Appelé pour être jugé hier, mardi 9 décembre 2025 devant la chambre criminelle de Dakar, le dossier de la patronne de "Keur Yeurmandé" Ndella Madior Diouf et de ses acolytes a été renvoyé à la date du 13 janvier 2026. C'est le tribunal qui a lui-même décidé du renvoi pour citer à comparaître les témoins et les accusés non détenus. Concernant ces derniers, certains ont bénéficié d'une contrôle judiciaire tandis que d'autres ont obtenu une liberté provisoire après avoir été placés sous mandat de dépôt.
Awa Mbaye, Fanta Cissokho, Fatou Sène, Sadio Keita, Anta Sarr et Yacine Sow, Djiby Sow et Koumah Diakham sont sous contrôle judiciaire. Seuls Ndella Madior, El hadji Sène, animateur à la radio "Saphir Fm" et son assistant, Cheikh Tidiane Ndiaye, sont sous mandat de dépôt. Mais le procès tant attendu n’a pas eu lieu hier. le juge l’a renvoyé au 13 janvier prochain.
Dès que le renvoi a été prononcé par le juge, les avocats constitués pour la défense de Ndella Madior Diouf ont plaidé sa liberté provisoire. Premier à prendre la parole, Me Aboubacry Barro a demandé au juge de lui accorder une liberté provisoire assortie du port du bracelet électronique. L'avocat a donné comme gage "la garantie de représentation en justice de sa cliente" puisque celle-ci est régulièrement domiciliée à Sacré-Cœur, siège de sa radio Saphir Fm.
Lp refusée
Son confrère, Me Youssoupha Camara, a abondé dans le même sens en précisant que rien ne s'opposait à sa liberté provisoire. La robe noire, pour convaincre le tribunal, est allée jusqu'à dire qu'on pouvait même restreindre sa communication téléphonique et surveiller les appels qu'elle passerait. Malheureusement, le procureur a dans ses observations relevé une potentielle subordination de témoins. C'est ainsi qu'il a demandé au juge de rejeter cette demande formulée par les avocats de la défense. "Il est possible qu'il y ait subordination de témoins et pour se prémunir de cette situation, la Chambre doit rejeter la demande et citer toute cette panoplie de témoins. Ce n'est pas le bracelet qui va remédier à ce risque là. Le Parquet ne gère pas un seul intérêt contrairement à l'avocat qui le fait pour une partie. Nous, en tant que Parquet, nous sommes l'avocat de la société", a fait remarquer le parquetier.
Statuant, le tribunal a suivi le parquet en rejetant la mesure concernant le port du bracelet que la défense souhaitait obtenir. En motivant sa décision, le juge a évoqué le risque de subordination de témoins et une absence de représentation de garantie en justice. Pour rappel, Ndella Madior Diouf et ses acolytes présumés ont été arrêtés en décembre 2023 après la fuite d'une vidéo montrant des bébés dans des conditions dégradantes dans sa pouponnière. Ils sont poursuivis pour 10 chefs d'inculpation dont le crime, la traite de personnes, l'exercice illégal de la profession de médecine, la mise en danger de la vie d'autrui etc.
Fatou D. DIONE













