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PR ABDOULAYE BATHILY: «Si notre approvisionnement en eau dépend pour l’essentiel de cette source de Keur Momar Sarr, il y a problème»



 
 
Abdoulaye Bathily a profité du forum de l’Université populaire de l’engagement citoyen (Upec), auquel il participait à Dakar, pour se prêter aux questions de nos confrères de Seneweb. Dans l’entretien qu’il leur a accordé, Bathily dit ses vérités sur la problématique de l’eau, le procès de Khalifa Sall. Les relations de Macky Sall avec son opposition…
 
Sa présence au Forum de l’Upec
«Des mouvements citoyens m’ont demandé de dire quelques mots à l’occasion de l’ouverture de cette importante manifestation. Eh bien, j’ai accepté, parce que cet engagement de jeunesse est une partie de moi-même, puisque j’ai été moi-même un jeune engagé. Dirigeant du mouvement estudiantin, dirigeant du mouvement de jeunesse au Sénégal, à chaque fois que je vois des jeunes engagés, unis, je revois ma propre image, à posteriori. Aujourd’hui, les thèmes autour desquels ils se mobilisent sont des thèmes qui me sont chers. C’est des thèmes pour une nouvelle Afrique. Une Afrique indépendante, une Afrique qui milite pour son indépendance économique, pour son indépendance politique mais aussi pour un meilleur système éducatif et aujourd’hui, pour que l’Afrique reprenne sa part de rôle moteur dans l’histoire».
 
Procès Khalifa Sall
«C’est un procès politique. Je l’ai dit le 3 avril, lors de mon interview avec Rfm et depuis le 3 avril, tous les événements m’ont donné raison. L’arrêt de la Cedeao semble avoir été rejeté. Tout cela montre donc très nettement que c’est un procès politique. C’est une tendance qui m’attriste, parce que les conquêtes démocratiques doivent être maintenues et consolidées. C’est cela qui va amener un contexte d’apaisement dans le pays. Nous devons arriver à des démocraties apaisées. Démocratie apaisée veut dire que les consensus qui sont dégagés à un moment donné ne doivent pas être touchés, à aucun moment, ne doivent être remis en cause. Deuxièmement, les élections doivent être des élections inclusives. Elles doivent permettre à tout citoyen de s’exprimer en toute liberté, pour choisir ses dirigeants. Les manipulations de la loi électorale, les changements de lois électorales ou de lois constitutionnelles, sans consensus, mènent toujours à une situation de tension et cette tension-là est source de conflits. J’ai fait le tour du continent africain ces dernières décennies, partout, vous voyez des conflits politiques et même des guerres civiles et ça provient de ces situations-là».
 
 
 
 
Le Sénégal et la malédiction du pétrole
 
 
 
«Lorsque le consensus est rompu dans la direction du pays, on expose les citoyens à avoir recours à d’autres méthodes pour se faire justice. Et ça c’est très mauvais ! Aujourd’hui, il n’y a pas de consensus; des décisions sont prises et s’appliquent à tout le monde. Il y a la malédiction du pétrole et très peu de pays en ont échappé. C’est-à-dire dès qu’on sent qu’on a du pétrole ou du gaz, on commence à s’endetter de manière désordonnée. On pense que quand le pétrole ou le gaz vient, on peut payer. Mais après ce sera trop tard et beaucoup de pays ont été piégés de cette manière. C’est ce qui se passe dans beaucoup de pays africains. Je ne pense pas que le Sénégal va échapper à ça, au rythme où vont les choses. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs !»
 
 
Dialogue
 
«C’est bien avant la distribution des blocs qu’il faut discuter. Mais, on a tout distribué déjà. De quoi on va discuter maintenant ?  Les contrats ont été déjà donnés dans des termes que l’on ne connait toujours pas. En fait, tous les contrats ne sont pas de manière transparente rendus publics. Ça, je l’ai vu en Algérie, je l’ai vu au Nigeria, dans beaucoup de pays d’Afrique et ailleurs, on a vu cela. C’est la charrue avant les bœufs ! Dès l’instant qu’on a découvert du pétrole, il fallait commencer la discussion. Dans quelles conditions, ils ont donné les blocs ?»
 
