Plus de 43 millions, c'est le montant qu'aurait détourné la superviseuse de 48 ans Dieynaba Diédhiou et que lui impute la société Senico. C'est pour des faits d'abus de confiance qu'elle a été attraite hier devant le juge des flagrants délits de Dakar qui l'a heureusement remise provisoirement en liberté sur demande de son conseil. Elle sera édifiée sur son sort le mercredi prochain, 28 avril.
Auparavant agent commercial à la société Senico pour laquelle elle a travaillé durant 13 ans, Dieynaba Diédhiou, après plusieurs années de loyaux services, a été traduite hier devant le juge des flagrants délits de Dakar pour des faits d'abus de confiance. La partie poursuivante qui n'est autre que la Senico lui impute la somme de 43.153.524 F Cfa de marchandises. En effet, après avoir occupé cette première fonction dans ladite boîte, cette dame a été élevée au rang de superviseuse. Mais, elle a failli à cette obligation lorsqu'elle s'est mise à enlever de la marchandise qu'elle livrait par la suite à une clientèle qui n'est même pas celle de cette entreprise. Malheureusement pour elle, elle n'a fait aucun recouvrement auprès des clients après livraison de la marchandise.
Dieynaba Diédhiou s’explique
A la barre hier, Dieynaba Diédhiou a persisté à dire avoir livré la marchandise à beaucoup de clients qui n'ont pas payé. «Je suis allée moi-même chercher cette commande de 43 millions pour atteindre mon objectif puisque je devais percevoir une commission», dit-elle.
Interpellée sur le fait qu’en tant que superviseur, elle ne pouvait plus vendre les produits, la dame Diedhiou répond: «lorsqu'on m'a nommée cheffe de vente, on ne m'avait pas informée que je ne devais pas vendre de produits, alors que je le fais depuis 2008».
La Senico lui réclame 50 millions
Avocats de la société Senico, Mes Bara Jingo, Cheikh Sy et Mamadou Guèye ont demandé que la mise en cause soit déclarée coupable d'abus de confiance et à payer la somme de 50 millions à la boîte dont ils assurent la défense des intérêts. Le représentant du parquet a pour sa part estimé que la prévenue n'a pas rapporté la preuve de ses allégations. Ainsi, au regard de cela, il a requis 6 mois dont 1 mois ferme en sa qualité de délinquant primaire, dit-il.
Tirant sur la société Senico, Me Mor Samb a, dans sa plaidoirie, révélé que la société veut liquider sa cliente. «Elle a pris des produits chez des grossistes pour les livrer à des clients. La Senico ne s'est pas plainte lorsqu'elle engrangeait des bénéfices. Elle faisait ce travail et la société applaudissait. En fait, la Senico veut licencier cette dame. C'est pour cela qu'on a voulu jeter en pâture cette dame qui s'est battue depuis 2008», s'est indignée la robe noire qui a souhaité qu'elle soit relaxée simplement. S'agissant des intérêts civils que les conseils de la partie civile ont réclamés, Me Samb a trouvé que la somme de 54 millions est exagérée. Parce que, selon lui, c'est le montant de 24 millions 38 mille 650 F Cfa que Dieynaba Diédhiou avait reconnu avant de signer une reconnaissance de dette. Persistant, il a confié que le reste des sommes réclamées n'a pas été dû. Mais, dit-il, elle les a aussi contestées. Le tribunal ayant accepté de la mettre en liberté provisoire suite à la demande formulée par son avocat, Dieynaba Diédhiou sera fixée sur son sort le mercredi prochain, 28 avril.
Fatou D. DIONE













