Abdoulaye Wade refuse de se prononcer sur les tenants et aboutissants de sa visite en Guinée. En effet, l’ancien chef de l’Etat (2000-2012) sse réfugie derrière l’argument selon lequel c’est une affaire privée, qui ne regarde que lui. A sa place, c’est Me El hadj Amadou Sall qui a fait une déclaration. Et c’est pour dire que Wade a rassuré Condé qui s’inquiétait par rapport aux risques de troubles pendant le scrutin du 24 février. Mieux, il ajoute que Wade, qui reste dans sa position de principe d’opposition à la tenue de la présidentielle et de ne soutenir aucun candidat, a changé de fusil d’épaule, quant aux moyens à utiliser, pour arriver à cette fin.
Après 48h de visite en Guinée, Me Wade est revenu, hier, à Dakar. Débarqué de son Jet privé, il a été accueilli par quelques responsables libéraux. Très prompt a parlé aux médias, Wade était muet hier comme une carpe. Il n’a pipé mot sa descente d’avion, et il ne le fera pas non plus au Terrou-bi, son quartier général. «Je ne le dirai pas. Ça ne regarde que moi», a-t-il sèchement balancé à la presse qui l’interrogeait sur la teneur de sa visite à Conakry. Pour un amoureux du micro tel que lui, ce silence devant les médias (qui lui a aussi été imposé en Guinée) est troublant. A sa place, c’est Me El Hadj Amadou Sall, qui l’a accompagné chez le Président Alpha Condé, qui s’est chargé de faire le compte-rendu. Il précise d’abord que Me Wade s’est rendu en Guinée, «sur invitation de son petit-frère» Alpha Condé. Et à en croire Me Sall, Wade a beaucoup discuté affaires avec le chef de l’Etat guinéen, à qui il a présenté «une dizaine de projets». Pas du tout pressé de cracher le morceau, le chargé de la communication du Pds reconnaît que le président de la Guinée «a fait part au Président Wade de ses inquiétudes par rapport à la situation au Sénégal et de la nécessité de faire en sorte que, quoi qu’il puisse y arriver, les choses se fassent de manière pacifique», a déclaré Amadou Sall.
«Ce n’était pas une médiation, mais une discussion, un entretien entre deux amis»
Qui ajoute que Condé a fait en effet comprendre à Wade que la situation dans la région et la sous-région est suffisamment tendue, pour qu’on se permette d’en rajouter, avec d’éventuelles tensions politiques au Sénégal. Précisant «qu’il n’y a pas eu une médiation», car «une médiation débouche sur un échec ou une réussite», Me Sall soutient qu’il y a eu «une discussion, un entretien entre deux amis, dont l’un est à la tête d’un pays voisin, qui vous parle, et vous parle de ses inquiétudes». Sur la position de Wade par rapport aux inquiétudes exprimées par Condé, Me Amadou Sall rapporte l’engagement de son mentor de pacifier son combat. «Ses inquiétudes ont été dissipées, parce que le Président Wade a réitéré sa détermination à faire en sorte qu’il n’y ait pas, d’une part, une élection truquée, et, d’autre part, à rassurer que les choses se passent dans une séquence pacifique. Ça se fera pacifiquement», révèle-t-il.
Wade n’a pas rencontré François Hollande
En outre, Me Sall a révélé que Wade n’a pas rencontré François Hollande, présent en Guinée au même moment. «Il n'a jamais été question de médiation pour faire revenir Wade sur sa décision initiale. D'ailleurs, Wade et François Hollande ne se sont même pas vus», affirme-t-il. De même, il a démenti toute rencontre tripartite impliquant Wade et les présidents Condé et Sall.
Le premier ministre de Guinée, ami de Karim, à Abu Dhabi depuis vendredi, le procureur du Qatar au Sénégal dimanche dernier
A noter que beaucoup de coïncidences impliquant les proches des acteurs de la rencontre de Conakry, laissent bien penser que quelque chose se trame. En effet, pendant que le Président guinéen recevait le week-end Abdoulaye Wade, son Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, était lui à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis) depuis vendredi. Donc à quelques encablures (553 km) de Doha au Qatar, où vit en exil Karim Wade. Hasard du calendrier ? Officiellement, le chef du gouvernement guinéen est parti poursuivre les négociations avec les partenaires économiques de la Guinée. Mais Ibrahima Kassory Fofana est un grand ami de Wade-fils, et les plus hautes autorités guinéennes le savent et l’assument. Et si Fofana rencontrait son ami Wade-fils, au moment où Condé recevait son «grand-frère» Wade-père ? Et l’arrivée du procureur du Qatar au Sénégal, dimanche, ne fait qu’épaissir le mystère. Il avait joué un grand rôle dans la libération de Karim et était lui-même venu le prendre au Sénégal, la même nuit, en jet privé.
