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ALIOU CISSE, SELECTIONNEUR DES LION:S «J’ai faim, j’ai la dalle, j’ai les dents qui trainent en bas, je veux encore aller gagner d’autres titres»



ALIOU CISSE, SELECTIONNEUR DES LION:S  «J’ai faim, j’ai la dalle, j’ai les dents qui trainent en bas, je veux encore aller gagner d’autres titres»
 
Si les Lions sont champions d’Afrique en titre, le sélectionneur ne compte pas tirer un trait sur les titres. Aliou Cissé ambitionne de reconquérir l’Afrique et, pourquoi pas, le monde. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il est revenu sur les difficultés des compétitions de l’année, notamment sur la préparation du Mondial, sur ses objectifs personnels mais aussi les coups de balai à donner dans la tanière. Matchs amicaux avant le Mondial, style de jeu, expertise locale, rigueur et professionnalisme dans la tanière, Aliou Cissé a fait le tour.
 
 
 
Les Echos : Coach,pouvez-vous un peu revenir sur ces deux premières journées de qualification contre le Bénin et le Rwanda ?
 
Aliou Cissé : Ça fait plaisir de vous recevoir afin d’expliquer à travers vos lignes la façon dont on travaille dans la tanière. On va faire un mini bilan sur ces éliminatoires de la Can où le Sénégal va défendre son titre en Côte d’Ivoire en 2023. La spécificité de ces deux matchs, c’est de les avoir abrités au lieu de recevoir une fois et de devoir aller jouer à l’extérieur comme c’était prévu. On voulait les 6 points, on les a eus. C’est très bien de commencer ainsi.
 
Pourquoi plaidez-vous pour un report de la fenêtre de septembre de ces éliminatoires à la Can 2023, alors que pour le moment, la Fsf n’a pas encore trouvé de matchs amicaux pour préparer le Mondial ?
Justement, le fait que la fédération ne trouve pas encore de matchs amicaux doit encore plus pousser la réflexion, à savoir pourquoi on n’en a pas. Ce n’est pas une décision de la fédération de ne pas faire jouer son équipe. C’est parce que nous avons de véritables difficultés à avoir des sparring-partners pour pouvoir préparer la Coupe du monde. Ce sont des périodes très compliquées pour les sélectionneurs. En 2018, on a eu tout le mal du monde pour trouver des équipes pour la préparation du Mondial. Est-ce que c’est nous qui nous y prenons un peu tard ? Est-ce que c’est au niveau de notre organisation ? Ou encore au niveau des matchs makers que l’équipe du Sénégal n’est pas valorisée ? Je n’en sais rien ! Mais c’est super compliqué aujourd’hui de trouver des matchs amicaux. Si le Sénégal ne trouve pas de matchs amicaux, il ne faut pas qu’on se voile la face, ce sera très compliqué pour nous. Je parle aussi pour les autres équipes africaines qui iront au Mondial. La meilleure formule, pour moi, c’est de décaler ces matchs de septembre pour pouvoir donner à ces équipes africaines de pouvoir mieux se préparer.
 
