Le plaidoyer tant soutenu par des leaders africains pour l’obtention par l’Afrique d’un siège permanent et d’un droit de véto au Conseil de sécurité des Nations-Unies commence à trouver écho favorable chez les grands de ce monde. Prenant part dimanche au sommet Japon-Afrique à Tunis, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’est engagé à «remédier à une injustice historique» et à faire pression pour que le continent obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Le Président Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine a soutenu l'appel de Kishida pour que, enfin, le continent ait un siège au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations-Unies (Onu).
Le sommet Japon-Afrique, qui s’est ouvert samedi dans la capitale tunisienne, Tunis, a été ponctué de grandes et importantes déclarations aussi bien sur le plan économique que politique. En effet, le pays du Soleil levant a annoncé un soutien à hauteur de 30 milliards de dollars (plus de 19.746 milliards de F Cfa), destiné aux pays africains. Le Japon compte ainsi coopérer étroitement avec les pays africains pour promouvoir des économies «plus résilientes», a déclaré dimanche dans un discours par vidéoconférence (après avoir été testé positif au Covid-19 quelques jours plus tôt), le Premier ministre Fumio Kishida lors de la dernière session d'une conférence sur l'investissement en Tunisie.«Ce soutien, qui s'étendra sur les trois prochaines années, concerne plusieurs domaines, dont la croissance verte, la santé, l'éducation, les ressources humaines, l'agriculture, et l'encouragement à l'investissement, notamment pour les start-up», a ajouté le Premier ministre japonais, affirmant que son pays «tient à être un partenaire d’une Afrique qui grandit avec elle et œuvre pour surmonter les défis». «Le Japon adoptera sa propre approche, en mettant l'accent sur les personnes ou les ressources humaines pour parvenir à une société africaine dynamique et résiliente», a-t-il fait savoir.
siège au Conseil de sécurité de l’Onu pour l’Afrique
Mais les importantes déclarations en marge de ce sommet n’ont pas été que politiques, elles ont également été économiques. Sur ce plan, le Japon, troisième puissance mondiale, veut désormais porter le combat pour l’obtention d’un siège au Conseil de sécurité de l’Onu pour l’Afrique. En effet, estime Tokyo, «pour agir de façon efficace» et consolider la paix et la sécurité en Afrique, «il est urgent de remédier à l’injustice historique» de l’absence d’un siège permanent pour l’Afrique à l’Onu.
Fumio Kishida, en visioconférence depuis Tokyo, a également promis que le Japon utiliserait sa place au Conseil de sécurité des Nations-Unies l'année prochaine pour faire pression pour un siège africain permanent au sein de l'organisme mondial», a déclaré Kishida.
Président en exercice de l'Union Africaine, le président Macky Sall a soutenu l'appel de Kishida pour que le continent ait un siège au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations-Unies. «Les conflits qui nous déstabilisent et nous empêchent de nous développer doivent être pris en compte par le Conseil de sécurité», a déclaré le dirigeant sénégalais. Macky Sall a également appelé à un plus grand rôle des soldats de la paix africains dans la résolution des conflits. «Sans sécurité, il ne peut y avoir de développement», a-t-il averti.
Une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement africains ont participé à ce sommet dans ce pays d'Afrique du Nord, qui a réuni environ 5000 personnes du monde des affaires et d'autres secteurs et fermé les principales routes à travers Tunis, provoquant le chaos de la circulation le week-end.
Sidy Djimby NDAO