Daouda Thiam, directeur de l'Université Kéba Mbaye, a traduit en justice ses employés Ousseynou Diankha et Mamadou Ndiaye pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux dans une écriture privée. Le premier nommé est son adjoint tandis que le deuxième est un surveillant au sein de l’établissement. Daouda Thiam les accuse d’avoir détourné 26 millions. A la barre hier, Ousseynou Diankha et Mamadou Ndiaye ont tout nié. Délibéré après-demain.
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L’argent a mis fin à la belle collaboration et une belle amitié entre Daouda Thiam, Mamadou Ndiaye et Ousseynou Diankha. En effet, Daouda Thiam, Directeur de l'Université Kéba a traîné ses amis Mamadou Ndiaye et Ousseynou Diankha en justice pour des faits d'escroquerie, d'abus de confiance, de faux et usage de faux dans une écriture privée. En effet, dans cette affaire, il a résulté des débats que lorsque Daouda Thiam a voulu mettre sur pied cette université, il a fait appel aux prévenus qui sont ses amis. Ce faisant, Mamadou Ndiaye a été nommé directeur administratif et financier (Daf) tandis qu’Ousseynou Diankha était le directeur adjoint.
Tout allait bien entre les trois amis jusqu’à ce que Daouda Thiam décèle, courant décembre 2019, des anomalies dans la comptabilité. Ayant des soupçons sur le Daf Mamadou Ndiaye, il a ainsi procédé à des changements. De comptable, il l’a muté au poste de surveillant. Et lorsqu'il a poursuivi ses investigations, il s'est rendu compte qu'il y a eu beaucoup de malversations dans la comptabilité de Mamadou Ndiaye. Car, certains étudiants de l'Université Kéba Mbaye se sont présentés en réclamant Mamadou Ndiaye à qui ils auraient remis des sommes d'argent. Alors que celui-ci, au moment où il encaissait ces sommes, n'était plus comptable, mais surveillant général.
Toujours est-il qu'il a été noté que Mamadou Ndiaye avait inscrit des étudiants comme des cas sociaux. Pire encore, il falsifiait les fiches d'inscription en omettant de mettre le cachet de la caissière.
S’agissant de son présumé complice Ousseynou Diankha, il a lui aussi reçu divers montants des mains d'autres étudiants.
Ousseynou Diankha nie, malheureusement pour lui, l’étudiante Aicha Fall l’a confondu
Hier, face au juge des flagrants délits de Dakar, le directeur de l'Université, Daouda Thiam, qui a estimé son préjudice à 26 millions, n’a pas été tendre avec ses ex-employés. À l'en croire, certains de ses étudiants lui ont confié que les prévenus ont encaissé des montants auprès d'eux. Ce qu’Ousseynou Diankha a nié. D'après celui-ci, il ne recevait que des fiches d'inscription sur lesquelles il apposait son cachet. Réfutant avoir encaissé une quelconque somme des mains d’étudiants, il a ajouté qu'il n'était pas chargé de vérifier si ces derniers ont oui ou non payé. Toutes ces contestations de sa part n'ont pas réussi à le disculper, car l'étudiante Aïda Fall l'a mouillé. «C'est à Ousseynou Diankha que je remettais de l'argent sans pour autant qu'il me délivre une facture. Je l’ai fait pendant 3 mois. Son assistante Marième Kane était présente et peut témoigner de cela. C'est un montant total de 120.000 F Cfa que je lui ai versé. C'est lui qui m'a inscrite au cours de ma première année et je n'ai jamais eu de problèmes. C'est pour cela que je suis retournée auprès de lui lorsque je venais m'inscrire pour ma deuxième année», a révélé la demoiselle. Afce à c témoignage à chaarge, Ousseynou Diankha a essayé de se disculper : «je n'ai jamais reçu de l'argent de la part de Aida Fall. Elle fait partie des cas sociaux et elle m'avait confié qu'elle comptait payer ses études avec son activité de commerce de téléphones portables».
Mamadou Ndiaye aussi nie, mais l’étudiante Ndew Diop l’enfonce
Son co-prévenu Mamadou Ndiaye a adopté le même système de dénégations. Selon lui, son problème, c'est l'authenticité des factures que Daouda a versées au dossier et qui leur impute la somme de 26 millions. D'après lui, elles ne sont pas authentiques. Malgré cela, lui aussi a été pointé du doigt par une autre étudiante du nom de Ndew Diop. Celle-ci d'ajouter : «j'ai versé de l'argent à Mamadou Ndiaye. C'est une somme de 200.000 frs qui inclut mon inscription et un paiement à l'avance pour 4 mois. Il m'a appelé et une fois dans l'école, il m'a donné séance tenante un reçu où il y avait juste une signature et non un cachet».
La partie civile réclame 50 millions
Faisant leurs plaidoiries, les avocats constitués pour l'Université Kéba Mbaye ont réclamé à titre de préjudice la somme de 50 millions F Cfa. «Pour le préjudice moral, on a terni l'image de l'école. Puisqu'on a dit à certains étudiants que l'école allait fermer et ils sont allés s'inscrire ailleurs. Ils avaient mûri un plan et c'était d'ouvrir une école concurrentielle à côté de son université. Et pour cela, il faut des fonds. Et c'est ainsi qu'ils se sont mis à l'escroquer. Leur intention, c'était de détourner les étudiants afin de concurrencer leur employeur», ont argué les robes noires.
Le procureur a quant à lui requis 6 mois dont 1 ferme contre Mamadou Ndiaye pour tous les délits et 6 mois assortis du sursis contre Ousseynou Diankha pour complicité de faux. Pour ce dernier, il a aussi requis la relaxe pour les faits d'abus de confiance et d'escroquerie.
Mes Moussa Cissé, Mamadou Ciss et Ndéné Ndiaye, avocats des prévenus ont demandé la relaxe au principal et une application bienveillante de la loi à titre subsidiaire. Délibéré au 4 février prochain.
Fatou D. DIONE
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