 
Si vous ne trouvez pas de matchs amicaux justement, est-ce que ces éliminatoires ne pourront pas vous servir de préparation pour le Mondial ?
Oui, oui biensûr, c’est ce qu’on a fait au mois de juin. En réalité, on veut encore plus et ça c’est légitime. Oui, vous avez raison, jouer le Mozambique peut faire partie de notre préparation. Mais si on veut préparer la Hollande, ce n’est pas avec le Mozambique qu’on va le faire, on doit le faire avec une équipe européenne. Si on doit préparer le Qatar, ce sera avec une équipe asiatique. Idem pour l’Équateur, il faut forcément une équipe sud-américaine. Y ajouter le Mozambique c’est toujours un plus. On a toujours besoin de revoir les automatismes, les cohésions de groupe, pouvoir donner du temps de jeu à tout le monde. C’est vrai que, plus il y a de matchs, mieux ce sera pour nous. Mais ces matchs-là ne doivent pas être des rencontres qui ne nous servent à rien du tout dans notre préparation. C’est dans ce sens que j’ai dit que ce mois de septembre doit être une page pour les teams Africa qui iront au Mondial. Vous voyez, quand le Sénégal joue, c’est l’Afrique tout entière qui est derrière nous et c’est pareil pour les autres équipes représentant de notre continent. Nous avons cette volonté d’aller représenter nos pays, il faut donc qu’on nous donne le temps de préparation. La CAF, vu que la Can sera en juin, en se mettant d’accord avec la Fifa, peut aménager cette fenêtre pour les mondialistes. Sinon, en septembre on est vite en novembre et ce sera la Coupe du monde. La Coupe du monde, c’est demain. On est juste à 4 mois de la compétition. C’est que quand on entend les gens, on a l’impression que la Coupe du monde c’est dans 2 ans. Si on me demande si le Sénégal a entamé sa préparation comme il se doit pour le Mondial, je dirai non. Ça devient une urgence.
 
Quels sont vos objectifs personnels pour cette Coupe du monde ?
Honnêtement, on a de grands objectifs. On ne peut pas être numéro 1 en Afrique pendant 4 ou 5 ans, avoir en son sein des joueurs comme Édouard Mendy, Kalidou Koulibaly, comme Gana Guèye et Sadio Mané, être l’équipe championne d’Afrique et ne pas avoir d’ambitions à la Coupe du monde. Pour cette Coupe du monde, nous sommes ambitieux, mais nous sommes aussi réalistes. On veut y aller pour jouer tous nos 7 matchs. Nous savons que c’est la Coupe du monde et que le niveau est très élevé, mais on ira là-bas sans complexe, sans peur et avec un mot à dire. On n’ira pas pour apprendre, ni pour juste participer. On y va avec l’ambition d’aller le plus loin possible et pourquoi pas gagner la Coupe du monde. Ce n’est ni de l’arrogance, ni de la suffisance, ce sont nos ambitions. Ce sera avec le travail que nous sommes en train de faire, avec l’expérience que nous avons emmagasinée depuis des années. On a espoir.
 
Après le premier sacre du Sénégal et de tous ces succès, personne ne peut plus écrire l’histoire du Sénégal, sans le nom de Aliou Cissé, pensez-vous pouvoir aller au-delà de ces réalisations ?
 
J’ai faim. J’ai très faim. Je suis très heureux et fier d’avoir gagné cette Coupe d’Afrique des nations, mais ça ne me suffit pas. La vie continue après ce sacre. Nous pouvons encore écrire d’autres belles pages du football sénégalais. On dit que le Sénégal est en train de montrer sa suprématie sur le football africain, mais nous n’avons pas seulement envie d’être sur le toit de l’Afrique. Si on peut aller décrocher la lune, pourquoi on devrait rester sur le sommet de la montagne ? C’est ça notre objectif. On peut toujours mieux faire, on peut toujours s’améliorer.  On sent le regard des gens sur nous, le respect des gens, mais nous sommes des compétiteurs. Nous avons envie d’aller à cette Coupe du monde-là et y réaliser une très bonne compétition. On a aussi envie d’aller à la Can 2023 et défendre notre titre. Tout ça ce n’est pas en restant dans notre confort, tranquillement, pénard qu’on y arrivera. Gagner cette coupe n’est pas une fin en soi. On a d’autres objectifs. Comme je l’ai dit, j’ai faim, j’ai la dalle, j’ai les dents qui trainent en bas, je veux encore aller gagner d’autres titres. Il faut donc qu’on se remette tous en question, faire notre autocritique et toujours essayer d’aller de l’avant.
 
Vous arrive-t-il de repenser, de dormir et d’en rêver, à ce soir du 6 février ?
 
