Vingt-quatre heures après le meurtre ignoble du bébé Ousmane Sanokho, 3 mois, par sa propre mère, Coumba Yade, 21 ans, (voir édition du mardi au mercredi) le commissaire de police de l’arrondissement de Pikine, Adramé Sarr, accompagné de ses hommes, a procédé à deux séances (mardi et jeudi) de reconstitution des faits avec la jeune maman présumée meurtrière. Celle-ci a en effet déroulé, avec force détails, le film de la boucherie devant les flics, les proches et le voisinage.
Les deux séances de reconstitution du meurtre effroyable du bébé de 3 mois, Ousmane Sanokho, par sa propre maman Coumba Yade, ont été des moments poignants et émouvants, à la maison N°23 du quartier dénommé «Ndiassane», sis à Pikine Rue 10, à proximité de la nouvelle arène nationale. Il y a eu en effet de l’émotion, des pleurs d’indignation et de la stupéfaction de la part de l’assistance. Tellement les images de reconstitution, sous le crépitement des flashes du photographe des limiers, étaient à la fois fortes, choquantes et terribles. Il fallait vraiment avoir le cœur bien accroché pour pouvoir tenir le coup et suivre le rituel macabre jusqu’à la fin.
A son arrivée, le commissaire Adramé Sarr, habillé en civil, descend de son véhicule de service, donne quelques instructions et ordonne la conduite de la maman présumée meurtrière sur le lieu du drame. Des flics en civil se positionnent aux quatre coins de la scène et quadrillent le périmètre de la maison. Ils somment les habitants de se tenir à distance et surveillent du regard les moindres mouvements de la foule. Les préposés au dispositif d’immortalisation de la scène de reconstitution s’installent et guettent le feu vert de l’officier de police judiciaire. Qui s’affaire autour des derniers réglages, s’assure que tout est au point et donne le clap de départ du film de la boucherie.
Coumba retire son bébé du lit, prend un couteau sur la table de cuisine et le poignarde au flanc droit
Coumba Yade entre en action et se met à l’œuvre. Il ressort de la reconstitution des faits qu’au moment de l’horreur, elle se trouvait seule dans la maison avec l’épouse de son oncle, Ndèye G. (qui préparait le repas de midi) et trois femmes colocataires ainsi qu’une hôte de celles-ci. Elles étaient dans leurs chambres respectives et causaient à haute voix. Coumba, très agitée ce jour-là, constate l’absence de la maison de son mari et de sa petite-sœur, se met dans tous ses états et commence à proférer des injures. Elle soupçonne ces derniers d’être en galante compagnie quelque part et tient des propos menaçants. Tel un fauve blessé, elle grommelle et rumine sa rage vengeresse. Elle pénètre soudain dans sa chambre, trouve son bébé de 3 mois dans le lit et le porte dans ses bras. Elle ressort de la pièce, se dirige droit vers la table de cuisine dans un coin de la maison et y prend un couteau. Ensuite, elle soulève le nourrisson, le plaque au sol et lui plante deux coups de couteau au flanc droit.
Elle jette avec violence l’enfant, ensanglanté et agonisant, au sol ainsi que l’arme de crime et s’en va s’assoir devant la maison
Après son acte ignoble, rapporte la jeune maman, elle jette violemment l’enfant, ensanglanté et agonisant, au sol ainsi que l’arme de crime taché de sang et court se planter devant la porte de la maison, comme si de rien n’était. L’hôte de leurs colocataires femmes aperçoit la scène, à travers le rideau de la chambre, hurle de stupeur et alerte la maisonnée. L’épouse de l’oncle de la mise ameute tout le voisinage. Des jeunes arrivent, tombent sur le bébé mourant et le transportent à bord d’un véhicule au dispensaire dénommé «Dominique» de Pikine. Cependant, ils ont mis du temps et, au cours de son évacuation en urgence, le nourrisson a finalement rendu l’âme. La police –alertée auparavant des agissements violents de la jeune dame– débarque et met aux arrêts celle-ci. Coumba Yade devrait être présentée aujourd’hui devant le procureur de la République du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye pour homicide volontaire avec usage d’arme blanche (couteau de cuisine au manche en bois), entre autres.
