POUR ASSOCIATION DE MALFAITEURS ET TRAFIC DE DROGUE: Omar Sarr dit Famara convoyait de la drogue depuis la Casamance pour financer une chaine d’hôtels à Djifer

 
 
Pour construire une chaine d’hôtels à Djifer, l’ancien émigré en Italie Omar Sarr alias Famara s’est reconverti dans la vente de drogue. Cet accusé, qui risque 20 ans de travaux forcés, comparaissait devant la Chambre criminelle de Dakar avec ses 5 acolytes, pour association de malfaiteurs et trafic de drogue. Le procureur a requis 20 ans ferme à son encontre. Délibéré le 9 juillet prochain. 
 
 
 
Omar Sarr a de sérieux problèmes. Cet accusé, qui a comparu hier devant Raymond Diouf, le juge de la Chambre criminelle de Dakar, pour association de malfaiteurs et trafic de drogue, risque 20 ans de travaux forcés. En effet, Omar Sarr, qui est resté plusieurs années en Italie, est rentré au Sénégal. Malheureusement, il s’est reconverti dans la vente de chanvre indien. Ainsi, il a installé une véritable entreprise délictuelle avec des acolytes dont chacun a un rôle bien déterminé dans ce trafic de drogue. Ainsi, Omar Sarr se ravitaillait en Casamance. Il transportait la drogue dans une pirogue et prenait la mer pour rallier Djifer, dans les îles du Saloum. De là il rejoignait ensuite le quartier de Dalifort à Dakar où la drogue était entreposée, avant sa commercialisation. Ayant procédé ainsi durant un bon bout de temps, son deal est tombé à l’eau suite à une dénonciation anonyme. 
En 2016, les éléments de L'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) avaient reçu une information selon laquelle il y avait un réseau de trafic intense de chanvre indien à Dalifort. Un transport effectué sur les lieux a permis aux limiers de trouver dans la chambre du nommé Cheikh Diouf 250 g de chanvre indien et la somme de 43.000 F. Omar Sarr, Abdoulaye Mbaye, Babacar Faye, Mor Niang, Abdoulaye Gningue et Thierno Moussa Ba s’y trouvaient également. 
Interpellés et interrogés, Abdoulaye Gningue et Mor Niang ont lors de l’enquête préliminaire attribué la paternité de la drogue à Abdoulaye Mbaye. Ce que ce dernier a reconnu. Toujours dans leurs investigations, les agents enquêteurs ont trouvé dans la chambre qu'il partageait avec le nommé Talla 43 kg de chanvre indien. Interrogé, Talla a attribué lesdits kilos de drogue à Oumar Sarr. Toujours dans ses aveux, Talla soutenait que le sieur Oumar Sarr s'approvisionnait en Casamance. Il explique aussi aux limiers qu’il était chargé de les garder dans un local avant leur écoulement sur le marché. 
Interrogé pour sa part, Omar Sarr a reconnu avoir convoyé cette drogue depuis la Casamance. Il révèle qu’il achetait le bloc à 10.000 F et qu’il le revendait à 30.000 F auprès de ses clients. Il révèle s’être reconverti dans le trafic de drogue pour pouvoir ouvrir une chaine d’hôtels à Djifer. Pour ce qui le concerne, Abdoulaye Gningue a reconnu depuis l'enquête préliminaire jusque devant la Chambre criminelle être un usager du chanvre indien et non un trafiquant. Mor Niang, quant à lui, a soutenu qu’il s’activait dans la vente de drogue et avait vendu à un taximan 250g dudit produit. 
Inculpés pour association de malfaiteurs et trafic de drogue, ils comparaissaient tous devant la Chambre criminelle de Dakar, après 3 ans de détention préventive. Et face au juge, chacun d’eux a nié sa participation aux faits. N’empêche, le procureur a dans ses réquisitions sollicité 3 mois de prison ferme contre Mor Niang. Il a demandé l’acquittement de Babacar Faye pour le trafic de drogue et une condamnation à 5 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs. «Même si Babacar Faye n’a pas vendu de drogue, il y a association de malfaiteurs à son égard parce que lors de ses déclarations, il a dit avoir refusé de transporter lorsque Omar Sarr lui a dit qu’il convoyait de la drogue. Mais, il lui a loué sa pirogue à 125.000 F et a donc bénéficié de ses activités illicites», peste le procureur. Pour ce qui est de Omar Sarr et Abdoulaye Mbaye, il a respectivement requis 20 ans et 15 ans de travaux forcés. Et enfin, il a souhaité que Mor Niang soit condamné à 10 ans de travaux forcés pour avoir aidé au débarquement de la drogue. Le tribunal a ordonné la mise en liberté provisoire de Abdoulaye Gningue. Délibéré au 09 juillet 2019.
 
Fatou D. DIONE