Je suis tellement, mais tellement dedans que je me rappelle peu de ces moments d’euphorie et de gloire. C’est-à-dire ce sont des joies contenues. Je sais que ce n’est pas encore fini. Il y a encore d’autres échéances qui nous attendent, qui seront compliquées, difficiles et il nous faudra encore garder cette humilité qui fait qu’on ne doit pas s’enflammer. Ou bien on finira par penser qu’on est meilleur que tout le monde. On n’est pas meilleur que tout le monde, c’est parce que nous avons des valeurs, un état d’esprit qu’on a instauré. Nous avons travaillé en amont à installer cet amour, ce respect, cette solidarité qu’il y a entre nous pour qu’à un moment donné, les qualités sportives de tout un chacun puissent sortir. La plus grosse erreur qu’on fera, c’est de penser qu’on est meilleur que tout le monde, c’est de penser qu’on ne doit plus progresser, anticiper, organiser etc. le football de haut niveau n’aime pas la suffisance, l’arrogance et demande toujours à se remettre en question tous les jours. Toutes les équipes qui restent longtemps en haut, c’est parce qu’il y a une remise en question permanente. Ce sont des joueurs, un entraineur, qui sont toujours capables de sortir de leur zone de confort. Il faut se dire que c’est possible ce qui se dresse devant nous.
 
En 7 ans à la tête de l’équipe nationale, vous allez participer à votre second Mondial, avec un statut de champion d’Afrique. Pensez-vous avoir encore des choses à bonifier ?
Il y a toujours des choses à rectifier. Il y a encore des stratégies à peaufiner. Nous devons améliorer l’équipe sur le plan collectif. Il y a de nouveaux et jeunes joueurs qui arrivent un petit peu de partout qu’on doit intégrer dans cette équipe. Ils doivent connaitre leurs rôles, statuts et positions dans l’équipe. Savoir ce que nous attendons d’eux. Il y a aussi la relation entre les joueurs et la presse. Ça fait aussi partie des choses à améliorer. Parfois vous avez des difficultés tout comme nous en avons parfois.  Nos stratégies sur les coups de pied arrêtésetc.… Ce n’est pas parce que nous sommes en haut de la montagne que nous n’avons pas des choses à améliorer dans cette équipe du Sénégal. On dit que le Sénégal est sur le toit de l’Afrique, mais est-ce que c’est suffisant. Ce n’est pas une fin en soi d’être sur le toit de l’Afrique si on peut aller voir ce qui se passe dans les étoiles. On a envie d’y aller et ça passera par encore plus de travail. On n’a pas à baisser la garde. Il faut toujours être ambitieux. On a encore beaucoup d’axes de progression à améliorer, dans le jeu, dans la préparation, dans nos relations avec la presse parce que c’est l’équipe du Sénégal qui est arrivée à ce niveau-là. On a dépassé les frontières du Sénégal.
 
Vous-a-t-il une fois traversé l’esprit de faire comme Aimé Jacquet : après le sacre, partir sur ce succès ?
Aimé Jacquet a gagné la Coupe du monde, moi non. Peut-être que si je gagne la Coupe du monde, on y pensera. Pour l’instant, je n’ai gagné qu’une Coupe d’Afrique et j’en suis fier, c’est quelque chose d’énorme. Depuis des décennies, le Sénégal courrait après. J’ai fait partie de ces hommes qui l’ont amenée. A mes enfants, je pourrais leur dire voilà ce que nous avons fait. J’espère avoir la même chance que Aimé Jacquet, qu’il va me contaminer afin de gagner la Coupe du monde et à partir de là on verra. Dans ma jeune carrière d’entraineur, c’est une étape de gagner la Coupe d’Afrique. C’est un commencement pour moi et j’espère en gagner d’autres avec le Sénégal ou avec d’autres pays.
 
