Face à la presse, le Directeur de la Senelec, Pape Mademba Bitèye, est revenu sur la nouvelle grille tarifaire des factures d’électricité suite à la suppression ciblée des subventions. Ainsi, indique-t-il, 60% de la clientèle de la tranche sociale (dont la consommation est comprise entre 0 et 150 kWh), soit 1.159.146 clients ne sont pas concernés par cette mesure de hausse. Mieux, cette tranche sociale continue de garder sa subvention de 4260 francs sur la facture d’électricité.
Le Directeur général de la Senelec, Pape Mademba Bitèye, a fait face à la presse pour apporter des éclairages sur ces mesures de hausse destinées à une clientèle composée notamment par les clients domestiques et les industriels. D’emblée, il est revenu sur la répartition de la clientèle et leur contribution au chiffre d’affaires de la Senelec. «L’écrasante majorité des clients de Senelec provient du segment des domestiques basse tension 2.409.902 clients, soit 99,40% de cette clientèle projetée en 2023 représentant 54% du chiffre d’affaires, soit 362 milliards. Chez les clients industriels, il y a ceux qui sont abonnés à la basse tension 10.837 donc moins de 1%, mais contribuant à hauteur de 10% du chiffre d’affaires, soit 66 milliards ; d’autres à la moyenne tension 3641 clients pour une contribution de 28% du chiffre d’affaires, soit 191 milliards ; et une faible minorité soit dix clients à la haute tension, mais qui contribuent à hauteur de 8% du chiffre d’affaires, 52 milliards», explique Pape Mademba Bitèye.
1.159.146 clients ne sont pas concernés par la hausse
Poursuivant, il révèle que le segment des clients domestiques (2.409.902 clients) est éclaté en quatre sous-catégories. «La première considérée comme la tranche sociale dont la consommation moyenne ne dépasse pas 150 kWh par mois et qui constitue 60% de la clientèle domestique de Senelec (1.159.146 clients) a une facture inférieure ou égale à 15.000 francs et n’est pas concernée par le réajustement tarifaire. Il y a une catégorie suivante qui a une consommation mensuelle estimée entre 150 kWh et 250 kWh. Celle-ci représente environ 25% de la clientèle totale, soit 475.250 clients, enregistre un réajustement tarifaire de 16,42%, soit 18,97 francs par kWh. Ensuite vient une troisième catégorie qui, cette fois, a une consommation moyenne comprise entre 250 kWh et 700 kWh représentant 13,8% des clients domestiques de Senelec (262.177 clients) enregistre une hausse de 19,45% soit 22,79 francs par kWh. Enfin, il y a une dernière catégorie, qui contrairement aux précédentes, souscrit à la moyenne puissance et a une consommation mensuelle avoisinant les 1000 kWh. Elle représente pour sa part une portion congrue de la clientèle domestique de Senelec exactement 0,40% et enregistre sur la facture une hausse de 14,31 francs par kWh, soit 16,91% », fait remarquer le patron de la Senelec qui n’a pas manqué de revenir sur le bien-fondé de ce réajustement tarifaire. A l’en croire, le client de la tranche sociale, lorsqu’il paye 15.000 francs sur sa facture, bénéficie d’une subvention de 4260 francs. Par contre pour le gros consommateur, dont la facture mensuelle est de 600.000 francs, pour la même période de consommation, l’Etat, dit-il, lui a versé une subvention de 172.200 francs. Ce qui lui fait dire que le gros consommateur reçoit une subvention mensuelle qui fait plus de 40 fois la subvention reçue par le client de la tranche sociale la plus vulnérable et la plus nécessiteuse. «Avec le nouveau tarif de l’électricité, on peut dire qu’un rééquilibrage était nécessaire, d’autant plus qu’en 2022, la subvention était uniforme. Plus on payait, plus on bénéficiait de cette subvention. Les clients de cette tranche sociale 1.159.146 clients n’auront pas de hausse parce que la subvention est restée la même», précise Pape Mademba Bitèye.
M. CISS
BILAN DE LA SENELEC
De 39 jours de coupure en 2011, Senelec passe à une journée par an de coupure en 2022
Par ailleurs, Pape Mademba Bitèye a profité de cette tribune pour revenir sur le bilan de la Société nationale d’électricité. «De l’indépendance à 2012, soit en 52 ans, la puissance totale installée dans le réseau électrique national était de 700 MW. A l’heure actuelle, la puissance installée dans notre pays dépasse 1600 MW dont 30% proviennent de sources renouvelables, soit plus le double de la capacité trouvée sur place. Ce qui explique la performance réalisée en temps moyen de coupure qui est passé de 39 jours en 2011 à environ une journée par an de coupure pour la clientèle en 2022», se réjouit Pape Mademba Bitèye. S’agissant du maillage du réseau électrique, il révèle que le maillage du territoire national a été achevé. «Le réseau de transport couvre l’intégralité du pays.Le sud et le sud-est du pays ont été très longtemps enclavés du fait que le réseau interconnecté de Senelec s’arrêtait à Kaolack. Aujourd’hui, les postes de Tamba, de Kolda, de Ziguinchor ont été interconnectés et bientôt le poste de Tanaf pour consacrer définitivement le désenclavement électrique de la région du sud du pays. C’est 500 km d’autoroute de l’électricité en 2012, aujourd’hui, nous en sommes à 1753 km d’autoroute de l’électricité en dix ans, soit 1552 km réalisés entre 2012 et 2022 pour un investissement global de 400 milliards. En termes de villages électrifiés, 1648 localités, nous en sommes à 5301 localités », ajoute le patron de la Senelec qui se félicite de cette belle réussite avant même l’exploitation des ressources gazières et pétrolières.
M.C
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