Les militants de Pastef connus sous les pseudonymes de "Lamignou Darou 1912" et "Boy Dakar" ont comparu hier, mardi 15 octobre 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar où ils risquent chacun 6 mois de prison ferme. Ils sont poursuivis pour propos injurieux, menaces et discours contraires aux bonnes mœurs, à la suite de vidéos devenues virales sur TikTok.
Les faits remontent au 27 septembre 2025. Deux vidéos diffusées sur les comptes TikTok "Lamignou Darou 1912 " et "Boy Dakar" ont suscité une vive polémique. Leurs auteurs y tenaient des propos jugés contraires aux bonnes mœurs et offensants envers l’opposition. Le procureur de la République a confié l’enquête à la Division spéciale de cybersécurité, qui a procédé à l’interpellation des deux mis en cause.
Dans l’une des vidéos, Lamignou Darou s’en prenait violemment aux opposants qui manifestaient pour la libération des détenus impliqués dans le cadre de la reddition des comptes. Il aurait traité les manifestantes de "prostituées" et menacé de "castrer" les hommes ayant pris part à la marche.
À la barre, le prévenu a reconnu les faits. "J’ai fait la vidéo parce que des personnes avaient insulté le Premier ministre Ousmane Sonko. J’ai réagi sous le coup de la colère. J’ai un amour inconsidéré pour lui", a-t-il déclaré. Interrogé sur les menaces de castration, il a précisé qu’il s’agissait d’une métaphore, ajoutant : "si j’étais député, je proposerais une loi pour punir les voleurs de deniers publics".
Son coprévenu, Boy Dakar, a également admis les faits, tout en exprimant ses regrets. Il a expliqué avoir agi par réaction aux insultes proférées contre leur leader.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République a dénoncé la banalisation des propos injurieux sur les réseaux sociaux. Il a requis 6 mois de prison ferme contre chacun des prévenus, estimant qu’une sanction exemplaire s’imposait pour décourager de tels comportements.
La défense, assurée par Maîtres Ousseynou Ngom, Famara Faty, Takha Cissé, Arona Bass et Mamadou Guèye, a plaidé la clémence. Les avocats ont demandé au tribunal de ne pas suivre le parquet dans sa logique répressive, évoquant notamment la provocation et le contexte émotionnel.
L’affaire a été mise en délibéré pour le 20 octobre 2025.
Fatou D. DIONE