 
A vos débuts, vous disiez être plus proche de Simeone que de Guardiola ou Mourinho. Aujourd’hui, comment décrirez-vous le style de El Tactico ?
C’est un style qui mélange un petit peu de tout. Je ne suis pas figé dans notre philosophie de jeu. Je n’ai pas envie de faire de la possession. Je ne suis pas obnubilé par ce football de possession. Coute que coute avoir la possession, non. Après il y a deux sortes d’entraineurs : ceux qui ne vont penser qu’au résultat et d’autres qui pensent au cheminement pour arriver au résultat. Les deux sont bons. Personnellement, je ne suis pas figé dans la réflexion tactique ou dans mon football. Je suis en ouverture dans mon football. Il y a des footballs de possession qui sont intéressants. Quand la possibilité s’offre, on peut être dans la possession. Mais si nous devons être beaucoup plus direct ou verticaliser et jouer sur les deuxièmes ballons, il n’y a pas de souci. Nous en sommes capables. Je suis plus pour le football total qui est de pouvoir allier la possession, les transitions, le jeu direct ou vertical. Je donne des consignes de ce genre. On a eu à demander aussi aux joueurs d’être plus patients, comme ce fut le cas contre le Rwanda. Il fallait être patient face à ce genre d’équipe qui vient avec un bloc derrière. C’est pour cela que j’ai aimé ce match. C’était dur et difficile. C’est bien par moments de gagner dans la difficulté et la souffrance. Ça montre encore le mental, la solidarité, la force qu’on a eue de ne pas avoir abandonné jusqu’à la 87e minute et avoir ce pénalty. J’aime quand mes gars jouent comme ça, parce que quand l’inspiration n’est pas là, il faut que la transpiration y soit. Les mecs ont joué avec d’autres valeurs que les Sénégalais ne connaissaient pas. Aux arrêts de jeu 4 minutes, j’ai regardé, il nous restait 30 ou 35 secondes, on a eu le ballon. C’était notre dernière attaque. On aurait pu mal le négocier. On a bien fait, Saliou a fait l’appel, Sadio lui a mis le ballon et on a eu le pénalty. Je loue ça. Nous pouvons gagner en début comme au milieu d’un match. On est capable en money time aussi de montrer comme nous sommes de véritables compétiteurs pour aller arracher ces trois points.
 
Après ces trois matchs joués à Dakar, comment trouvez-vous le public sénégalais ? Bon supporter ou spectateur ? Et surtout quand il critique vos changements ?
Ça ne me dérange pas. On a fait nos sorties et on a gagné. Les changements qu’on a faits nous ont permis de gagner. Mais en réalité, je ne donne pas de l’importance à ces critiques. Je suis avec mes joueurs pendant une semaine. Je sais quand quelqu’un n’est pas bien pendant cette semaine. Peut-être qu’il a besoin de jouer 40 ou 45 minutes. Il arrive qu’un joueur vienne me dire :‘’coach je ne me sens pas bien, je peux joueur une heure ou je ne peux pas jouer 2 heures’’. Sur le plan tactique, on peut avoir quelqu’un sur un côté que sur l’autre. Ce sont ces changements que nous faisons pour améliorer notre équipe. Après le spectateur, il a envie de voir son joueur s’exprimer pour diverses raisons et c’est compréhensible. Il y a toujours des gens qui vont individualiser le football alors qu’il est collectif. On a besoin de tout le monde. On apporte parfois des changements pour stabiliser notre équipe, pour améliorer offensivement notre équipe ou que ce soit stratégique parce qu’on va vers les tirs au but et qu’il faille mettre les meilleurs tireurs. Parfois ça arrive qu’on soit bloqué par l’adversaire et qu’il faille changer de stratégie, contourner et mettre un profil plus percutant. Les changements appartiennent à l’entraineur.
 
