Le directeur exécutif de Fare Network, une Ong luttant contre le racisme dans les stades, parle de l’affaire Kalidou Koulibaly. Pour Piara Power, le Sénégalais est ciblé en raison du contexte politique et de l’atmosphère qui règne en Italie du fait de la crise migratoire.
Le 26 décembre, le match au sommet de Serie A italienne Inter-Naples a été endeuillé par la mort d’un supporter milanais, tué dans des affrontements entre tifosi. Ce sont pourtant les manifestations racistes d’une partie des spectateurs, et particulièrement les «cris de singe» lancés au défenseur sénégalais de Naples Kalidou Koulibaly, qui ont choqué l’Italie et résonné bien au-delà des limites de la Botte. Ce phénomène n’est pas rare dans les stades italiens. Piara Power, directeur exécutif de Fare Network, une Ong luttant contre le racisme dans le football et basée à Londres, explique au Temps les raisons d’un problème qui prend racine dans la crise migratoire et la libération des discours politiques qui en découlent. «Je pense que c’est d’abord parce que Kalidou Koulibaly est un très bon joueur, qui a déjà subi ces cris de singe à l’Atalanta, contre la Juventus, la Lazio. Il est ciblé aussi en raison du contexte politique et de l’atmosphère qui règne dans le pays, du fait de la crise migratoire. Attaquer Koulibaly aujourd’hui, c’est aussi un symbole politique très fort. Et enfin, il y a le fait que l’un des plus grands coachs de Serie A se soit exprimé : ‘’Nous avons prévenu les officiels trois fois, et ils n’ont pas réagi, donc la prochaine fois nous quitterons le terrain’’. Ça, c’est quelque chose de très fort venant de Carlo Ancelotti. Il a utilisé son aura, de manière positive. Ces trois choses ont fait en sorte que cet incident ait une telle résonance».
M.S