Sur initiative des États-Unis, le Sénégal a participé à la réunion ministérielle sur la sécurité alimentaire mondiale qui s'est tenue mercredi dernier au siège des Nations-Unies à New York. En compagnie de son homologue Antony Blinken, Secrétaire d'État américain et d'Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu, Me Aïssata Tall Sall s’est faite l’avocate des peuples africains et ceux vulnérables en général, en proposant des solutions durables pour mieux faire face aux effets de la crise mondiale actuelle.
Me Aïssata Tall Sall a représenté le Sénégal mercredi à la réunion ministérielle sur la sécurité alimentaire organisée par les Etats-Unis au siège des Nations-Unies. Une rencontre à l’initiative du département d’Etat américain durant laquelle le Sénégal, dans «une position spéciale», a proposé trois pistes de solutions pour limiter l’exposition des pays vulnérables aux conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie.
Le Sénégal insiste sur la suspension de la dette et l’accès des pays africains aux Droits de tirage spéciaux (Dts)
S’il y a deux propositions qui tiennent actuellement à cœur le gouvernement du Sénégal, c’est d’abord l’accès aux Droits de tirage spéciaux (Dts) des pays pauvres et la suspension du service de la dette de ces derniers. Une vieille demande du président Macky Sall, que son ministre des Affaires étrangères a réitérée mercredi passé aux Nations-Unies. «J’invite le G7, le G20, le Fmi et la Banque mondiale à réactiver l'initiative de suspension du service de la dette», a avancé la cheffe de la diplomatie sénégalaise. Une proposition, dit-elle, que même le Système des Nations-Unies a recommandée à travers le Groupe de réponse à la crise mondiale. Car, à l’en croire, ce qui est recherché avec cette suspension, c’est d’abord de rééchelonner les échéances de 2 à 5 ans et permettre aux pays pauvres et en développement de faire face à la crise alimentaire. Me Aïssata Tall Sall joint à cette première proposition le transfert des Droits de tirage spéciaux des pays riches aux pays africains. En effet,rappelle-t-elle, l'Afrique n’a reçu que 5% de ces Dts (33 milliards de dollars) alors qu’elle en attend 650 milliards.
Aïssata Tall Sall : «libérer et rendre disponible les stocks de céréales à travers le monde deviennent pour nous la première priorité du moment»
Lors de la réunion sur la sécurité alimentaire mondiale, le Sénégal n’a pas omis de rappeler la situation du moment où les chaines d’approvisionnements de denrées de première nécessité sont souvent perturbées sous l’effet de la guerre en Ukraine. Et la proposition du Sénégal pour bâtir une résilience forte à ce propos, c’est de maintenir les chaînes d'approvisionnement en céréales ouvertes, pour stabiliser les prix et libérer tous les stocks en les mettant à la disposition du monde, avant qu'il ne soit trop tard. Une solution que Me Aïssata Tall Sall a qualifiée de «première priorité du moment». Une urgence à laquelle l'Union Africaine, sous la houlette du président Macky Sall, va largement consacrer une réflexion lors du sommet de Malabo du 27 mai, prochain a-t-elle précisé.
ENCADRE
Me Aïssata Tall Sall en position privilégiée aux côtés des Usa et de l’Onu
Le Sénégal ne pouvait pas s’absenter à cette rencontre ministérielle sur la sécurité alimentaire avant-hier à New York. Pourtant, rien n’en fait un des greniers du monde. Mais si les Etats-Unis et les Nations-Unies tenaient à ce que la délégation sénégalaise participe, c’est d’abord pour sa diplomatie rayonnante et sa présidence en exercice de l’Union Africaine. C’est pourquoi, parmi les centaines de participants, le Sénégal est le premier pays à prendre la parole après l’ouverture de la séance par le secrétaire d’Etat américain Blinken et le SG de l’Onu Antonio Guterres. Deux personnalités que Mme la Ministre des Affaires étrangères a rencontréesrécemment à Dakar lors de leurs visites respectives au Sénégal et avec qui la ministre Aïssata Tall Sall partageait la tribune principale, face aux autres membres invités. L’autre fait qui montre la position privilégiée du Sénégal, c’est aussi la réunion en aparté à laquelle notre pays a pris part une heure avant l’ouverture des séances en compagnie des Etats-Unis et de quelques pays africains.
Ahmadou Ben Cheikh KANE
Correspondant permanent à New York