Problème de l’eau
«J’ai été ministre de l’Energie et de l’Hydraulique en  2000 pendant un an à peu près, d’avril 2000 à mai 2001. Eh bien, nous avions prévus cette situation-là. Il fallait prendre des mesures depuis 2000. J’avais été négocié en novembre 2001 avec la Banque mondiale un projet sectoriel eau et on prévoyait que la pénurie d’eau allait s’installer durablement  à Dakar. Et il fallait donc mettre en place un dispositif qui permet à la fois de faire venir l’eau du lac de Guiers, mais aussi d’autres rivières et forages à travers le pays. Il y a également l’eau de mer. Maintenant, c’est une technique qui est trop coûteuse. Je ne sais pas ce qui s’est passé depuis 15 ans, pourquoi on a été surpris de cette situation, mais depuis 2001, on aurait pu prévoir. Il y a beaucoup d’eau par exemple dans la région de Linguère, dans le Ferlo. D’après certaines études qui ont été faites à l’époque, il y a une vaste quantité d’eau souterraine dans la région du Ferlo. Ça aussi, il faut le dire, parce qu’on ne peut pas compter uniquement sur l’eau du lac de Guiers. C’est même dangereux du point de vue stratégique. Je ne veux pas entrer dans les détails. Si notre approvisionnement en eau pour la capitale dépend pour l’essentiel de cette source de Keur Momar Sarr, il y a problème».
 
 
Infrastructures
 
«C’est vrai que des investissements importants sont faits aujourd’hui, mais pour moi, ils ne sont pas prioritaires. Par exemple, la nouvelle ville : Diamniadio, je ne vois pas le sens à 50 kilomètres de Dakar. Je n’en vois vraiment pas le sens pour faire des ministères ! Est-ce que la priorité aujourd’hui, c’est de construire des Buildings pour des ministères ? Non ! Tout cet argent-là, si on le mettait dans des projets d’infrastructures très importants, tels que l’adduction d’eau, pour boire, pour l’alimentation humaine, du bétail, pour le maraichage, la rétention d’eau…. On avait également ce projet de rétention d’eau, de petites retenues d’eau à travers le pays, mais ça aussi, ça a disparu…Aujourd’hui, il y a une question de redéfinition des priorités. Moi, ce que je ne veux pas accepter, c’est que le débat soit étouffé et que les décisions qui intéressent l’avenir des Sénégalais soient simplement des décrets qui tombent, avec des décisions déjà prises. C’est vrai que le gouvernement est légitime. Il est élu ; Macky Sall a été bien élu en 2012. J’ai participé à son élection. Il est légitime, mais la légitimité ne donne pas une parole absolue ou la vérité absolue. La concertation, le débat, les acteurs politiques, les acteurs sociaux doivent constamment participer aux débats d’idées, pour que jaillissent les meilleurs projets possibles. Mais on ne peut pas se réveiller un bon matin pour dire que c’est ça qu’il faut. L’histoire de la nouvelle ville de Diamniadio, par exemple, je ne l’ai jamais vue, dans aucun programme en 2012. Ça n’existe nulle part. Et combien de milliards sont enfouis à Diamniadio ? Le Ter également, dans aucun programme, dans le programme d’aucun candidat en 2012 ! Et avec cette même somme, on aurait pu réfectionner tout l’axe ferroviaire Dakar-Bamako. Nous ne sommes pas des ennemis entre nous. Nous sommes des citoyens… Pendant 50 ans, 40 ans, les gens ont lutté pour que la démocratie s’installe dans ce pays. La démocratie, ce n’est pas seulement la dévolution du pouvoir. C’est aussi ce dialogue permanent…»
 
Président et son opposition
 
«Je ne sais s’il écoute ou qui il écoute. Mais en tout cas, personnellement, je trouve qu’il y a des choses sur lesquelles les gens auraient pu débattre. Parce que j’entends, je vois dans les réseaux sociaux, tout ce que les gens disent. On aurait pu améliorer ce qui existe. La démocratie apaisée, c’est la paix entre les citoyens, un processus électoral transparent, qu’on n’élimine pas des candidats, parce que ceci ou cela, qu’il y ait l’inclusivité et que le meilleur gagne».
 


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