à désirer surtout concernant la lutte olympique.
 
Avez-vous eu l’occasion d’échanger avec le Cng sur vos projets ?
 
J’ai été reçu par le Comité national de gestion de la lutte. Je leur ai expliqué les contours de mon projet, par la suite, le président Alioune Sarr m’a orienté vers la Direction technique nationale. J’ai appelé, le Dtn Abdou Badji, il m’avait dit qu’il était en voyage, comme cela me tient à cœur, j’ai rendu visite à d’autres membres du Cng, mais je me suis rendu compte qu’ils ne sont pas trop chauds sur ce projet. Pourtant, c’est une discipline olympique qui, je le dis et le répète, peut nous valoir beaucoup de satisfactions dans l’avenir. Déjà, sur le projet, il y a une partie réservée à la boxe. Le travail doit commencer à la base. Ce que nous avons récemment fait aux Parcelles Assainies, mais je l’avoue, c’est difficile. J’ai eu une fois à échanger avec le ministre des Sports, Matar Bâ, mais il a promis de m’accorder une audience et j’attends toujours. Il est temps de miser sur cette discipline. Le Cng a défalqué beaucoup d’argent sur le cachet des lutteurs et comme ils disent que cet argent retourne à la lutte, ils doivent donc faire quelque chose pour la lutte olympique en achetant des tapis. Ça ne coute même pas 9 millions Cfa. A la place, les seuls tapis qui restaient ont été tous acheminés en Casamance. Ce qui m’a fait le plus mal est qu’ils n’ont aucune considération pour cette discipline. Les enfants pourtant adorent cette discipline. On avait déjà un bon départ. Il y avait un engouement lors de nos tournois. Un jour, Tété Diédhiou, l’ancien maire des Parcelles Assainies, était venu assister au tournoi de présélection des championnats d’Afrique, pour nous avoir donné un coup de main, mais aucun membre du Cng n’est venu. Le président Alioune Sarr était de passage le matin, après il est reparti. Lorsqu’on leur a demandé pourquoi, ils ont dit qu’il avait une coloration politique. Je n’en revenais pas. Pour me combattre, le Dtn Abdou Badji est venu prendre les tapis pour les amener en Casamance.
 
Quel regard portez-vous sur la lutte avec frappe ?
 
La lutte a beaucoup évolué, les promoteurs sont nombreux et les gens y gagnent leur vie, mais le problème est qu’à chaque fois qu’on parle d’un sujet concernant le Cng, ils l’interprètent mal, alors que nous voulons juste faire avancer les choses. Si quelqu’un se lève et parle, on dit qu’il est entré en guerre contre le Cng. Tout le monde le déplore. Une discipline qui n’a pas de championnat national. Beaucoup de lutteurs n’ont pas la chance de la pratiquer ; alors que, techniquement, la lutte olympique a plus d’atouts que la lutte simple. J’ai appris à plusieurs jeunes des techniques depuis mon retour et ils sont en train de l’appliquer. Certes il on n’y gagne pas comme les autres disciplines, mais il y a beaucoup d’ouvertures.
 
Pour vous, le Cng ne se concentre que sur la lutte avec frappe…
 
C’est ce que je pense. Il y a trois sortes de lutte, mais celle avec frappe s’empare de la part du lion, c’est normal d’un côté, car elle rapporte plus, mais il faut aussi promouvoir les autres sortes de lutte. La preuve, quand il y a un championnat d’Afrique, mais on ne convoque que les lutteurs de Casamance et de certains clubs, alors que le Sénégal regorge de lutteurs de talent. Ils font leur sélection et ne s’occupent pas du reste. C’est peut-être ce qui les enrage, mais c’est de la facilité. Depuis 25 ans, à chaque fois, le Cng nous chante le même refrain : il attend que l’Etat dote toutes les régions de tapis pour se pencher sur la lutte olympique. Il faut revoir notre mode de fonctionnement tout comme le règlement de la lutte avec frappe.
 
Comme quoi ?
 
Il y en a beaucoup ! Vous savez, un lutteur qui est sur trois appuis et que son adversaire roue de coup me parait absurde. Cette technique n’existe qu’au Sénégal. Ses frappes peuvent finalement tourner au  drame un jour, si on n’y prend pas garde. Cela doit changer.
 
Comment jugez-vous le niveau des arbitres ?
 
Il faut comprendre que les arbitres sont des êtres humains et ils commettent parfois des erreurs. Il est temps que l’arbitrage vidéo soit appliqué dans cette discipline. Durant les compétitions internationales, si un entraineur conteste un point, on passe en boucle les images et parfois ça règle le problème. Je suis parti deux fois au Burkina pour la codification des règlements de la lutte africaine. Chaque pays avait son règlement et pour régulariser, on devait s’accorder sur des points. Un règlement, on ne le change pas, on le modifie. Il y a beaucoup de détails à modifier. Le combat Bruce Lee et Bazooka est une illustration parfaite pour modifier les règlements. Bruce Lee a entamé une prise, alors que son acolyte l’a pris sous la gorge et la tête du Fassois a touché en premier le sol, mais comme l’autre n’a rien fait, il s’est juste contenté de le bloquer en haut, il fallait donner la victoire au plus méritant qui était Bruce Lee. Il y a des prises qu’on voit dans la lutte avec frappe alors que c’est tiré de celle olympique, mais ils ne savent pas comment les gérer. Dans la lutte olympique, c’est le plus méritant et celui qui a fait l’effort qui est récompensé. Car  l’action est très importante.
 