Mbaye THIANDOUM
Après 48h de visite en Guinée, Me Wade est revenu, hier, à Dakar. Débarqué de son Jet privé, il a été accueilli par quelques responsables libéraux. Très prompt a parlé aux médias, Wade était muet hier comme une carpe. Il n’a pipé mot sa descente d’avion, et il ne le fera pas non plus au Terrou-bi, son quartier général. «Je ne le dirai pas. Ça ne regarde que moi», a-t-il sèchement balancé à la presse qui l’interrogeait sur la teneur de sa visite à Conakry. Pour un amoureux du micro tel que lui, ce silence devant les médias (qui lui a aussi été imposé en Guinée) est troublant. A sa place, c’est Me El Hadj Amadou Sall, qui l’a accompagné chez le Président Alpha Condé, qui s’est chargé de faire le compte-rendu. Il précise d’abord que Me Wade s’est rendu en Guinée, «sur invitation de son petit-frère» Alpha Condé. Et à en croire Me Sall, Wade a beaucoup discuté affaires avec le chef de l’Etat guinéen, à qui il a présenté «une dizaine de projets». Pas du tout pressé de cracher le morceau, le chargé de la communication du Pds reconnaît que le président de la Guinée «a fait part au Président Wade de ses inquiétudes par rapport à la situation au Sénégal et de la nécessité de faire en sorte que, quoi qu’il puisse y arriver, les choses se fassent de manière pacifique», a déclaré Amadou Sall.
«Ce n’était pas une médiation, mais une discussion, un entretien entre deux amis»
Qui ajoute que Condé a fait en effet comprendre à Wade que la situation dans la région et la sous-région est suffisamment tendue, pour qu’on se permette d’en rajouter, avec d’éventuelles tensions politiques au Sénégal. Précisant «qu’il n’y a pas eu une médiation», car «une médiation débouche sur un échec ou une réussite», Me Sall soutient qu’il y a eu «une discussion, un entretien entre deux amis, dont l’un est à la tête d’un pays voisin, qui vous parle, et vous parle de ses inquiétudes». Sur la position de Wade par rapport aux inquiétudes exprimées par Condé, Me Amadou Sall rapporte l’engagement de son mentor de pacifier son combat. «Ses inquiétudes ont été dissipées, parce que le Président Wade a réitéré sa détermination à faire en sorte qu’il n’y ait pas, d’une part, une élection truquée, et, d’autre part, à rassurer que les choses se passent dans une séquence pacifique. Ça se fera pacifiquement», révèle-t-il.
Wade n’a pas rencontré François Hollande
En outre, Me Sall a révélé que Wade n’a pas rencontré François Hollande, présent en Guinée au même moment. «Il n'a jamais été question de médiation pour faire revenir Wade sur sa décision initiale. D'ailleurs, Wade et François Hollande ne se sont même pas vus», affirme-t-il. De même, il a démenti toute rencontre tripartite impliquant Wade et les présidents Condé et Sall.
Le premier ministre de Guinée, ami de Karim, à Abu Dhabi depuis vendredi, le procureur du Qatar au Sénégal dimanche dernier
A noter que beaucoup de coïncidences impliquant les proches des acteurs de la rencontre de Conakry, laissent bien penser que quelque chose se trame. En effet, pendant que le Président guinéen recevait le week-end Abdoulaye Wade, son Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, était lui à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis) depuis vendredi. Donc à quelques encablures (553 km) de Doha au Qatar, où vit en exil Karim Wade. Hasard du calendrier ? Officiellement, le chef du gouvernement guinéen est parti poursuivre les négociations avec les partenaires économiques de la Guinée. Mais Ibrahima Kassory Fofana est un grand ami de Wade-fils, et les plus hautes autorités guinéennes le savent et l’assument. Et si Fofana rencontrait son ami Wade-fils, au moment où Condé recevait son «grand-frère» Wade-père ? Et l’arrivée du procureur du Qatar au Sénégal, dimanche, ne fait qu’épaissir le mystère. Il avait joué un grand rôle dans la libération de Karim et était lui-même venu le prendre au Sénégal, la même nuit, en jet privé.
Mbaye THIANDOUM
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