Ils ont tenu leur rang ! L’équipe nationale masculine de basketball du Sénégal s’est imposée face au Soudan du Sud (78-65) hier soir, validant ainsi sa qualification pour les quarts de finale de l’Afrobasket 2025. Une victoire acquise dans la douleur, marquée par des hauts et des bas, mais qui démontre la capacité des Lions à répondre présent dans les moments décisifs. Place désormais à un quart explosif face au Nigeria, un classique du basket africain.
Un match en montagnes russes
Le Sénégal a bien entamé la partie, s’appuyant sur une défense collective solide et sur l’adresse de son leader offensif Brancou Badio. Les Lions ont pris l’avantage à la pause, maîtrisant les débats durant les deux premiers quarts. Mais comme souvent, le retour des vestiaires fut plus compliqué. Le Soudan du Sud, porté par l’activité de Both Tut Gach (14 points) et de Nuni Omot (13 points), a renversé la tendance au troisième quart (29-16), profitant des pertes de balles sénégalaises et d’une baisse d’intensité défensive.
Le scénario aurait pu virer au cauchemar, mais les hommes de Desagana Diop ont trouvé les ressources nécessaires pour inverser la dynamique. Le quatrième quart a été celui de la réaction : agressifs en défense, plus appliqués en attaque, les Lions ont repris le contrôle du match pour finalement s’imposer avec une avance confortable (+13).
Brancou Badio en patron, mais parfois esseulé
Encore une fois, le meneur sénégalais a porté son équipe. Auteur de 31 points en 33 minutes, Badio a pris ses responsabilités, multipliant les initiatives offensives. Son adresse derrière l’arc (5/12 à trois points) a permis de maintenir les Lions dans le match lors des temps faibles. Cependant, son volume de tirs (23 tentatives) traduit aussi une certaine dépendance de l’équipe à son talent.
Heureusement, il a été bien épaulé par certains cadres : Ibrahima Faye (12 points, 5/8 aux tirs) s’est montré précieux dans la raquette, tandis que Jean-Jacques Boissy (10 points, 3 passes) a apporté sa combativité malgré une adresse irrégulière (3/14 aux tirs). Dans les ailes, Moustapha Diop (9 points, 4/7) a fait preuve d’efficacité dans ses prises de responsabilités.
La défense, clé du succès
Si l’attaque sénégalaise a connu des passages à vide, c’est bien la défense qui a permis de sceller la victoire. Le Soudan du Sud a multiplié les tirs compliqués et terminé le match avec une adresse globale faible (seulement 34% de réussite). Both Tut Gach, pourtant très sollicité, a souffert face à la pression défensive : 4/19 aux tirs seulement, symbole de l’agressivité des Lions sur les lignes extérieures.
L’intérieur Ibou Badji (9 points, 3/8, 6 rebonds) a également pesé dans la protection du cercle, limitant les secondes chances adverses. Les rotations, notamment Amar Sylla (3 points, 4 rebonds), ont contribué à maintenir l’intensité défensive.
Un collectif encore en rodage
Cette victoire, bien que convaincante dans le résultat, met aussi en lumière certaines faiblesses. L’équipe s’appuie beaucoup trop sur l’inspiration individuelle de Brancou Badio. La réussite aux tirs extérieurs reste perfectible, à l’image des 3/14 de Boissy ou du 0/3 de Babacar Cissé Diallo. Dans un tournoi où chaque possession compte, la capacité à mieux partager le ballon et à diversifier les menaces offensives sera déterminante face à des adversaires plus expérimentés.
Le Soudan du Sud valeureux mais limité
Pour sa part, le Soudan du Sud a montré de belles choses, notamment au troisième quart. Mais la maladresse chronique de ses cadres a lourdement pesé. Outre Gach (21% de réussite), Majok Deng (11 points, 4/13 aux tirs) et Kendale McCullum (10 points, 3/9) n’ont pas su faire la différence. La profondeur du banc a également manqué, seuls Wenyan Gabriel (5 points) et Angok Deng (5 points) ayant apporté un peu de fraîcheur.
Un choc attendu contre le Nigeria
Le plus dur commence pour les Lions. En quarts, c’est un Nigeria ambitieux qui se dressera sur leur route. Les D’Tigers restent l’une des nations les plus régulières du basket africain et disposent d’un effectif riche, habitué aux grandes batailles. Le duel promet d’être explosif, entre deux équipes qui se connaissent bien et se disputent régulièrement les places d’honneur sur le continent.
Pour espérer franchir ce cap, le Sénégal devra compter sur un Brancou Badio toujours inspiré, mais aussi sur un collectif plus équilibré et discipliné. Les rebonds, la circulation de balle et l’adresse extérieure seront des clés essentielles face à une formation nigériane athlétique et expérimentée.
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