Vieux Père NDIAYE
APRÈS AVOIR TUÉ A COUPS DE COUTEAU SON UNIQUE ENFANT
Coumba Yade ignore le décès de son bébé et se soucie de son état de santé
C’est à croire que la jeune maman présumée meurtrière de son fils aîné de 3 mois traine des symptômes de troubles mentaux ou psychiques. Lors de sa conduite à bord d’un véhicule de police sur la scène de crime, soufflent nos informateurs, Coumba Yade – ignorant le sort tragique de son nourrisson, consécutif aux coups de couteau reçus - n’a eu de cesse de réclamer son bébé et se soucier de son état de santé.
«Comment va Ousmane, va-t-il mieux ?» «Mon mari est l’origine de tout ça»
Après avoir retrouvé sa lucidité, rapportent nos sources, elle s’est mise à lancer : «comment va Ousmane, y a-t-il du mieux pour lui ?», répète-t-elle, durant tout le trajet de l’équipe de police pour la pathétique reconstitution des faits, survenue mardi dernier, dans la maison à Pikine Rue 10, non loin de Saf Bar, où la jeune dame vit en location avec des proches ainsi que d’autres individus. Coumba a encore déversé toute sa bile sur son mari et l’accuse d’être à l’origine de la mésaventure de leur fils aîné, Ousmane Sanokho.
«Trois sœurs de Coumba souffrent de troubles psychiques»
L’on souffle que chez les Yade, à Pikine Rue 10, trois sœurs de Coumba souffrent de troubles psychiques, dont certaines détiennent un dossier médical et se rendent régulièrement dans un centre hospitalier pour suivre leur traitement. Coumba serait dans la même situation que ses frangines, mais elle ne disposerait pas de dossier médical.
Tous les témoins ont enfoncé Coumba ; son époux et d’autres individus entendus sur Pv
Le commissaire de police de l’arrondissement de Pikine, Adramé Sarr, a piloté avec dextérité et professionnalisme l’affaire d’homicide volontaire avec usage d’arme blanche à Pikine Rue 10 Saf Bar. Comme à son habitude, dans de pareils cas dramatiques, l’officier de police judiciaire et ses hommes, avec autant de célérité, ont évité de justesse une fuite organisée de la mise en cause par des gens malintentionnés. Outre la mise aux arrêts de la dame, les auditions sur procès-verbal (Pv) ont été entamées. Mais, tous les quatre témoins oculaires des faits ont enfoncé celle-ci. Son époux, dont nous tairons le nom, a été également entendu.
V.P. NDIAYE
CONCLUSIONS DU CERTIFICAT DE GENRE DE MORT
L’autopsie parle de «décès dû à une plaie thoracique droite, traumatique et pénétrante…»
Les conclusions du certificat de genre de mort du bébé de 3 mois, Ousmane Sanokho, sont claires et formelles. Elles confirment d’abord le décès de l’enfant, suite à des coups de couteau, et parlent de plaies pénétrantes au niveau de la cage thoracique, du flanc droit du nourrisson. «Mort due à une plaie thoracique droite, traumatique et pénétrante, avec une forte hémorragie interne, avec section des muscles intercostaux du péricarde de l’oreille droite, à la suite de coups et blessures volontaires (Cbv) avec arme blanche», révèle le document médical.
Le corps de l’enfant remis aux membres de la famille pour inhumation
Après avoir établi le rapport de l’autopsie, le médecin légiste de l’hôpital Aristide Le Dantec a remis le corps du nourrisson aux membres de la famille, qui vont d’abord recueillir l’aval du procureur de la République, aux fins du rituel d’inhumation.
V. P. NDIAYE
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