La Caf a organisé la Licence Caf Pro et vous étiez le seul absent, comment justifiez-vous cette absence ?
Si, j’ai participé à cette formation. (sourire)
 
Pas pour ce dernier module…
C’est une question de temps. Quand vous êtes sélectionneur, vous n’avez pas beaucoup de temps. Il ne faut pas oublier. Je vais encore utiliser vos colonnes pour expliquer un peu. Sur le continent africain, sur une année, nous jouons trois compétitions. Cette année on a joué la Can, les éliminatoires de la Coupe du monde, les éliminatoires de la Can 2023 et nous allons aussi jouer la Coupe du monde. Quand c’est comme ça, il ne nous reste pas beaucoup de temps. C’est une volonté de la Caf de pouvoir valoriser les entraineurs africains. Je suis dedans depuis 4 ans. C’est vrai que c’est une première, la Licence Caf Pro,mais c’est juste par un souci en rapport avec le calendrier que je n’ai pas pu me rendre tout le temps là-bas. Mais je suis au courant de tout ce qui se passe là-bas. Je suis en contact tout le temps avec eux. Mon rêve c’est que ces diplômes qu’on fait en Afrique, la Licence Pro, soit les mêmes que ceux de l’Uefa ou la Comebol… Nos diplômes ne doivent pas être en dessus des autres parce qu’on y a mis les moyens et pendant 4 ans. Les entraineurs africains doivent être capables d’entrainer des équipes de haut niveau parce que nous en avons le potentiel. Ça valorise l’expertise locale.
 
Justement parlant d’expertise locale, on vous reproche de ne pas faire confiance auxSénégalais à l’image de votre staff et que les décisions vous les prenez seul. Vous le confirmez ?
Je ne suis pas dans ces histoires de race, sinon je n’aurais pas passé mes diplômes en France. Le football est universel. Ce qui m’intéresse, c’est la compétence. Il faut savoir raison garder. Ces compétences-là peuvent être sénégalaises, algériennes ou françaises. Ce qui m’intéresse, c’est ce que tous ces mecs là peuvent donner quand ils sont chez nous et Dieu sait qu’ils ne dorment pas matin, midi et soir. Ils travaillent comme des fous. Ils sont à la hauteur de ce qu’ils font pour le pays. Le reste, c’est des détails ; après mon staff n’est pas non plus pléthorique, la porte est ouverte à tous, il faut savoir que ce n’est pas moi qui décide tout le temps de ceux qui intègrent ou pas le staff technique de l’équipe nationale. Moi aussi j’ai un chef. Je ne suis pas libre de faire ce que je veux dans cette tanière. Il faut que ça soit clair. On ne décide de rien dans la tanière sans que mes supérieurs ne soient au courant ou qu’ils ne donnent pas leur aval. Il y a souvent des choses qui me gênent un peu, c’est de vouloir me faire passer pour un électron libre qui fait et dit ce qu’il veut, qui se fout de tout le monde. C’est une image qu’on veut me coller alors que je ne suis pas comme ça. Je ne suis ni impoli ni insubordonné. Je ne prends jamais de décision avant d’en discuter avec la tutelle qui se trouve être le comité exécutif de la Fsf. On travaille toujours en symbiose. Ce côté avec le mec des rastas qui fait ce qu’il veut, il faut sortir ça de la tête des gens.
 