Concernant le titre de rois des arènes, le Cng ne reconnaît que Manga 2. Qu’en pensez-vous ?
 
Quand quelque chose évolue, il faut l’accepter et essayer d’évoluer avec. L’équipe nationale du Sénégal de football a été éliminée par le fair-play lors du dernier Mondial, pour une histoire de cartons jaunes. C’est une preuve de l’évolution du football mondial. Une chose qui intéresse tout le monde doit être valorisée. Les gens y croient, il faut voir comment l’organiser et ne pas camper sur sa décision.
 
Et la victoire d’Eumeu Sène sur Bombardier…
 
Moi, j’ai toujours dit qu’Eumeu Sène est un poison pour les poids lourd.  Que ça soit clair, je n’avais pas pronostiqué sa victoire contre Bombardier, mais j’avais dit qu’il allait lui causer d’énormes problèmes. Il est très technique et très rusé. Eumeu Sène a longtemps voulu être roi des arènes. Il s’est beaucoup sacrifié pour y arriver. Son état d’esprit remarquable lui a permis de venir à bout de son adversaire. Un revers lui aurait été fatal et Bombardier aussi n’a pas démérité. C’est une défaite surprenante pour lui, pour avoir imposé sa force à Balla Gaye et à Modou Lô. Il a pris beaucoup de poids face à Eumeu Sène. Son âge aussi n’a pas joué en sa faveur. A un moment donné, la masse ne peut pas tout faire.
 
Donc, Bombardier n’avait pas effectué une bonne préparation ?
 
Je pense qu’il est venu au combat avec une stratégie bien définie. Tout le monde s’attendait à ce qu’Eumeu déclenche les hostilités et au contraire, c’est Bombardier qui a commencé la bagarre, mais Eumeu était plus prêt physiquement. Il a une grande résistance, ce qui lui a permis d’encaisser les coups de son adversaire.  Il s’est retiré au bon moment devant Bombardier qui a cru qu’Eumeu Sène voulait la bagarre. Comme c’est un poids lourd, il n’a pas pu se retenir et a basculé au sol. Je ne veux pas le dévoiler ici, mais il y a une façon de lutter contre les poids lourds.
 
Comment analysez-vous le combat de votre lutteur, Modou Lô, contre Balla Gaye 2 ?
 
Modou Lô est prêt. Il n’attend que le jour du combat.  Pour être plus précis, je vous dis que nous sommes prêts avant même la programmation du combat. Quand je dis que Modou est prêt avant le duel, c’est que ce sera un autre niveau, lors des préparations. J’ai l’habitude de dire que les entraineurs doivent aller refaire leur formation pour se mettre à niveau.Phyisiquement, il est au top, car ici tout est calculé. Le duel est dans six mois, Modou Lô va tout réviser avant la date échue. C’est un lutteur, puissant vu sa corpulence, mais le travail sera aussi axé sur le volume et l’intensité. Concernant notre prochain adversaire, en général, je n’aime pas me focaliser sur son état de forme. Il est clair qu’on fera de telle sorte que notre athlète soit endurant et prêt sur tous les plans. Je prie pour que Balla Faye 2 soit au top  pour ne pas, en cas de défaite, se cacher derrière des excuses comme les maladies ou autres.
 
Pour vous, la victoire est déjà en poche ?
 
Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, comme le dit l’adage, mais nous sommes confiants. Pour ce duel, nous aurons une victoire, claire et nette. Nous n’avons pas de pression, car nous savons comment s’y prendre pour terrasser Balla Gaye 2. On va s’en sortir. En 2010, lors du premier combat, Modou Lô était jeune, mais il a engrangé de l’expérience. J’entends certains dire que Balla Gaye 2 va marcher sur Modou Lo, qu’il essaie cette fois-ci pour voir. Nous n’avons peur de rien. Qu’il vienne ou reste sur place nous est égal, de toute façon, on sera sur lui.
Entretien realise par Marieme NDIAYE
 
Encoches
1« Mon objectif est de créer un club de lutte olympique (libre et gréco) au Sénégal, mais je me rends compte que le Cng n’est pas trop emballé par ce projet. Depuis 25 ans, à chaque fois, le Cng nous chante le même refrain : il attend que l’Etat dote toutes les régions de tapis pour se pencher sur la lutte olympique»
2-« La gestion du Cng laisse à désirer surtout concernant la lutte olympique. Pour me combattre, Abdou Badji, le Dtn a amené tous les tapis qui étaient là en Casamance»
 
3-«L’argent qu’on défalque sur le cachet des lutteurs peut servir à acheter des tapis pour la lutte olympique»
4-« Un règlement on ne le change pas, on le modifie. Un lutteur qui est sur trois appuis et que son adversaire roue de coup me parait absurde. Cela peut virer à un drame un jour. L’arbitrage vidéo doit être appliqué dans la lutte».
5-«Eumeu Sène est un poison pour les poids lourd. Il était plus prêt physiquement que Bombardier, qui n’a pas effectué une bonne préparation. Son âge a aussi joué dans ce combat et à un moment donné, la masse ne peut pas tout faire»
6-«Que Balla Gaye 2 soit au top de sa forme pour ne pas, en cas de défaite, se cacher derrière des excuses comme les maladies ou autres, mais Modou Lo va s’en sortir. S’il essaie de marcher sur Modou Lo, il verra…»


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