Après la prière de la Korité, le sermon de l’imam Alioune Moussa Samb, aux allures de discours politique, a fait froid dans le dos, notamment, lorsqu’il est revenu sur les récentes manifestations violentes dans la capitale. Et, c’est pour accuser les parents d’avoir fui leurs responsabilités, avant de prédire l’enfer aux manifestants décédés.
Au terme de la prière de l’Aïd-el-fitr à la Grande mosquée de Dakar, l’imam Alioune Moussa Samb a fait un sermon de feu contre les manifestants, leurs parents, mais aussi le président de Pastef, même s’il s’est gardé de le citer nommément. En effet, suite aux violentes manifestations enregistrées, l’imam accuse les parents des manifestants d’avoir fui leurs responsabilités au point que leurs enfants se font manipuler par d’autres personnes pour s’adonner à «du n’importe quoi». A l’en croire, cette responsabilité de retenir ses enfants incombe à leurs parents qui répondront devant Dieu. Très remonté contre ces fauteurs de trouble, la sentence de l’imam est sans appel, même contre ceux qui y ont laissé leur vie. A ces derniers, l’imam prédit, ni plus, ni moins, l’enfer. «Tous ceux qui mourront durant ces manifestations insignifiantes iront en enfer. Ce qu’ils font n’a rien à voir avec le Jihad islamique», explique imam Samb. Au contraire, ce combat, dit-il, n’est mu que par des intérêts personnels. «Tous ceux qui veulent accéder au pouvoir avec tout ce tintamarre ne sont pas dignes de confiance. Une fois élus, ils vont se détourner des préoccupations du peuple au profit de leurs intérêts égoïstes. Ne donnez le pouvoir qu’à un homme digne de confiance que vous aurez identifié. C’est celui-là qui sera au service exclusif du peuple. Par contre, si vous le confiez à quelqu’un qui ne sait pas faire la part des choses, c’est comme un serpent qui se mord la queue. Il ne suffit pas d’être à l’école pour prétendre diriger un Etat. Un intellectuel doit pouvoir faire la part des choses et s’imposer des limites à ne pas franchir. Lorsqu’une personne n’a pas de retenue, il est semblable à un animal», sermonne l’imam dont la démarche sectaire s’est encore manifestée lorsqu’il s’est agi de formuler des prières. Les grâces pour ceux qui sont épris de paix et malheur à ceux qui ne l’implorent pas.
Macky réitère son appel au dialogue
Après avoir effectué la prière de la Korité à la Grande mosquée de Dakar, le président Sall a réitéré son appel au dialogue à toutes les forces vives de la Nation. «Le Ramadan qui vient de s’achever a été un moment de vivification de notre foi dans la quête de la grâce divine ; mais également un moment de rappel à l’humilité, à la solidarité et au partage avec ceux et celles qui vivent dans le besoin. C’est dire que la quête de l’élévation spirituelle à laquelle nous nous sommes évertués va de pair avec la rencontre du prochain par la culture des valeurs de paix, de tolérance. Ces valeurs, c’est également des valeurs de respect mutuel et d’entraide qui rendent possible la vie en société ; parce qu’au-delà du culte rendu à Allah, l’Islam est aussi une religion d’humanité, de paix, de solidarité et de justice sociale, mais également une religion de concertation sur nos affaires communes. C’est la raison pour laquelle, profitant de cette journée, je renouvelle mon appel à toutes les forces vives de la nation, un appel au dialogue et à la concertation dans le respect de l’Etat de droit», a indiqué le chef de l’Etat
M. CISS