Le caractère d’Aliou Cissé fait souvent jaser. On parle aussi de rigueur dans vos rapports dans la tanière…
(Rire) Non «Man nittu jamm là», (je suis un homme de paix). Il faut que les gens comprennent que cette rigueur dont on parle, c’est juste le football professionnel. On est au niveau le plus élevé du football avec les plus grands joueurs. Ce que les gens appellent de la rigueur, c’est le quotidien de ces joueurs-là depuis le bas âge, depuis l’âge de 14 ans. S’il n’y avait pas cette rigueur-là, ils ne seraient pas des joueurs professionnels. Tu ne travailles pas, tu n’es pas sérieux, tu n’y arrives pas. Il y a une obligation de passer par certains codes pour être footballeur professionnel : la rigueur et la ponctualité en font partie. Idem pour le respect de soi-même et des autres. Ce sont sur ces codes-là que des garçons comme Sadio Mané et autres ont grandi. Alors quand on vient en équipe nationale, ça doit être une continuité. Pourquoi venir en équipe nationale et penser que c’est un moment de décontraction ? La sélection, c’est aussi important qu’en club. Nous sommes tous des professionnels. Il faut se comporter en professionnel. Les garçons ne sont là que pour gagner, ils ne sont pas là pour s’amuser. Ils se sont battus pour que les comportements qui étaient là avant quittent la tanière. Les joueurs se sont accaparés du projet qu’on leur a donné. Pour moi, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Je ne suis pas dictateur, ce sont les exigences du haut niveau. L’équipe nationale, c’est le baromètre de notre société. Ce sont les messages qu’on reçoit derrière disant qu’on rend fier qui est notre victoire et notre fierté. Partout, même quand on va à La Mecque, on nous parle de Sadio Mané, comme ça a été le cas avant avec Diouf et Bocandé. Le football est un jaloux qui ne supporte pas la rivalité. Le plus important pour nous, c’est le legs qu’on laissera aux futures générations.
 
Être coach, c’est usant ? Que faites-vous à vos heures perdues ?
Travailler ! Voilà (soupir)
 
Dans quoi exactement ?
Peaufiner, parler avec mes collègues entraineurs.
 
Vous êtes toujours dans le coaching alors ?
Non pas seulement dans le coaching. Touche un peu de tout. Le football, c’est ce que j’aime, mais ma vie ne s’arrête pas seulement au football. Je rencontre d’autres personnes qui font aussi partie de moi, de ma progression. Le football prend une grosse part de moi mais à côté de ça, j’ai aussi une autre vie. Cette vie-là, c’est ma famille, mes amis, pouvoir sortir, profiter des gens et essayer de faire en sorte que les gens profitent aussi de moi. J’ai une vie normale. Mais quand je suis dans le métier, j’y suis. J’y suis plus souvent que je n’y suis pas (rire) ; parce que quand les autres arrêtent, moi je continue. Là vous êtes venus, deux jours après la fin du regroupement, je suis encore ici avec certains de mes collaborateurs. Nous sommes en train de travailler sur les perspectives. C’est un travail de tout le temps. Les gens ne regardent que le jour du match. Mais le match, c’est juste 90 minutes par rapport à tout le travail en amont que la fédération, que moi-même et mon staff faisons pour mettre en places ces résultats. Que les gens sachent qu’un match est une petite part par rapport à tout le travail, cette organisation que nous faisons derrière. C’est du travail d’organiser un match, peaufiner, voyager… Les gens, la seule chose qu’ils regardent, c’est le spectacle le jour du match. Ils ne peuvent pas se rendre compte des difficultés pour préparer une compétition sur le plan logistique, de l’intendance, médical et tout.  C’est en concordance avec Augustin Senghor, avec le secrétaire général Victor Ciss, avec le vice-président Abdoulaye Sow. On échange toujours pour trouver les meilleures solutions pour que l’équipe soit dans les meilleures conditions possibles. Et que, surtout, on arrive à anticiper là où d’autres n’ont pas vu mais que nous puissions être en avance.
 
 
«Si on me demande si le Sénégal a entamé sa préparation comme il se doit pour le Mondial, je dirais non. Ça devient une urgence»
«Pour cette Coupe du monde, nous sommes ambitieux, mais nous sommes aussi réalistes. La plus grosse erreur qu’on fera, c’est de penser qu’on est meilleur que tout le monde»
 
«Ce n’est pas une fin en soi d’être sur le toit de l’Afrique si on peut aller voir ce qui se passe dans les étoiles»
 
«Il y a souvent des choses qui me gênent un peu, c’est de vouloir me faire passer pour un électron libre qui fait et dit ce qu’il veut, qui se fout de tout le monde»
 
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